JMJ : Le sens de la consécration des jeunes au Coeur de Jésus

Texte de la catéchèse préparatoire

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ROME, Lundi 18 juillet 2011 (ZENIT.org) – Le pape Benoît XVI consacrera les jeunes au Coeur sacré de Jésus durant la veillée du samedi 20 août dans le cadre des Journées mondiales de la jeunesse de Madrid. Nous publions ci-dessous le texte de la catéchèse que les organisateurs des JMJ ont préparé à cette occasion.

CATECHESE PREPARATOIRE

A LA CONSECRATION DES JEUNES DU MONDE AU CŒUR DE JESUS PENDANT LES JMJ 2011 DE MADRID

L’objectif de cette catéchèse est d’aider les pèlerins à se préparer à la Consécration de la Jeunesse du Monde au Sacré Cœur de Jésus, qui sera réalisée par Benoît XVI au cours des prochaines Journées Mondiales de la Jeunesse.

Elle compte trois parties. Dans la première, nous nous approchons du Message du Pape pour les JMJ sous la perspective du Cœur de Jésus. Dans la seconde, nous réalisons un bref pèlerinage à travers l’histoire de la dévotion au Sacré Cœur. Pour finir, nous expliquons le sens de la Consécration de la Jeunesse du Monde au Cœur de Jésus.

I.- « Du cœur de l’homme au cœur de Dieu »

1.- Descendons dans les profondeurs de notre cœur. Nous allons tous rencontrer le même désir : être heureux. Mais une question subsiste : Ou et comment obtenir le bonheur ? L’expérience nous dit que le bonheur de l’homme ne peut être complet que quand sa soif d’infini est assouvie. Dans son message, le Pape déclare : « L’homme est créé pour ce qui est grand, pour l’infini » (Benoît XVI, Message pour les JMJ 2011 Madrid).

Mais allons un peu plus loin. Cette soif d’infini de l’homme se caractérise par ce désir d’être aimé d’un Amour sans limite. La révélation de Dieu est la réponse : « Dieux est Amour. » Il a été manifesté face à nous comme l’Amour infini, éternel, personnel et miséricordieux qui vient répondre à cet appel au bonheur qui réside dans chaque cœur. Pour cette raison, Benoît XVI nous dit que « Dieu est la source de la vie. Eliminer cette source reviendrait inévitablement à se priver de la plénitude et de la joie : « sans le créateur, la créature va à sa perte (Concile Vatican II, Const. Gaudium et Spes, 36) » (Message JMJ) ». Tant d’expériences et de tentatives de notre société pour construire « un paradis sur terre », en marge de Dieu, viennent illustrer ces allégations.

2.- Le problème du cœur de l’homme n’a qu’une seule solution pleine et définitive : la rencontre avec le Cœur de Dieu. Ecoutons Saint Augustin : « Tu nous a fais pour toi Seigneur et notre cœur est sans repos, tant qu’il ne demeure en toi. » L’inquiétude à laquelle fait référence le Saint d’Hippone est la difficulté à « atteindre » l’Amour dans notre condition de créature, nous sommes des êtres temporels, et, plus encore, nous sommes pécheurs. A chaque pas nous trébuchons sur la pierre de notre égoïsme et du désordre de nos passions qui nous empêchent d’arriver à cet Amour. Le cœur de l’homme « a besoin » d’un Cœur qui soit à la fois « à son niveau » et tout-puissant, pour le sortir de sa finitude et de son pêché. En Jésus-Christ, Dieu est venu à la rencontre de l’homme et nous a aimés « avec un cœur humain ». Grâce à la rencontre du Cœur de Jésus et du cœur de l’homme, le mystère de la Rédemption s’est réalisée : « En raison de son amour infini, Dieu a voulu entrer dans les limites de l’histoire et de la condition humaine ; il a pris corps, avec un cœur, pour que nous puissions contempler et rencontrer l’infini dans le fini ; le Mystère invisible et ineffable dans le Cœur humain de Jésus, le Nazaréen » (Benoît XVI, Angélus du 1er juin 2008).

