ROME, Mercredi 2 mars 2011 (ZENIT.org) – Le ministre pakistanais des minorités religieuses, Shahbaz Bhatti, a été assassiné ce mercredi à Islamabad par des inconnus qui ont criblé de balles sa voiture, en plein jour, dans un quartier chic de la capitale, soulignait ce mercredi Radio Vatican.
Les assaillants du ministre pakistanais ont réussi à prendre la fuite. Ce meurtre survient en pleine controverse sur des velléités d’amendement d’une loi prévoyant la peine de mort en cas de blasphème et l’assassinat début janvier d’un gouverneur qui avait pris la défense d’une chrétienne condamnée à la peine capitale pour avoir « insulté » le prophète Mahomet. Le ministre Bhatti se disait régulièrement menacé, ajoutait Radio Vatican.
« L’assassinat du ministre pakistanais pour les minorités, Shabbaz Bhatti, est un nouveau fait de violence d’une terrible gravité. Il démontre combien sont justes les interventions insistantes du pape au sujet de la violence contre les chrétiens et contre la liberté religieuse en général », a affirmé le P. Federico Lombardi, directeur de la salle de presse du Saint-Siège, toujours selon Radio Vatican.
Bhatti était le premier catholique à avoir endossé de telles responsabilités, précise la même source. Il avait été reçu par le Saint-Père en septembre dernier et avait témoigné de son engagement pour une cohabitation pacifique entre les communautés religieuses de son pays.
« A la prière pour la victime, à la condamnation pour l’inqualifiable acte de violence, à la proximité envers les chrétiens pakistanais touchés de telle façon par la haine, s’ajoute un appel pour que chacun se rende compte de l’urgence dramatique de la défense de la liberté religieuse et des chrétiens objets de violences et de persécution », a poursuivi le P. Lombardi.
Les évêques pakistanais ont vivement condamné l’assassinat de Shahbaz Bhatti. « Il s’agit d’un exemple parfait et tragique de l’insoutenable climat d’intolérance que nous connaissons au Pakistan», a déclaré Mgr Lawrence Saldanha, archevêque de Lahore et président de la Conférence épiscopale du Pakistan. Les évêques demandent ainsi au gouvernement, aux institutions et au pays tout entier, « de reconnaître et d’affronter avec fermeté cette question afin qu’il soit mis fin à cet état de fait, dans lequel la violence triomphe », toujours selon Radio Vatican.