ROME, Mercredi 29 décembre 2010 (ZENIT.org) – Nous publions ci-dessous le texte des paroles prononcées par Benoît XVI au cours de la prière de l’Angélus, le dimanche 26 décembre, place Saint-Pierre au Vatican.

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AVANT L’ANGELUS

Chers frères et sœurs !

L’Evangile selon saint Luc raconte que les pasteurs de Bethléem, après avoir reçu de l’ange l’annonce de la naissance du Messie, « vinrent en hâte et trouvèrent Marie, Joseph et le nouveau-né couché dans la crèche » (2,16). La scène d’une famille se présenta donc aux premiers témoins oculaires de la naissance de Jésus : une mère, un père et un fils nouveau-né. C’est pour cela que la Liturgie nous fait célébrer, le premier dimanche après Noël, la fête de la Sainte-Famille. Cette année, celle-ci a lieu justement au lendemain de Noël et, l’emportant sur la fête de saint Etienne, elle nous invite à contempler cette « icône » où le petit Jésus apparaît au centre de l’affection et des attentions de ses parents. Dans la pauvre grotte de Bethléem – écrivent les Pères de l’Eglise – une lumière très vive resplendit, reflet du profond mystère qui enveloppe cet Enfant, et que Marie et Joseph protègent dans leurs cœurs et laissent transparaître dans leurs regards, dans leurs gestes, surtout dans leurs silences. Ils conservent en effet, au plus profond d’eux, les paroles de l’ange à Marie : « l’être saint qui naîtra sera appelé Fils de Dieu » (Lc 1,35).

Eu pourtant, la naissance de tout enfant porte en elle quelque chose de ce mystère ! Les parents le savent bien, qui le reçoivent comme un don et qui, souvent, en parlent ainsi. Il nous est tous arrivé d’entendre un père et une mère dire : « Cet enfant est un don, un miracle ! ». En effet, les êtres humains vivent la procréation non comme un simple acte reproductif, mais ils en perçoivent la richesse, ont l’intuition que chaque créature humaine qui entre sur terre est le « signe » par excellence du Créateur et Père qui est aux cieux. Comme il est important, alors, que chaque enfant qui vient au monde soit accueilli dans la chaleur d’une famille ! Peu importent les commodités extérieures : Jésus est né dans une étable et son premier berceau était une mangeoire, mais l’amour de Marie et de Joseph lui a fait sentir la tendresse et la beauté d’être aimé. Tous les enfants ont besoin de cela : de l’amour d’un père et d’une mère. C’est ce qui leur donne sécurité et, durant leur croissance, permet la découverte du sens de la vie. La sainte Famille de Nazareth a traversé beaucoup d’épreuves comme celle – rappelée dans l’Evangile selon Matthieu – du « massacre des innocents », qui contraint Jésus et Marie à émigrer en Egypte (cf. 2,13-23). Mais, confiant dans la divine Providence, ils trouvèrent une stabilité et assurèrent à Jésus une enfance sereine et une éducation solide.

Chers amis, la sainte Famille est certainement singulière et unique, mais elle est en même temps un « modèle de vie » pour chaque famille, parce que Jésus, vrai homme, a voulu naître dans une famille humaine et, ainsi faisant, l’a bénie et consacrée. Confions donc à la Vierge et à saint Joseph toutes les familles, afin qu’elles ne se découragent pas face aux épreuves et aux difficultés, mais qu’elles cultivent toujours l’amour conjugal et se consacrent avec confiance au service de la vie et de l’éducation.

APRES L’ANGELUS

Après la prière de l’Angélus, le pape s’est adressé aux pèlerins en différentes langues. Voici l’appel qu’il a lancé en italien :

En ce temps de Noël, le désir et l’invocation du don de la paix se sont faits encore plus intenses. Mais notre monde continue à être marqué par la violence, spécialement contre les disciples du Christ. J’ai appris avec une grande tristesse l’attentat dans une église catholique aux Philippines, alors que l’on célébrait les rites du jour de Noël, tout comme l’attaque contre des églises chrétiennes au Nigeria. La terre s’est encore tâchée de sang dans d’autres parties du monde comme au Pakistan. Je souhaite exprimer mes sincères condoléances pour les victimes de ces violences absurdes, et je répète encore une fois l’appel à abandonner le chemin de la haine pour trouver des solutions pacifiques aux conflits et donner à ces chères populations sécurité et sérénité. En ce jour où nous célébrons la Sainte Famille qui vécut l’expérience dramatique de devoir fuir en Egypte en raison de la fureur meurtrière d’Erode, rappelons aussi tous ceux – en particulier les familles – qui sont contraints d’abandonner leurs maisons à cause de la guerre, de la violence et de l’intolérance. Je vous invite donc à vous unir dans la prière pour demander avec force au Seigneur qu’il touche le cœur des hommes et apporte espérance, réconciliation et paix.

Puis le pape a ajouté en français :

Je salue cordialement les pèlerins de langue française ! Célébrant aujourd’hui la fête de la Sainte Famille, nous nous rappelons que chaque famille humaine doit être le reflet de la beauté de l’amour divin et au fondement d’une civilisation de l’amour. Rendons grâce à Dieu pour nos familles, demandons-Lui de les bénir et de les garder toujours unies par les liens de son amour ! Bonne fête à tous !

© Copyright du texte original plurilingue : Libreria Editrice Vaticana

Traduction : Zenit