Synode : Interventions du 14 octobre, matin

Sixième congrégation générale

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ROME, Vendredi 15 octobre 2010 (ZENIT.org) – Nous publions ci-dessous les synthèses des interventions des pères du Synode de la sixième Congrégation générale (14 octobre, matin).

Sont intervenus:

– S. Exc. Mgr William Hanna SHOMALI, Évêque titulaire de Lidda, Évêque auxiliaire de Jérusalem des Latins (JÉRUSALEM)
– S. Exc. Mgr Cyrille Salim BUSTROS, S.M.S.P., Archevêque de Newton des Grecs-Melkites (ÉTATS-UNIS D’AMÉRIQUE)
– S. B. Ignace Youssif III YOUNAN, Patriarche d’Antioche des Syriens (LIBAN)
– S. Exc. Mgr Thomas Christopher COLLINS, Archevêque de Toronto (CANADA)
– S. Exc. Mgr Claudio Maria CELLI, Archevêque titulaire de Civitanova, Président du Conseil pontifical pour les Communications Sociales (CITÉ DU VATICAN)
– S. Exc. Mgr Robert Joseph SHAHEEN, Évêque de Our Lady of Lebanon de Los Angeles des Maronites (ÉTATS-UNIS D’AMÉRIQUE)
– S. Exc. Mgr Jean TEYROUZ, Évêque titulaire de Mélitène des Arméniens, Évêque de Curie de Cilicie des Arméniens (LIBAN)
– Fr. César ESSAYAN, O.F.M. Conv., Conseille de la Délégation général d’Orient et de Terre Sainte de l’Ordre des Frères Mineurs Conventuels (LIBAN)
– S. Exc. Mgr Rabban AL-QAS, Évêque d’Ammadyya des Chaldéens (IRAQ)
– S. Exc. Mgr Edgard MADI, Évêque de Nossa Senhora do Líbano em São Paulo des Maronites (BRÉSIL)
– S. Exc. Mgr Georges BOU-JAOUDÉ, C.M., Archevêque de Tripoli du Liban des Maronites (LIBAN)
– S. Exc. Mgr Camillo BALLIN, M.C.C.J., Évêque titulaire d’Arna, Vicaire apostolique du Koweït (KOWEÏT)
– S. Exc. Mgr Sylvester Carmel MAGRO, O.F.M., Évêque titulaire de Salde, Administrateur apostolique du Vicariat apostolique de Benghazi (LIBYE)
– S. Exc. Mgr Georges Nicolas HADDAD, S.M.S.P., Archevêque de Bāniyās, Césarée de Philippe, Panéade des Grecs-Melkites (LIBAN)
– S. Exc. Mgr Fares MAAKAROUN, S.M.S.P., Archevêque de Nossa Senhora do Paraíso em São Paulo des Grecs-Melkites (BRÉSIL)
– S. Exc. Mgr Francis Némé BAÏSSARI, Évêque titulaire d’Arado, Évêque auxiliaire et Syncelle pour Joubbé (LIBAN)
– S. Exc. Mgr Francesco COCCOPALMERIO, Archevêque titulaire de Celiana, Président du Conseil pontifical pour les Textes Législatifs (CITÉ DU VATICAN)
– S. Exc. Mgr Paul Nabil EL-SAYAH, Archevêque d’Haïfa et de Terre Sainte des Maronites, Exarque patriarcal du Patriarcat d’Antioche des Maronites (ISRAËL)
– S. Exc. Mgr Georges KAHHALÉ ZOUHAÏRATY, B.A., Évêque titulaire d’Abila de Lisania, Exarque apostolique pour les fidèles grecs-melkites résidant au Venezuela (VENEZUELA)
– S. Exc. Mgr Ibrahim Michael IBRAHIM, B.S., Évêque de Saint-Sauveur de Montréal des Grecs-Melkites (CANADA)
– S. Exc. Mgr Thomas MERAM, Archevêque d’Urmyā des Chaldéens, Évêque de Salmas, Shahpour des Chaldéens (IRAN)
– S. Exc. Mgr Issam John DARWICH, B.S., Évêque de Saint Michael’s de Sydney des Grecs-Melkites (AUSTRALIE)
– S. Exc. Mgr Ghaleb Moussa Abdalla BADER, Archevêque d’Alger (ALGÉRIE)
– S. Exc. Mgr Paul-Emile SAADÉ, Évêque de Batroun des Maronites (LIBAN)
– S. Exc. Mgr Raymond Leo BURKE, Archevêque émérite de Saint-Louis, Préfet du Tribunal Suprême de la Signature apostolique (CITÉ DU VATICAN)
– S. Ém. le Card. André VINGT-TROIS, Archevêque de Paris, Ordinaire pour les fidèles de rite oriental résidents en France et dépourvus d’ordinaires de leur propre rite, Président de la Conférence épiscopale (FRANCE)

Voici les résumés des interventions publiés par la secrétairerie générale du synode (traductions de travail, non officielles).

