ROME, Vendredi 3 décembre 2010 (ZENIT.org) – Ce n’est pas un hasard si le livre-entretien de Benoît XVI avec le journaliste-écrivain bavarois Peter Seewald a été présenté à la presse par le président du nouveau Conseil pontifical pour la Nouvelle évangélisation, Mgr Rino Fisichella, le 23 novembre.
Pour Mgr Fisichella, « Lumière du monde » « entre dans les plis de la vie personnelle du pape » et en même temps « dans les grandes questions qui marquent la théologie du moment, les différents débats politiques qui accompagnent toujours les relations entre les pays » et aussi « les questionnements qui souvent occupent une grande partie du débat public ».
Pour le président du nouveau dicastère, le pape désire, dans ce livre, « être clair », avec un « langage simple » mais pas pour autant moins « profond ».
Risque d’instrumentalisation
Lors de la conférence de presse, Mgr Fisichella a d’abord répondu aux questions concernant le passage où Benoît XVI admet l’usage du préservatif dans des cas « particuliers » « par exemple lorsqu’un prostitué utilise un préservatif, dans la mesure où cela peut être un premier pas vers une moralisation, un premier élément de responsabilité », comme le dit précisément le pape dans ce livre.
En premier lieu, a fait observer Mgr Fisichella, on ne peut pas réduire le livre à une seule phrase extraite du livre : « ce serait une offense à l’intelligence du pape et une instrumentalisation gratuite de ses paroles ».
Lorsque le pape, a-t-il précisé, se réfère dans ce livre à la réponse bien connue qu’il a donnée durant le voyage en Afrique, en mars 2009, à propos de l’usage du préservatif, il se référait au thème de « l’humanisation de la sexualité ».
Il faut, souligne-t-il, insérer cette réponse dans la pastorale de l’Eglise « dont on perd souvent de vue les objectifs : ‘le thème de la sexualité dans l’enseignement de l’Eglise est orienté vers l’amour conjugal’, a souligné l’ancien président de l’Académie pontificale pour la Vie, qui rappelle que sur ce point « le catéchisme de l’Eglise catholique est très clair ».
Caractéristiques du livre
Surtout, Mgr Fisichella souligne le caractère « familial », la « confiance », « l’humour » qui caractérisent le ton du livre, mais aussi la « simplicité » et la « vérité » du pape dans ses réponses à Seewald.
Et il fait remarquer que « ce n’est pas une entreprise facile à une époque où la communication veut souligner certains aspects » particuliers et laisse au contraire « l’ensemble dans l’ombre ».
Il ajoute que « l’impression que l’on en retire est celle d’un pape optimiste sur la vie de l’Eglise en dépit des difficultés qui l’accompagnent depuis toujours ».
Pour Mgr Fisichella, il ne s’agit pas d’un volume écrit « par » Benoît XVI, mais il condense bien « sa pensée, ses préoccupations, les souffrances de ces années, son programme pastoral, et ses attentes pour l’avenir ».
D’une part, on a l’impression qu’il « nous invite à entrer chez lui, et partage avec le lecteur les rythmes de son travail ». D’autre part, continue Mgr Fisichella, il « évoque des images qui décrivent bien l’état d’âme de ces derniers mois ».
Il souligne que Benoît XVI répond avec simplicité, vu qu’il permet « la plasticité des images qui reviennent, permettant de comprendre pleinement le drame de certains faits ».
Ce volume, dit-il encore, « doit être lu et médité pour comprendre une fois encore comment l’Eglise se trouve dans le monde pour annoncer la bonne nouvelle qui apporte joie et sérénité ».
Il fait observer que le livre permet « d’entrer dans la profondeur de sa pensée, et dans l’interprétation de certains de ses actes ».
Cette interview, souligne Mgr Fisichella, invite à faire un « sérieux examen de conscience à l’intérieur et à l’extérieur de l’Eglise », pour en arriver à une « vraie conversion du cœur et de l’esprit ».
Ce sont des pages, a conclu l’archevêque, qui « laissent transparaître avec clarté la pensée du pape » au point que « certains devraient se poser des questions sur les descriptions qu’ils ont exploitées par le passé et qui l’ont présenté comme un homme obscurantiste et ennemi de la modernité ».
Carmen Elena Villa