ROME, Mardi 26 octobre 2010 (ZENIT.org) – Dans une tribune du Figaro, Jean-Marie Le Méné fait état du paradoxe du projet de révision de la loi de bioéthique concernant la recherche sur l’embryon en France, rappelle « Gènéthique », la synthèse de presse de la fondation Jérôme Lejeune.
Ce projet prévoit d’affaiblir considérablement les conditions de dérogation « à l’obligation légale de respecter l’embryon humain », qui sont « l’exigence de progrès thérapeutiques majeurs » et « l’absence de méthode alternative d’efficacité comparable » (cf. Synthèse de presse du 20/10/10), alors même que ce système de dérogatoire est devenu caduc. En effet, les dérogations temporaires votées par le Parlement n’avaient de raison d’être que dans la mesure où il y avait un doute sur l’existence de méthodes alternatives d’efficacité comparable. Or aujourd’hui, nous savons que ces méthodes alternatives existent : « aucune des perspectives brandies devant l’opinion publique, que ce soit en médecine régénérative, en thérapie cellulaire ou pour les besoins de l’industrie pharmaceutiques, ne nécessite le recours aux cellules souches embryonnaires humaines ».
Dans le domaine thérapeutique (thérapie cellulaire), « tous les progrès cliniques enregistrés depuis des années par la communauté internationale dans le champ des cellules souches l’ont été grâce à des cellules souches d’origine non embryonnaire ».
Dans le domaine de la recherche fondamentale, des chercheurs ont rappelé devant la mission d’information parlementaire que les études sur les cellules embryonnaires animales suffisaient pour comprendre le développement embryonnaire. Les lois de l’embryologie sont en effet universelles.
Enfin, les cellules souches reprogrammées (cellules iPS) permettent de modéliser les pathologie humaines afin de fournir aux laboratoires pharmaceutiques de quoi tester leurs molécules.
Jean-Marie Le Méné constate que depuis 2004, la France a donné la priorité à la recherche sur l’embryon et que, ce faisant, elle a accumulé le retard dans le domaine de la recherche sur les cellules souches adultes ou reprogrammées. Il s’interroge donc : « Pendant combien de temps la complaisance pour le marché imposera-t-elle aux patients de supporter un retard d’investissement dans les cellules souches d’origine non embryonnaire, les seules qui donnent déjà des traitements aux malades d’aujourd’hui ? »
Source : Le Figaro 26/10/10