– S. Exc. Mgr William Hanna SHOMALI, Évêque titulaire de Lidda, Évêque auxiliaire de Jérusalem des Latins (JÉRUSALEM)

L’Église respire par ses deux poumons, écrivait Jean-Paul II: les Églises Orientales et l’Église Catholique latine. Ces deux traditions se sont rencontrées d’une façon heureuse en Orient. 
L’Église latine d’Orient n’est pas occidentale, même si elle comprend beaucoup d’Occidentaux: un chrétien arabe qui appartient à cette église se sent 100 % oriental et 100 % de rite latin. 
La plupart des livres liturgiques de la liturgie latine ont été traduits en arabe. 
Les chants liturgiques sont passés de la phase d’imitation et d’emprunt à la phase de créativité. Dans la première phase, nos ancêtres empruntaient au chant grégorien, aux répertoires de chants européens et à la liturgie syriaque maronite. Dans une deuxième phase, nous sommes passés à la créativité. Nos musiciens, connaissant le génie de la liturgie latine comme la précision, la concision et la clarté, ont composé des chants de valeur. Ils ont même mélangé la tradition grégorienne à la musique orientale, comme pour le chant des psaumes. 
À travers la liturgie latine, nos fidèles se sentent liés à la grande Église qui utilise ce rite sur une échelle mondiale. Quand ils voyagent ou émigrent, ils trouvent beaucoup de facilité à s’insérer dans les pays et les paroisses d’accueil. Par ailleurs, les pèlerins qui visitent la Terre Sainte et participent à notre liturgie dominicale y reconnaissent leur propre liturgie et ont beaucoup de facilité et de joie à y participer. 
Cette liturgie est pour nous un lieu par excellence de la catéchèse et de la sanctification. Dans la période récente, nous nous sommes réjouis de la béatification de deux religieuses palestiniennes: une carmélite et la fondatrice des soeurs du Rosaire .
Malgré les réalisations en matière liturgique, il y a un besoin d’un long et sage travail d’inculturation, surtout en ce qui concerne le sacrement du mariage et les rites du baptême et des funérailles. Cette inculturation devrait respecter le génie latin et la culture orientale. 
Nous souhaitons vivement l’unification de la fête de Pâques avec les Églises Orthodoxes. Cela implique aussi l’unification de la période du carême et pourquoi pas aussi la modalité de vivre l’abstinence et le jeûne. Comme le jeûne est une valeur respectée dans l’Islam et dans le judaïsme, il est souhaitable que les catholiques de rites orientaux et les latins unifient aussi leur manière de jeûner. Ce serait un signal positif pour les chrétiens et également pour les non chrétiens. 
La mission d’évangélisation et de sanctification passe par la liturgie. La liturgie latine au Moyen-Orient a un rôle à jouer dans le respect total des liturgies orientales qui ont elles aussi un grand mérite dans la catéchisation et la sanctification de leurs fidèles.

[Texte original: français]

– S. Exc. Mgr Cyrille Salim BUSTROS, S.M.S.P., Archevêque de Newton des Grecs-Melkites (ÉTATS-UNIS D’AMÉRIQUE)

Les musulmans répètent à qui veulent entendre :  » L’Islam est la religion de la tolérance. » Et ils fondent ce slogan sur la fameuse phrase du Coran : « Pas de contrainte en matière de religion. » D’un côté, et en principe, l’affirmation de la tolérance est claire dans le Coran. Mais de l’autre côté, et en fait, les lois de tous les pays arabes, sauf le Liban où il est permis de changer de religion, menacent de mort tout musulman qui se convertit à une autre religion. Nous demandons ici : où se trouve la tolérance ? Comment concilier la tolérance de principe claire dans le Coran avec la menace de mort posée comme l’épée de Damoclès au-dessus de la tête de tout musulman qui oserait penser à changer de religion ? 
Cette loi de menace de mort est basée, dit-on, sur un prétendu hadith du prophète Mohammad disant: « Quiconque d’entre vous abjure sa religion, tuez-le.  » 
Comment sortir de cette impasse ? La seule voie, me semble-t-il, est le dialogue avec les musulmans éclairés pour aboutir à la nécessité d’interpréter les lois musulmanes dans leur contexte
historique, et de montrer que ce hadith, ou bien ne provient pas du prophète, mais d’un Khalife qui, au moment des conquêtes musulmanes, a inventé ce hadith pour protéger la société musulmane, ou bien, s’il provient du prophète, il faudrait l’interpréter dans son contexte historique. Et le principe de tolérance fixé clairement par le Coran doit passer avant toute loi établie par la suite pour des raisons historiques. La société musulmane aujourd’hui n’a rien à craindre du passage de quelques musulmans au Christianisme. Le principe premier de toute société est l’égalité de tous les citoyens devant la loi. Le respect de la conscience de chaque individu est le signe de la reconnaissance de la dignité de la personne humaine. 
Le XXIème siècle a commencé malheureusement par être le siècle du conflit des civilisations. Il est de notre devoir, Chrétiens et Musulmans, de travailler ensemble à le transformer en siècle de la coopération des civilisations pour la promotion des droits de l’homme et la paix universelle dans le monde entier.

[Texte original: français]

– S. B. Ignace Youssif III YOUNAN, Patriarche d’Antioche des Syriens (LIBAN)

Le mot Vérité en arabe  » haqq  » signifie aussi Droit (ce qui est dû). N’est-ce-pas là une coïncidence bien significative que de constater qu’il y a un amalgame très intime entre « Vérité » et « Justice »?
Depuis deux mille ans, et tout particulièrement durant les 14 derniers siècles, les chrétiens, devenus minoritaires dans leurs propres pays, ont été durement éprouvés dans leur témoignage de foi jusqu’ au martyr.
Notre Sauveur bien aimé, avant son ultime offrande, défendit la Vérité, synonyme du droit inaliénable de la personne à la liberté, tout en prodiguant Son salut pour tous, même à ceux qui s’opposaient à son message d’amour ineffable et universel. 
Notre salut c’est d’adhérer courageusement à son message et de proclamer, sans aucune crainte, la Vérité dans la vraie charité. 
Nos fidèles qui, dans la région tourmentée du Moyen-Orient, ont droit à espérer, attendent beaucoup de ce Synode. À nous de leur donner les raisons de leur foi inséparable de l’Espérance en notre Sauveur bien aimé, qui nous a rassuré: « Ne craint pas petit troupeau »
En vivant ainsi la foi d’un seul coeur et d’une seule âme, nous saurons porter témoignage ensemble et avec courage à Celui qui a dit « Je suis la Vérité et la Vie ». Seule la Vérité nous rendra libres. 