3.- La révélation définitive de cet Amour nous est donnée sur la Croix ; un amour « sans limite » qui est allé jusqu’au don de sa vie. Le Cœur ouvert de Jésus sur la Croix, transpercé par la lance du soldat, est la meilleure expression du combien et comment Dieu nous aime : « Du cœur ouvert de Jésus sur la croix a jaillie la vie divine » (Benoît XVI, Message JMJ). Ainsi, sur la Croix, Jésus transforme notre « cœur de pierre », souillé par le pêché, en un « cœur de chair » comme le sien ; il nous donne son amour, nous rend capable d’aimer autant que lui.

4.- Du Cœur de Jésus, vivant et ressuscité, coule la source par laquelle l’homme pourra épancher sa soif infinie d’aimer et d’être aimé. Par conséquent, c’est grâce à cette rencontre « de cœur à Cœur que l’homme vit « enraciné et fondé en Christ, affermi dans la foi » (Col. 2,7). La sainteté, c’est entrer entièrement dans ce fleuve d’amour qui coule du Cœur de Jésus. « La devise du Cardinal Newman, « de cœur à Cœur » nous explique sa compréhension de la vie chrétienne comme un appel à la sainteté, vécue comme le désir profond du cœur humain d’entrer dans une Communion intime avec le Cœur de Dieu » (Benoît XVI, Homélie de la Béatification du Cardinal Newman).

II.- « Voici ce cœur qui a tant aimé les hommes ».

Au fil des siècles, l’Eglise a avancé dans l’instauration du culte du Sacré-Cœur de Jésus. Beaucoup d’hommes et de femmes ont trouvé dans la contemplation de cette image du transpercé un chemin idéal pour s’identifier pleinement au Christ et atteindre la Sainteté.

Parmi ces saints, il faut mettre en avant Sainte Marguerite-Marie Alacoque (1647-1690), une religieuse visitandine de Paray-le-Monial, a qui Jésus s’est manifesté dans l’Eucharistie, lui révélant Son mystère : « Voici le Cœur qui a tant aimé les hommes et qui n’a reçu que du mépris et de l’ingratitude. » Tout au long de sa vie, Sainte Marguerite-Marie a enseigné à aimer le Cœur de Jésus, en l’accompagnant dans l’Eucharistie grâce à l’Heure Sainte, à se consacrer à Lui et offrir de petits actes d’amour en réparation de nos pêchés, grâce notamment à la Réconciliation et à l’Eucharistie chaque premier vendredi du mois. Béatifiée en 1864 par le Bienheureux Pie IX, elle fut canonisée en 1920 par Benoît XV, et sa fête est fixée au 16 octobre.

On ne peut parler de cette sainte sans lui relier Saint Claude de la Colombière (1641-1682). Ce père jésuite fut le directeur spirituel de Sainte Marguerite-Marie, celui qui a propagé le message de l’amour du Cœur du Christ dans les lieux les plus éloignés. Grâce à lui, l’ordre jésuite fut celui qui assura la diffusion de la dévotion au Cœur de Jésus.

L’expansion du culte fut si fulgurante que le Bienheureux Pie IX institutionnalisa la fête du Sacré Cœur de Jésus en 1856 et que Léon XIII Lui consacra le Genre Humain en 1899. Des centaines de congrégations religieuses dédiées à l’éducation des jeunes, à l’aide aux plus âgés et aux malades ou aux missions sont nées à cette époque, inspirée par la spiritualité du Cœur de Jésus. Au long du XX° siècle, les papes ont continuellement invité à considérer le Sacré-Cœur comme « le principal indicateur et symbole de l’amour avec lequel le divin Rédempteur aime continuellement le Père éternel et tous les hommes. » (Pie XII, Enc. « Haurietis Aquas »).

