ROME, Lundi 18 octobre (ZENIT.org) - La situation critique des chrétiens irakiens a retenti au cours des travaux du Synode pour le Moyen-Orient. « Le christianisme est en hémorragie continue » en Irak, a prévenu un archevêque irakien alors qu'un haut prélat a invité la communauté internationale à faire pression sur le gouvernement local pour éviter le « massacre » des chrétiens dans le pays.

« Comme nous le savons, nos Églises et le clergé en Irak sont attaqués », a affirmé le Rév. Raymond Moussalli, protosyncelle du patriarcat de Babylone des Chaldéens (Jordanie) en évoquant la « campagne délibérée » destinée à « chasser les chrétiens hors du pays ».

« Il y a des plans sataniques de la part de groupes fondamentalistes extrémistes qui ne sont pas dirigés seulement contre les chrétiens en Irak, mais qui touchent tous les chrétiens au Moyen-Orient », a-t-il ajouté.

Avec force, le haut prélat a souhaité que la communauté internationale « ne reste plus silencieuse devant le massacre des chrétiens en Irak » et qu'elle « fasse quelque chose pour les chrétiens irakiens, à commencer par une possible pression sur le gouvernement local ».

« Nous sommes en train de traverser un temps catastrophique, à cause de l'émigration des familles et de la perte de notre peuple qui parle encore la langue araméenne prononcée par notre Seigneur Jésus-Christ ».

Destruction et ruine depuis l'arrivée des Américains

« Depuis l'année 2003, les chrétiens sont les victimes d'une situation meurtrière qui a provoqué une grande émigration hors d'Irak », a quant à lui affirmé Mgr Athanase Matti Shaba Matoka, archevêque de Babylone des Syriens (Irak).

« Sept années se sont écoulées en Irak et le christianisme est en hémorragie continue », a-t-il insisté. « Où est la conscience mondiale ? Tous restent spectateurs face à ce qui ce produit en Irak surtout à l'encontre des chrétiens ».

Le haut prélat irakien a affirmé vouloir « sonner les cloches d'alarme ». « Nous posons la question aux grandes puissances : qu'y a-t-il de vrai dans ce qu'on raconte concernant un plan pour vider le Moyen-Orient des chrétiens et que l'Irak en serait une victime ? ».

Selon Mgr Matoka, il se pourrait que la moitié des chrétiens aient déjà abandonné l'Irak. « Il ne reste plus sans doute qu'environ 400 000 chrétiens sur les 800 000 qui y vivaient ».

« L'invasion de l'Irak par l'Amérique et ses alliés a entraîné sur l'Irak en général, et sur les chrétiens en particulier, destruction et ruine à tous les niveaux », a-t-il dénoncé. « On a fait exploser des églises. Des évêques, des prêtres et des laïcs ont été massacrés, plusieurs ont été agressés ». « Des médecins et des hommes d'affaire ont été enlevés, d'autres ont été menacés, des magasins et des maisons ont été pillés... ».

Marine Soreau