[Texte original: français]

– S. Exc. Mgr Thomas Christopher COLLINS, Archevêque de Toronto (CANADA)

Dans les temps modernes comme par le passé, les chrétiens au Moyen-Orient font face aux tribulations parce qu’ils constituent une minorité vulnérable. Un tel statut ne donne pas une raison naturelle d’espérance. Les premiers chrétiens étaient soutenus dans leurs luttes et fleurirent en fin de compte grâce à l’espérance qu’ils nourrissaient en la vision de foi que nous voyons dans l’Apocalypse et en la communion aimante fondée par saint Paul, à travers laquelle les chrétiens des nouvelles communautés assistaient les chrétiens de Jérusalem, patrie de leur foi, tout comme l’ensemble du Moyen-Orient l’est pour nous. Ces deux sources d’espérance donnant la vie devraient être explorées dans la situation actuelle.

[Texte original: anglais]

– S. Exc. Mgr Claudio Maria CELLI, Archevêque titulaire de Civitanova, Président du Conseil pontifical pour les Communications Sociales (CITÉ DU VATICAN)

Comme il a été à juste titre souligné dans le Document de travail (n°67) et dans le Rapport (p.12), les moyens de communication, traditionnels et nouveaux, offrent une grande occasion pour l’évangélisation et pour la diffusion des valeurs de l’Évangile. Surtout parmi les jeunes qui ne fréquentent peut-être pas l’Église de façon assidue et qui utilisent toujours plus ces moyens et communiquent entre eux à travers les réseaux.
Je voudrais toutefois souligner que nous sommes en train de parler non seulement d’instruments, mais d’une véritable culture créée par une complexité de communication jusqu’à présent jamais vue dans l’histoire.
Je pars d’un exemple. Les Églises qui vivent en Orient ont une tradition iconique séculaire, une capacité admirable de créer un langage à travers les images. Elles ne sont pas seulement le fruit d’une spiritualité, elles la renforcent aussi et engendrent également une culture, une école de vie et de pensée qui fait partie de l’identité communautaire de tant d’Églises locales et de la société.
La culture actuelle résulte de nouveaux langages et de nouveaux parcours de pensée et les nourrit. Elle envahit les mentalités, la façon de comprendre, d’apprendre et les arguments sur lesquels dialoguer. Nous ne pouvons donc répondre aux défis d’aujourd’hui et de demain par les solutions d’hier. Nous ne pouvons pas continuer à parler de nos catégories à une population qui en est toujours plus lointaine. Par amour pour nos peuples, nous devons faire une conversion pastorale, nous devons apprendre à nouveau comment écouter et communiquer, ce qui ne veut pas dire tenter de suivre la derrière technologie, mais comprendre les catégories de l’autre et les utiliser. 
Cette culture « numérique » est marquée par l’immédiat, par la séquence rapide des images, de la musique, du texte bref et concis. La forme orale a elle aussi changé, et la parole seule ne suffit pas. Le livre, la presse ne disparaîtront pas, ni même le petit bulletin de paroisse, mais cela ne suffit pas.
La culture numérique est également présente dans les différentes nations du Moyen-Orient et au sein des Églises locales à travers la télévision, la radio, le cinéma, les sites web et les réseaux sociaux. Tout cet espace médiatique a une incidence sur la vie quotidienne; il configure les valeurs, les choix, les opinions ou les questions, l’agenda de la pensée des personnes, même celle des chrétiens… parfois avec une force beaucoup plus incisive que celle des catéchistes, du prêtre dans les homélies, et même de l’Évêque. Ce n’est pas un hasard si le Saint-Père nous a invités à être présents et à exercer une diakonia de cette culture en lui offrant le message du Christ dans les langages d’aujourd’hui, les langages numériques et sur papier, en annonçant la Miséricorde de Dieu, l’écoute de l’autre, l’amour des ennemis, l’accueil et le respect de tout être humain, et surtout des faibles. Diakonia, service aux personnes dans leur culture.
Ceci est possible même dans le dialogue avec les non croyants, avec tous ceux qui sont à la recherche de Dieu, en ouvrant – comme nous y a invités le Pape Benoît XVI – des « cours des gentils », c’est-à-dire des espaces de dialogue et d’écoute pour ceux qui ont des questions à poser et sont à la recherche. Les médias surprennent le monde avec une quantité de livres, de films, de sites web, etc, concernant la question religieuse, la recherche du transcendant et de spiritualité, la recherche de la justice et de la paix. L’Église se doit d’écouter, de marcher avec cette humilité et d’offrir le trésor précieux de l’Évangile. Mais elle doit chercher à le faire dans les catégories qui sont employées aujourd’hui.
Ainsi, comme l’indique le Rapport, il faut une formation des agents de pastorale. Certainement, des laïcs et en particulier des journalistes, mais pas seulement. Il est urgent de former les séminaristes, non seulement à la technologie, qu’ils savent gérer beaucoup mieux que nous, mais surtout à la communication, à la communion dans cette culture en rapide développement. Sans les prêtres – et ensuite les évêques – qui comprennent la culture actuelle, il y aura encore un retard communicatif qui ne favorise pas la transmission de la foi aux jeunes dans l’Église. Construire des sites web n’est pas suffisant; il faut une présence qui réussisse à créer des liens d’authentique communication qui ouvre des « lieux » d’agrégation pour le témoigna
ge de la foi et du respect de l’autre. Évidemment, cela ne signifie pas négliger la rencontre personnelle et la vie communautaire présencielle; il ne s’agit pas d’actions alternatives. Toutes deux sont désormais indispensables pour l’extension du Règne de Dieu.