La contemplation du Cœur de Jésus féconde aujourd’hui l’Eglise avec de nouveaux chemins de sainteté et se présente pour les hommes de notre temps, si nécessiteux de la miséricorde divine, comme une annonce d’espoir pour que, « sur les ruines amassées par la haine et la violence, se construise la civilisation de l’amour, le royaume du Cœur du Christ » (Jean-Paul II, Message au Supérieur Général de la Compagnie de Jésus, P. Peter Hans Kolvenbach, 5 octobre 1986).

III.- Se consacrer au Cœur de Jésus pour demeurer « Enracinés et fondés en C
hrist et affermis dans la foi » ”(Col. 2, 7).

La Consécration au Cœur du Christ est une action par laquelle nous, jeunes du monde, présidés par le Saint Père, voulons diriger notre regard confiant vers Jésus-Christ, pour qu’il nous aide à vivre « enracinés et fondés en Lui et affermis dans la foi » (Col. 2, 7).

Il s’agit de revivre en nous l’expérience du disciple que Jésus aimait ; contempler le Cœur ouvert de Jésus sur la Croix, croire à son amour et se convertir en témoin. « Celui qui a vu rend témoignage. » (Jn. 19, 35).

Il s’agit, par conséquent, d’un acte de foi. En nous consacrant au Cœur de Jésus, le Saint Père nous invite à rappeler notre foi : « Nous croyons fermement que Jésus-Christ a été crucifié pour nous offrir son amour : durant sa Passion, il a supporté nos souffrances ; chargé de nos pêchés, il obtient pour nous le pardon et nous réconcilie avec le Père, nous ouvrant le chemin de la vie éternelle » (Message JMJ). Cette confession n’est pas un simple rappel des vérités auxquelles nous croyons, mais elle est surtout le fruit d’une relation personnelle avec le Christ que nous établissons grâce à la confiance en l’Amour de son Cœur. Cette profession de foi, nous la réalisons unis au Pape, aux évêques et aux pasteurs de l’Eglise ; « notre foi personnelle est reliée à la foi de l’Eglise » (Message JMJ). C’est au « cœur de l’Eglise » que nous pouvons faire l’expérience du Cœur du Christ.

En second lieu, c’est un geste d’espérance. Nous ne nous consacrons pas chacun de notre côté, c’est le Pape lui-même qui se charge de confier « tous les jeunes du monde » au Sacré Cœur de Jésus. Chez les jeunes d’aujourd’hui, on trouve l’espérance en l’avenir de l’Eglise et de l’humanité. Avec cette consécration, nous exprimons avec le Pape que « sans le Christ, mort et ressuscité, il n’est pas de salut. Lui seul peut libérer le monde du mal et faire croître le Royaume de la Justice, la paix et l’Amour, auquel nous aspirons tous » (Message JMJ). Unis en un « seul Cœur », nous demandons avec l’Eglise, « Viens Seigneur Jésus », aide les jeunes du Troisième millénaire à être des artisans de la Civilisation de l’Amour qui se construit « quand les personnes et les peuples accueillent la présence de Dieu, l’adorent en vérité et écoutent sa voix. » (Message JMJ).

Enfin, la consécration est une preuve d’amour. « Comme Saint Thomas, nous voulons toucher Jésus, mettre nos mains sur les marques de sa Passion, les marques de son amour » (Message JMJ). Nous consacrer revient à « toucher Jésus », à renouveler les grâces de notre Baptême, avec lequel nous avons été plongé dans son Amour. Il inclut en nous le désir de boire éternellement aux sources d’où jaillit la vie divine, caractérisée par les Sacrements, spécialement l’Eucharistie et la Réconciliation. Pour finir, nous entrons dans son regard miséricordieux pour pouvoir demeurer toujours proche des plus pauvres et des malades, et être pour eux la manifestation palpable de l’amour de Dieu.

Tout comme le disciple, nous sommes aussi invités à « accueillir Marie dans notre maison ». La Vierge est un intercesseur privilégié dans notre consécration au Cœur de Jésus. Elle qui « a accueillie avec foi la parole de Dieu » nous apprend à croire en l’Amour, a nous confier à Lui et à être ses témoins parmi nos frères les hommes.

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ZENIT Staff

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