ROME, Mardi 26 octobre 2010 (ZENIT.org) – Pour Mgr Vegliò, l’accueil des immigrés et des réfugiés est un « devoir » de la famille humaine. Il rappelle aussi le devoir de respecter les lois des pays d’accueil.
Le message de Benoît XVI pour la 97e Journée mondiale du Migrant et du Réfugié (dimanche 16 janvier 2011) a été publié ce matin, mardi 26 octobre, par le Vatican, en sept langues : français, italien, anglais, allemand, espagnol, portugais, et polonais (cf. ci-dessous in Documents pour le texte intégral). Ce sera le sixième message de Benoît XVI sur ce thème.
Il a été présenté à la presse au Vatican par le cardinal Antonio Maria Vegliò, président du Conseil pontifical pour la Pastorale des Migrants et les Personnes en déplacement, et par le P. Gabriele Ferdinando Bentoglio, C.S., sous-secrétaire.
L’intégration sociale
A propos du thème de la Journée mondiale 2011, Mgr Vegliò insiste sur le fait que « la solidarité humaine et la charité ne doivent exclure personne de la riche variété (…) des cultures et des peuples », et que « partager avec les autres n’est pas un acte de gentillesse ou de générosité, mais un devoir envers les membres de la même famille ».
Pour Mgr Vegliò, le message de Benoît XVI veut « promouvoir la reconnaissance des droits humains de tous, en luttant contre les nouvelles formes de racisme et de discrimination ».
Plus encore, le pape propose comment affronter le flux migratoire en favorisant « l’intégration sociale, accompagnée de la synthèse culturelle ».
Pour ce qui est de la question des Roms en France et de la rencontre récente entre le pape Benoît XVI et le président Nicolas Sarkozy, Mgr Vegliò a déclaré, lors de l’échange avec la presse, qu’il s’est agi d’une rencontre entre « deux personnes de bonne volonté cherchant à résoudre des problèmes » actuels, qui touchent la France, mais aussi l’Italie.
Il a précisé que l’enseignement social de l’Eglise ne prévoit pas « l’assimilation » des Roms, mais qu’il s’agit actuellement de « les contrôler un peu » parce qu’on ne peut pas prétendre « qu’il y ait des ethnies ou des groupes qui échappent aux contrôles de qui doit assurer la sécurité ».
La peur de l’étranger
Pour sa part, le P. Gabriele Bentoglio a souligné que les baptisés doivent « voir dans le visage du réfugié une personne humaine », qui a besoin d’être aidée.
Mais il a déploré que dans de nombreux pays, l’attitude semble actuellement « contredire les accords écrits », et manifeste parfois « des comportements dictés par la peur de l’étranger » et masque souvent une « discrimination ». Il regrette cette « disparité », une contradiction « de plus en plus accentuée » entre les accords et leur mise en œuvre.
« Le recours à différentes façons d’éluder la responsabilité d’accueillir et de soutenir ceux qui cherchent un refuge et une protection humanitaire » est sous les yeux de tous, insiste le P. Bentoglio.
Pour le sous-secrétaire du dicastère romain, l’Eglise a aussi pour rôle « d’alerter les gouvernements » sur la situation des migrants, qui doivent être accueillis « dans le respect des lois » des pays d’accueil.
Les camps en Libye
Lors de l’échange avec la presse, le P. Bentoglio a signalé la difficile situation des migrants et des réfugiés dans les camps en Libye où ils sont arrivés après des « voyages du désespoir ». Leur situation « met en lumière les difficultés des gouvernements à respecter les droits fondamentaux des personnes ».
La grande charte du Conseil pontifical pour la pastorale des migrants et des personnes en déplacement est l’instruction du 3 mai 2004 : « Erga migrantes Caritas Christi » (« La charité du Christ envers les migrants »).
Chaque année, cette Journée mondiale du Migrant et du Réfugié fait l’objet d’un message des papes. Les messages précédents de Benoît XVI ont eu pour thèmes : « Les migrations: signe des temps » (2006) ; « La famille migrante » (2007) ; « Les jeunes migrants » (2008) ; « Saint Paul migrant, Apôtre des Peuples » (2009) ; et « Les migrants et les réfugiés mineurs » (2010).
L’engagement de l’Eglise au service des migrants et des réfugiés n’est pas nouveau et de nombreux prêtres et évêques prennent position dans le débat, au nom des droits de l’homme et du respect de la dignité humaine, mais aussi sont présents sur le terrain aux côtés des Migrants. Le récent synode pour le Moyen-Orient, pour ne citer que ce témoignage, l’a amplement démontré.
Anita S. Bourdin