[Texte original: italien]

– S. Exc. Mgr Robert Joseph SHAHEEN, Évêque de Our Lady of Lebanon de Los Angeles des Maronites (ÉTATS-UNIS D’AMÉRIQUE)

Se rassembler dans ce Synode afin de discuter de l’Église catholique au Moyen-Orient: Communion et témoignage représente vraiment un signe des temps.
En réfléchissant sur le thème de l’Émigration comme cela est souligné dans le Document de travail du Synode, je considère que nos fidèles sont divisés en groupes selon l’attachement à leurs racines:
– La plupart ont émigré aux États-Unis de la fin du XIXe siècle jusqu’au début du XXe siècle. – Nous avons perdu beaucoup de ces fidèles en raison du manque de pasteurs.
– Au cours des 45 dernières années, un grand nombre a émigré en raison de l’instabilité: le conflit israélo-palestinien, la guerre civile au Liban, la guerre en Iraq, …
-Malheureusement, il y a un groupe de fidèles qui a rompu tous ses liens avec le Moyen-Orient.
– Il y a également un groupe de fidèles qui n’a aucun lien de sang avec le Moyen-Orient mais se sent attiré par les liturgies orientales et leur beauté.
En partant de cette réalité, je voudrais suggérer à votre intention quelques idées et projets:
– Les pressions ne devraient pas être limitées à nos fidèles des Églises orientales, mais pourraient bénéficier d’un plus fort soutien et sûrement d’un meilleur impact si l’Église catholique romaine unissait ses forces. 
– Il serait bénéfique de travailler avec les Églises orthodoxes et protestantes à l‘étranger dans la recherche de moyens visant à aider nos frères et soeurs au Moyen-Orient.
– Ce serait une grande initiative que d’organiser, sur base annuelle et dans toutes les Églises, un Week-end de conscience mondiale concernant les Chrétiens au Moyen-Orient.<br>- Beaucoup de nos fidèles viennent en aide à leurs familles. Il serait bénéfique de créer des sortes de fonds pouvant contribuer à la création d’emplois et d’opportunités.
J’espère que ce Synode pourra faire naître de bons fruits qui puissent plaire à notre Dieu aimant. Nous nous engageons à prier davantage et à travailler plus durement pour le bien de la chrétienté au Moyen-Orient. 

[Texte original: anglais]

– S. Exc. Mgr Jean TEYROUZ, Évêque titulaire de Mélitène des Arméniens, Évêque de Curie de Cilicie des Arméniens (LIBAN)

1.- « L’Église Catholique tient en grande estime les institutions … des Églises Orientales. En effet, à cause de l’ancienneté vénérable … resplendit en Elles la tradition qui vient des Apôtres par les Pères et qui fait partie du patrimoine indivis de toute l’Église, et révélé par Dieu » (Préambule du décret sur les Églises Orientales). « Une telle tradition est à attribuer à la Divine Providence « .
2.- Au premier rang de ces Églises, figurent les Églises Patriarcales. L’Église d’Occident a puisé à leur trésor liturgique, spirituel, juridique et dogmatique (DOE n°14 … ). L’institution patriarcale est la forme traditionnelle dans les Églises Orientales. (EO n°11). Les Patriarches avec leur Synode constituent l’instance supérieure pour toutes les affaires du patriarcat (EO n°9). Il est recommandé de développer ce patrimoine global pour conserver la plénitude de la Tradition Chrétienne (DOE n°15). 
3.- Qui dit émigration, dit diaspora. Des Églises Patriarcales ont des diasporas qui comptent beaucoup plus de fidèles que sur leur propre territoire. Le Pape Jean-Paul II demande de maintenir et d’intensifier les relations entre les communautés catholiques de la diaspora et les différents patriarcats. En effet, une communauté locale ne peut pas vivre coupée de son centre d’unité (Espérance nouvelle … n°89). Dans la même Exhortation, le Pape parle des « racines historiques de nature religieuse qui font partie de l’identité nationale »(1) et met en relief leur « caractère prophétique » (n°21). 
4.- Les Églises Orthodoxes jouissent de plus de pouvoirs dans toutes les affaires de leur patriarcat. Dans une perspective oecuménique, ne pas accorder aux Églises Orientales Catholiques plus de pouvoirs juridictionnels constitue un obstacle et risque de les voir disparaître un jour. Ne pas planifier pour l’avenir c’est se vouer à l’échec. La vie a sa propre façon de punir les retardataires. En revanche, que ces mêmes Églises aient plus de juridiction, n’est-il pas un stimulant promouvant l’unité des Églises?
En conclusion, n’est-il pas souhaitable que l’Église Catholique accorde plus de pouvoirs juridictionnels aux patriarches des Églises sui iuris pour le bien de toutes les Églises, Catholiques et Orthodoxes? 

