ROME, Samedi 23 octobre 2010 (ZENIT.org) – Sans conversion à l’Evangile, pas de communion ni de témoignage : le synode pour le Moyen-Orient fait son « mea culpa » et appelle à la conversion des Eglises pour qu’elles puissent être capables de relever les deux grands défis, ad intra, du renouveau et de la communion entre catholiques et entre chrétiens et ad extra, celui de la paix et de la sécurité, et du témoignage.
C’est ce qu’indique le message publié ce matin et voté hier après-midi en assemblée générale (cf. ci-dessous dans les « Documents »), à l’issue de l’assemblée synodale de 15 jours (10-24 octobre), sur le thème de la Communion et du Témoignage.
Ce message rappelle que le synode est avant tout un événement spirituel, une « Pentecôte », et que sa visée est essentiellement pastorale.
Le message lance cependant un appel à la paix, en direction de la communauté internationale, à l’ONU mais aussi à leurs gouvernants, mentionnant la souffrance des Palestiniens, celle des Israéliens et celle des Irakiens.
Ad intra le synode lance aussi différents appels, notamment aux laïcs, aux femmes et aux jeunes. L’archevêque de Bagdad des Latins, Mgr Sleiman, a souligné que peu à peu la pastorale s’est adressée aux jeunes, ce qui n’était pas évident pour une mentalité orientale où l’on passe très vite de l’enfance à l’âge adulte.
Pour le rôle des femmes, le synode souhaite leur engagement majeur dans la vie publique. Un témoignage important aussi en direction des femmes musulmanes, avait souligné Mme Khoueiry au synode.
Et aux niveaux nationaux, les pères synodaux demandent que les chrétiens soient traités sur un pied « d’égalité » avec les autres citoyens, avec les mêmes « droits » humains, et ils demandent la liberté religieuse et de conscience. Ils emploient à plusieurs reprises le terme « nos concitoyens » en s’adressant aux juifs ou aux musulmans.
Plus encore, pour les rapports avec le judaïsme et avec l’islam, ils se réfèrent au concile Vatican II, à la Déclaration Nostra Aetate. Il soulignent que, ensemble, avec les juifs ils peuvent promouvoir la paix, que la vie avec les musulmans n’est pas un hasard mais une « vocation » et une « mission » divine.
Ils lancent aussi un signal pour plus de dialogue œcuménique, et plus encore pour la collaboration sur le terrain.
Ils insistent sur l’éducation, et sur le rôle des écoles catholiques et saluent le travail des media catholiques, dont la télévision libanaise « Noursat ».
Les patriarches et les évêques s’adressent également à la diaspora, demandant instamment que ceux qui émigrent n’abandonnent pas pour autant leurs maisons et leurs terres, ne les vendent pas, et gardent des liens avec leur patrie.
Anita S. Bourdin