ROME, Mardi 22 mars 2011 (ZENIT.org) - « Nous constatons une absence de politique et une hâte de faire la guerre », commente Pax Christi Italia dans un communiqué signé par son président, l'évêque de Pavie, Mgr Giovanni Giudici, en réaction à l'intervention des forces de l'ONU en Libye.

« Il est évident pour tout le monde », ajoute-t-il, que toutes les mesures diplomatiques n'ont pas été mises en œuvre et que toutes les forces d'interposition possibles n'ont pas été appelées en cause ».

Mgr Giudici estime que « l'opinion publique doit être consciente de cela et demander un changement dans la gestion de la politique internationale ».

Après avoir rappelé que le colonel Kadhafi était déjà en guerre avec son peuple quand « il était notre allié et ami » et que depuis longtemps Pax Christi dénonçait les connivences de ceux qui, l'Italie en tête, lui fournissaient une quantité énorme d'armes sans faire cas des droits humains violés en Libye, du sort tragique des victimes qu'il réprimait, et de ceux qu'il laisse mourir dans le désert ou dans les prisons libyennes, la note de Pax Christi souligne avec fermeté que « céder à la logique des armes » ne résoudra rien. Cela risque même de faire « perdre le contrôle d'une violence, non seulement absolument injustifiée mais qui plus est, fratricide », dans une région déjà « si délicate et explosive ».

Selon Pax Christi Italia, les opérations militaires contre la Libye constituent « une sortie de la rationalité », une « odyssée au sort incertain et aux étapes contradictoires dues à une faiblesse de la politique ».

Ainsi l'organisme, qui déplore « l'absence d'une politique internationale qui garantisse le droit des peuples à l'autodétermination », encourage à un débat consistant sur les actions militaires, demande à ce que ces dernières soient le plus possible « limitées » et accompagnées de « sérieux efforts de médiation ».

Il met en garde contre « la mauvaise lecture » qui peut être faite d'une attaque des forces occidentales dans un pays de culture musulmane, risquant de faire tourner cette attaque en une « guerre de religion » aussi.

Pax Christi, conclut son communiqué, en rappelant les paroles de Jean Paul II qui, pendant des années, a comparé les phénomènes belliqueux à « une aventure sans retour, spirale de deuil et de violence, abîme du mal, suicide de l'humanité, crime, tragédie humaine et catastrophe religieuse ».