[Texte original: français]

– Fr. César ESSAYAN, O.F.M. Conv., Conseille de la Délégation général d’Orient et de Terre Sainte de l’Ordre des Frères Mineurs Conventuels (LIBAN)

La Parole de Dieu, si chère à notre Père saint François, est le lieu de la rencontre face à face avec le Christ. C’est là, dans la méditation et la contemplation que je rejoins celui qui est « mon Seigneur et mon Dieu », celui qui se révèle à moi et qui du coup me révèle à moi-même et m’invite à devenir « l’homme nouveau » dont nous parle saint Paul dans ses lettres. Il s’agit d’entrer en communion avec le Dieu Créateur et Sauveur. 
Malheureusement, nos chrétiens connaissent mal le Christ et son Évangile. Ils utilisent souvent des mots impropres pour parler de Dieu, et des conceptions imprégnées par d’autres croyances. Les exemples sont multiples et convergent tous en une seule idée : nous avons de fausses images de Dieu. Il est donc primordial de revenir à la Parole de Dieu. Car toute notre vie dépend, que nous le voulions ou pas, de notre conception de Dieu. 
Et si Dieu est relation et communion en Lui-même, nos divisions deviennent source de doutes, de souffrances et les fidèles ne peuvent que s’éloigner d’une Église qui refuse en son sein, le pardon, la réconciliation et la communion. 
N’est-il pas temps de cheminer ensemble pour le bien du peuple de Dieu qui nous est confié ? Que nous coûte de coordonner nos efforts ? N’est-il pas possible aussi de créer des initiatives communes avec nos frères orthodoxes ? Comme par exemple, des journées oecuméniques ‘moyen-orientales’ pour les jeunes à l’instar des JMJ ? C’est seulement quand eux aussi se sentiront Église, entourés et encouragés par leurs Pasteurs, qu’ils seront les témoins que Dieu attend d’eux. 
Il ne s’agit donc pas tellement de parler de nos chrétiens, mais de nous-mêmes : jusqu’à quel point sommes-nous prêts à prendre le risque de l’Évangile qui nous invite à aimer nos ennemis (qui sont souvent nos frères) ? Quant au risque de la Réconciliation et de la Communion anticipée avec nos frères orthodoxes et ceux des Églises Réformées ? 
« N’ayez pas peur », nous répète le Christ et ce synode aussi, « car je suis avec vous jusqu’à la fin du monde ».

[Texte original: français]

– S. Exc. Mgr Rabban AL-QAS, Évêque d’Ammadyya des Chaldéens (IRAQ)

Au cours des premiers siècles et jusqu’à l’établissement de l’Oumma islamique, l’antique et glorieuse Église assyro-chaldéenne a été une grande évangélisatrice. Notre profond désir est que les chrétiens soient renforcés pour être des témoins de la Résurrection du Seigneur. Leur témoignage et leur présence sera également un service pour les non chrétiens.
C’est pour cela qu’aujourd’hui nous avons besoin de réévangéliser nos chrétiens et surtout ceux qui ne participent plus à la vie de l’Église.
Selon les statistiques, indépendamment de la qualité de la foi, la fréquence à la Sainte Messe dominicale est aux alentours de 20%. De nombreux jeune
s ne participent plus aux sacrements ou ne le font que de temps en temps. Ceci nous semble déjà un signe qui appelle à une mobilisation avant qu’il ne soit trop tard. Il faut revenir à une annonce qui soit explicite dans les façons que le Seigneur nous montre comme adaptées à notre temps et que celle-ci soit nécessairement suivie par une formation permanente.
Afin que la foi des chrétiens se renouvelle et que leur vie et leur joie soient contagieuses, nous avons besoin que nos communautés donnent les signes de la foi déjà indiqués par Jésus: « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés; ainsi ils sauront que vous êtes mes disciples ». Cet amour peut apparaître de façon concrète à travers une nouvelle évangélisation qui crée des communautés à mesure de l’homme unies non seulement dans l’ethnie mais surtout par la Parole écoutée et accueillie.
L’attaque qui vient de l’Occident et de l’influence musulmane contre la famille, la possibilité de divorcer et d’émigrer, la diffusion des moyens de contraception, la légalisation de l’avortement, la planification familiale ou le contrôle des naissances, la diffusion et le business de la pornographie, tout ceci génère une nouvelle vision de la famille. Nous observons ici aussi une diminution des familles nombreuses et la domination d’une vision laïciste dans laquelle c’est l’homme qui planifie tout.
Un aspect important, peu traité dans le document, consiste en la mission des nouvelles réalités ecclésiales au sein de l’Église. Après le Concile, nous assistons à une floraison des charismes, fruits du Saint-Esprit, comme l’a reconnu l’Église.

[Texte original: italien]

– S. Exc. Mgr Edgard MADI, Évêque de Nossa Senhora do Líbano em São Paulo des Maronites (BRÉSIL)

Lorsque nous parlons de moines, le monde occidental se tourne vers l’Orient. Le 26 novembre 2009, le quotidien italien « La Repubblica » a publié un article sur le frère colombien Dario Escobar et sa vie monastique maronite vécue au cours des neuf dernières années dans le couvent de Notre-Dame de Houqa, dans la vallée de Canoubin, au Liban, couvent qui est lié à la communauté libanaise locale.
Le monde a besoin de témoignage.
L’Église maronite commémore cette année les 1 600 ans de la mort de saint Maron, moine et patron de l’Église maronite. Je suggère de ranimer la vie monastique et religieuse dans nos Églises orientales catholiques comme dans les Églises orthodoxes. Cette vie renouvelle l’Église et est un témoignage. Elle donne confiance aux chrétiens orientaux qu’ils sont partenaires dans cet Orient, et attire des vocations non seulement en provenance du Moyen-Orient, mais aussi de la diaspora.
L’existence de religieux et de moines enracine les chrétiens dans leur terre, renouvelle l’expansion chrétienne orientale à travers le monde et la ramène à ses racines qui sont les racines spirituelles orientales.
Je suggère de constituer une commission pour approfondir ce thème et de faire de la vallée de Canoubin, au Liban, non pas seulement une phase de l’histoire monastique du passé, mais aussi de notre présent. Cela sera fait soit pour fonder une nouvelle congrégation patriarcale soit pour faire une place , dans cette même vallée, à l’ensemble des congrégations catholiques afin de vivre la communion et le témoignage. Ainsi nous seront comme Marie qui a fait le meilleur choix.

