La fin du conflit israélo-palestinien, clef du développement de la région

La paix dans les deux documents du synode

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ROME, Samedi 23 octobre 2010 (ZENIT.org) – La fin du conflit israélo-palestinien constitue une clef du développement de la région du Moyen-Orient et de la sécurité des chrétiens – et donc de l’arrêt de l’émigration -, rappelent les deux documents conclusifs du synode.

Le message identifie, après le défi de la conversion et de la communion des Eglises le « deuxième défi » qui « vient de l’extérieur, des conditions politiques et de sécurité dans nos pays ainsi que du pluralisme religieux ».

« Nous avons exploré ce qui concerne la situation sociale et la sécurité dans tous nos pays du Moyen-Orient », indiquent les pères du synode.

Ils en appellent à une « paix juste et définitive » : « Nous avons eu conscience de l’impact du conflit israélo-palestinien sur toute la région, surtout sur le peuple palestinien, qui souffre des conséquences de l’occupation israélienne : le manque de liberté de mouvement, le mur de séparation et les barrières militaires, les prisonniers politiques, la démolition des maisons, la perturbation de la vie économique et sociale et les milliers de réfugiés. Nous avons aussi réfléchi sur la souffrance et l’insécurité dans lesquelles vivent les Israéliens. Nous avons médité sur la situation de la ville sainte de Jérusalem. Nous sommes préoccupés des initiatives unilatérales qui risquent de changer sa démographie et son statut. Face à tout cela, nous voyons qu’une paix juste et définitive est l’unique moyen de salut pour tous, pour le bien de la région et de ses peuples ».

Une des voies vers la paix est, indique le message, le dialogue avec le judaïsme : « Nous espérons que ce dialogue puisse nous conduire à agir auprès des responsables pour mettre fin au conflit politique qui ne cesse de nous séparer et de perturber la vie de nos pays ».

La paix est aussi l’enjeu du dialogue avec l’islam : « Ensemble, nous travaillerons pour promouvoir la justice, la paix, les droits de l’homme et les valeurs de la vie et de la famille. Notre responsabilité est commune dans la construction de nos patries. Nous voulons offrir à l’Orient et à l’Occident un modèle de convivialité entre les différentes religions et de collaboration positive entre les diverses civilisations, pour le bien de nos patries et celui de toute l’humanité ».

Le synode en appelle aux gouvernants pour arrêter la course aux armements : « Nous vous demandons de redoubler d’efforts que vous déployez pour établir une paix juste et durable dans toute la région, et pour arrêter la course à l’armement, ce qui mènera à la sécurité et à la prospérité économique, arrêtera l’hémorragie de l’émigration qui vide nos pays de ses forces vives. La paix est un don précieux que Dieu a confié aux hommes et ce sont les « artisans de paix qui seront appelés les fils de Dieu » (Mt 5, 9). »

Mais la communauté internationale est également mise devant ses responsabilité : « Les citoyens des pays du Moyen-Orient interpellent la communauté internationale, en particulier l’O.N.U., pour qu’elle travaille sincèrement à une solution de paix juste et définitive dans la région, et cela par l’application des résolutions du Conseil de Sécurité et la prise des mesures juridiques nécessaires pour mettre fin à l’occupation des différents territoires arabes ».

« Le peuple palestinien, précise le message, pourra ainsi avoir une patrie indépendante et souveraine et y vivre dans la dignité et la stabilité. L’État d’Israël pourra jouir de la paix et de la sécurité au-dedans des frontières internationalement reconnues. La Ville Sainte de Jérusalem pourra obtenir le statut juste qui respectera son caractère particulier, sa sainteté et son patrimoine religieux, pour chacune des trois religions juive, chrétienne et musulmane. Nous espérons que la solution des deux États devienne une réalité et ne reste pas un simple rêve ».

Les deux paragraphes suivants concernant la paix en Irak et la paix au Liban : « Le Liban pourra jouir de sa souveraineté sur tout son territoire, fortifier son unité nationale et continuer sa vocation à être le modèle de la convivialité entre chrétiens et musulmans, par le dialogue des cultures et des religions et la promotion des libertés publiques. »

Le synode condamne l’utilisation de la religion pour justifier la violence et condamne « la violence et le terrorisme d’où qu’ils viennent et tout extrémisme religieux », mais aussi « toute forme de racisme, l’antisémitisme, l’antichristianisme et l’islamophobie », et appelle « les religions à assumer leurs responsabilités dans la promotion du dialogue des cultures et des civilisations dans notre région et dans le monde entier ».

Même appel à la communauté internationale dans les Propositions  : « Il faudra attirer l’attention du monde entier sur la situation dramatique de certaines communautés chrétiennes au Moyen-Orient, qui souffrent de toutes sortes de difficultés, allant parfois jusqu’au martyre. Il faut aussi demander aux instances nationales et internationales un effort spécial pour mettre fin à cette situation de tension, en rétablissant la justice et la paix ».

Les Églises aussi ont leur part dans la construction de la paix et le synode affirme qu’elles « s’engagent à prier et à œuvrer pour la justice et la paix au Moyen-Orient, et appellent à la purification de la mémoire, et à favoriser le langage de la paix et l’espérance, plutôt que celui de la peur et de la violence ».

« Elles appelleront, insitent les Propositions (n.9) les autorités civiles responsables à appliquer les résolutions des Nations-Unies concernant la région, en particulier le retour des réfugiés et le statut de Jérusalem et des Lieux Saints ».

Il est significatif de la dynamique enclenchée par le synode que dans les deux documents la paix revienne beaucoup plus (14 fois dans le message, 6 dans les propositions) que le mot conflit (3 fois).

Anita S. Bourdin

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ZENIT Staff

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