[Texte original: arabe]

– S. Exc. Mgr Georges BOU-JAOUDÉ, C.M., Archevêque de Tripoli du Liban des Maronites (LIBAN)

L’instrumentum laboris a fait à peine allusion au rôle des laïcs dans l’Église et leur relation au clergé et aux Évêques. 
Dans l’Église maronite les laïcs ont toujours participé à la vie de l’Église par le moyen des confréries mariales. 
De même, des laïcs ont toujours été chargés de la gestion des biens et des propriétés de l’Église; d’autres, ordonnés sous-diacres, aidaient dans les relations avec l’autorité civile. 
De nouveaux mouvements sont nés inspirés de ceux fondés en Occident. Certains se sont inculturés dans les Églises orientales, et d’autres pas encore. 
Les journées mondiales de la jeunesse ont donné naissance à des groupes et des commissions de jeunes dans les diocèses. 
Un congrès de laïcs a été tenu en 1997 au Liban, convoqué par le Président du Conseil Pontifical pour les Laïcs à Rome. Un autre est préparé actuellement par décisions des Patriarches Catholiques d’Orient.

[Texte original: français]

– S. Exc. Mgr Camillo BALLIN, M.C.C.J., Évêque titulaire d’Arna, Vicaire apostolique du Koweït (KOWEÏT)

Dans la tradition musulmane, le Golfe est la terre sacrée du prophète de l’Islam, Mohamed, et nulle autre religion devrait y exister. Comment pouvons-nous vivre cette affirmation avec la réalité de nos Églises dans le Golfe où il y a environ trois millions de catholiques ? Ils proviennent des pays d’Asie et d’ailleurs. La réalité de leur présence qui ne peut être occultée, interroge l’affirmation musulmane. Nous ne pouvons pas réduire notre assistance à ces fidèles uniquement à la célébration de la messe du dimanche, ou même quotidienne, et à nos homélies. 
Il nous faut récupérer l’aspect missionnaire de l’Église. En effet, une Église qui n’a pas un esprit missionnaire et qui se referme sur elle-même, sur ses propres dévotions et traditions, est destinée à vivre une vie qui n’est pas la vie « en abondance » voulue par le Seigneur. En cela, les Congrégations missionnaires latines ont un rôle très important à remplir. 
Il est urgent d’accueillir les charismes, les nouvelles réalités ecclésiales reconnues par le Saint-Siège même si elles sont souvent jugées aptes uniquement pour l’Église latine et peu ou pas pour les orientaux. 
Il est important de former les chrétiens de nos Églises à un esprit vraiment catholique et universel, capable de briser le joug du provincialisme (même religieux), du nationalisme (ethnocentrique) et du racisme (latent). 
Je veux assurer leurs Béatitudes les Patriarches et tous nos confrères évêques qu’au Golfe nous sommes en train de faire tout ce qui est dans notre pouvoir de faire et que, s’ils étaient là eux-mêmes, ils ne pourraient pas faire davantage. 
Nous demandons à nos frères musulmans de nous donner les espaces pour pouvoir prier convenablement. 

[Texte original: français]
S. Exc. Mgr Sylvester Carmel MAGRO, O.F.M., Évêque titulaire de Salde, Administrateur apostolique du Vicariat apostolique de Benghazi (LIBYE)

Les immigrés en Lybie
Les frères mineurs franciscains sont venus en Lybie en 1628 afin d’assister les nombreux esclaves chrétiens qui furent capturés en combat, et depuis lors ils y sont restés.
Aujourd’hui, la présence franciscaine se manifeste par deux vicariats apostoliques: Tripoli et Benghazi.
Nos deux églises cathédrales sont le centre d’un intense ministère pastoral et d’un déploiement humanitaire pour les milliers de chrétiens qui viennent vivre et s’installer ici pour de nombreuses années.
Les premiers immigrants à atteindre la Lybie sont arrivés ici du Kurdistan en 1975. L’Église a servi à prêter une assistance aux nombreuses familles chrétiennes kurdes qui ont fini par émigrer à nouveau et se sont installées dans d’autres pays. 
Durant les années 1990, le pays a ouvert ses portes pour accueillir des immigrés du Moyen-Orient. En fait, des milliers de chrétiens de Syrie, du Liban, de Palestine et d’Irak sont arrivés et se sont installés dans les deux régions de Tripoli et de Benghazi et ont mené, avec leurs familles, une normale vie de travail. 
Ces immigrés chrétiens ont été consolés de trouver l’Église catholique en Lybie, et ceci vaut également pour de nombreuses religieuses venues de leurs pays d’origines. Ici, il se sont organisées en paroisses personnelles en fonction de leur groupe linguistiques. Bien qu’appartenant à d’autres rites, ces immigr
és se sont assez bien adaptés au rite latin qui caractérise notre Église. Bien que ses immigrés aient trouvé en Libye un réel havre de paix et de sécurité (pour lequel ils seront éternellement reconnaissants), leurs rêves reposent désormais dans l’espoir d’une « terre promise » pour laquelle ils espèrent et prient. 
En fait, peu à peu, durant ses 10 dernière années, la plupart des immigrés originaires du Moyen-Orient a quitté la Libye, après avoir réussi à trouver une seconde patrie dans laquelle s’installer de façon permanente avec leurs familles.
L’Église en Libye est reconnaissante d’avoir été un instrument dans les mains de la Divine Providence en servant ses frères et soeurs dans leurs heures où ils en eurent besoin. 

[Texte original: anglais]

– S. Exc. Mgr Georges Nicolas HADDAD, S.M.S.P., Archevêque de Bāniyās, Césarée de Philippe, Panéade des Grecs-Melkites (LIBAN)

L’édifice libanais se construit autour de l’article 9 de la constitution de 1926 qui stipule que: « la Liberté de conscience est absolue. En rendant hommage au Très-Haut, l’État respecte toutes les confessions et en garantit et protège leur libre exercice, à condition qu’il ne soit pas porté atteinte à l’ordre public. Il garantit également aux populations, à quelques rites qu’elles appartiennent, le respect de leur statut personnel et de leurs intérêts religieux ».
Le Liban est sans doute l’un des rares pays où le pluralisme communautaire ne s’accompagne pas encore d’une prédominance d’une communauté sur les autres. Maintenir l’équilibre étant une des tâches les plus délicates. 
Le « système libanais » offre un exemple significatif de liberté de religion et de conscience digne d’être protégées. Il n’en reste pas moins que l’application matérielle, soulève plusieurs points à éclaircir et surtout à faire évoluer dans le respect des droits humains: 
– Malgré la clarté de l’article 9 de la Constitution, la liberté de religion et de conscience reste l’apanage des 18 communautés historiquement reconnues par la décision 60 LR de 1936 (12 chrétiennes, 4 musulmanes, une druze et une juive). Toute personne n’y faisant pas partie se trouve exclue de tout droit à l’exercice de ses libertés. 
– Toute tentative marquée d’un prosélytisme par l’une ou l’autre des communautés peut entraîner des réactions extrêmes et parfois violentes. 
– Toute conversion est perçue comme une atteinte profonde envers la communauté d’origine du converti et constitue une rupture sociale majeure du converti avec ses proches. 
– Le dialogue inter-communautaire reste peu fréquent, et relève parfois du simple contact formel et occasionnel. 
En effet depuis Vatican 2, l’Église essaye de trouver une matrice régulatrice entre la Vérité de la Parole et les valeurs de la liberté. Les moyens utilisables en ce sens restent les actes entrepris par les institutions des Églises du Liban, surtout celles dispensant éducation et actions sociales et humanitaires. 
L’éducation et l’aide du prochain étant la pierre angulaire de tout renforcement de la liberté de religion et de conscience. 
Valoriser et renforcer ces deux paramètres, sera le défi que devront affronter nos Églises, car tout dialogue et toute liberté ne peuvent exister que si l’intellectuel l’emporte sur le matériel et l’immédiat; la liberté de religion et de conscience ne pouvant proliférer que dans un milieu instruit et sans grandes disparités sociales et financières. 

[Texte original: français]

– S. Exc. Mgr Fares MAAKAROUN, S.M.S.P., Archevêque de Nossa Senhora do Paraíso em São Paulo des Grecs-Melkites (BRÉSIL)

Si nous lisons les signes des temps, à la lumière de la Parole de Dieu, nous verrons que le Salut consiste à revenir là où notre Église se trouvait à ses origines. « La multitude de croyants n’avait qu’un coeur et qu’une âme » (Ac 4, 32). Cela signifie que les croyants vivaient dans un amour plénier et dans une véritable communion, en accomplissant la Volonté du Divin Maître qui dit que « Vous donc, vous serez miséricordieux comme votre Père céleste est miséricordieux » (cf. Mt 5, 48; Lc 6, 36).
Toute personne, dans l’Église primitive, voulait être un membre vivant du corps sacramentel du Christ en interagissant avec tous, être un saint et être prêt à tout sacrifier pour accomplir la pleine sainteté.
Aujourd’hui, tous les efforts faits pour construire la paix dans le monde, pour semer la tranquillité dans le coeur humain, pour mettre fin à toutes les oppressions et à tous les conflits entre les religions et entre les nations et entre tout être humain et son frère, tout cela semble devoir se confronter à un mur impénétrable qui empêche d’atteindre ces résultats. Et cela répandra le désespoir et la crainte dans les coeurs de nombreuses personnes, ainsi qu’au sein de la race humaine.
Notre Seigneur et notre Dieu nous dit: « Sois sans crainte, petit troupeau » (Lc 12, 32), Je suis avec vous tous les jours et pour toujours, les portes de l’enfer ne pourront pas vous empêcher d’atteindre la perfection et à la sainteté.
Notre Seigneur et notre Dieu est toujours avec nous et avec Lui nous serons victorieux sur tout à travers l’amour. Sachant que l’amour blesse, que l’amour tue. Mais l’amour fait renaître et l’amour tout seul peut tout conquérir. Oui, vraiment, l’amour est la clef du salut. Mais il n’existe pas d’amour véritable sans une vraie sainteté. Soyons saints parce que notre Père céleste est saint. La sainteté est la solution. Oui, l’amour sanctifié est la solution.

[Texte original: arabe]

– S. Exc. Mgr Francis Némé BAÏSSARI, Évêque titulaire d’Arado, Évêque auxiliaire et Syncelle pour Joubbé (LIBAN)

Le Proche-Orient fut en grande partie chrétien. Le Christ avait laissé un message. Le christianisme a été persécuté. Avec le concile de Nicée a commencé la longue série des excommunications: Arius, Nestorius, Eutychès, Photius. La rupture est consommée en 1054. Le légat du Pape excommunie le patriarche Michel Cérullaire. Celui-ci excommunie le Pape. Le christianisme est bousculé par les invasions, par les Perses, les Arabes, les Mongols, les Ottomans. Les combattants de l’Islam partent à la conquête du monde. La Syrie entière est à eux. Ils conquièrent ensuite l’Égypte. Le joug de l’Empire byzantin avait été si lourd que les envahisseurs furent souvent accueillis avec soulagement. Pour financer « le Jihad », les chrétiens étaient soumis à un impôt « la jizya », dont le poids élevé les incita par milliers à opter pour la religion du conquérant. 
En fait, la situation réelle varia selon les époques et les personnalités des gouvernants. Le mal était fait, même si les chrétiens et les musulmans continuaient de travailler pour sauver la tolérance et la démocratie menacées. 
Jean-Paul II a dit: « au tournant du troisième millénaire, le Christianisme y est encore bien ancré au Proche-Orient ». 

[Texte original: français]

– S. Exc. Mgr Francesco COCCOPALMERIO, Archevêque titulaire de Celiana, Président du Conseil pontifical pour les Textes Législatifs (CITÉ DU VATICAN)

Pour des raisons d’ordre de service, je dois vous entretenir du droit canonique oriental et donc aussi du Code de droit canon des Églises orientales. Et je le fais volontiers en tenant aussi compte du récent Congrès (8-9 octobre) qui a commémoré les 20 années parcourues depuis la publication d’un tel code. Le Congrès a permis d’enregistrer la présence de 400 participants et, de ce fait, il a donné une visibilité, et surtout rendu hommage, non seulement au droit canonique oriental, mais aussi, et particulièrement, aux vénérables Églises d’Orient, qui y étaient toutes représentées.
I. Je voudrais maintenant offrir à votre attention quelques éléments qui proviennent du Code oriental et auxquels le Document de travail, bien que ne citant jamais les canons du Code, s’en fait un parfait éch
o. Me référant au thème du présent Synode: « communion et témoignage », je trouve dans le Code oriental une série de normes qui veulent promouvoir l’unité entre les Églises sui iuris et aussi entre les Églises non catholiques. J’en donne quelques exemples:
1) Dans la même nation et région, selon le Siège apostolique, on peut constituer des assemblées de membres de la hiérarchie des différentes Églises sui iuris, y compris latins, avec la participation aussi de membres de la hiérarchie des Églises qui ne sont pas catholiques. Ces assemblées ont pour but de favoriser l’échange de prudence et d’expérience, ainsi que la confrontation d’avis pastoraux. Tout cela porte à l’union des forces pour le bien commun des Églises (cf. Can.202;322 CCEO – 447-459 CIC).
2) On peut entreprendre un projet commun pour la formation des clercs, ou pour créer un Séminaire majeur pour les différentes Églises sui iuris de la même région ou nation, ou encore pour admettre dans les Grands ou Petits Séminaires des étudiants des autres Églises sui iuris, pour autant que les traditions du rite propre y soit observées (can.330 §2; 332§2; 333;343 CCEO – 242, 237 CIC).
3) Pour une action pastorale unifiée, l’évêque de l’Éparchie peut inviter à participer à l’assemblée de l’Éparchie des fidèles appartenant à d’autres Églises sui iuris (ainsi que dans le conseil pastoral – can.273 §3 CCEO – 512 §2 CIC) ou comme observateurs, des fidèles appartenant à des Églises et communautés non catholiques (can 238 §2 et 3 CCEO – 463 §2 et 3 CIC).
4) Pour un service plein de zèle pastoral envers tous les fidèles, il est demandé à l’Évêque de l’Éparchie d’avoir une sollicitude particulière également envers ceux qui appartiennent à d’autres Églises sui iuris qui ne possèdent pas de hiérarchie propre; il lui est en particulier demandé de pourvoir, en étroite relation avec l’autorité supérieure de l’Église, à la création de paroisses personnelles, ou à l’assistance spirituelle par un prêtre ou un curé ou un syncelle ( can.192 §1; 193; 246; 280 §1; 916 §5 CCEO – 383; 518 CIC). 
5) Dans les rapports inter-confessionnaux (oecuméniques) toute l’Église est sollicitée, c’est-à-dire tous les fidèles, spécialement les Pasteurs, afin qu’ils s’engagent pour l’unité des chrétiens (can. 902, 903 CCEO); c’est pourquoi il est en particulier demandé que dans la catéchèse catholique soit présentée une image exacte des autres Églises et communautés ecclésiales (can. 625 CCEO). Chaque Église sui iuris doit promouvoir des initiatives oecuméniques dans un dialogue ouvert, confiant et au moyen d’initiatives communes avec les autres chrétiens (can. 904, 905 CCEO). On peut même, si cela convient et est utile, publier la Sainte Écriture en collaboration avec les autres chrétiens (can. 655 §1 CCEO – 825 §2 CIC). On doit, en outre, favoriser avec prudence le dialogue et la coopération avec les non-chrétiens, et essayer de mettre la Sainte Écriture à leur disposition avec des notes appropriées (can. 592 §2; 655 §2 CCEO – 787 §1 CIC).
II. D’autres arguments d’une importance actuelle, abordés dans les divers numéros tant du Document de travail que du Rapport avant le débat général, sont par exemple les suivants:
1) Chaque Église, avec tous ses fidèles, doit promouvoir la justice sociale (can. 25 §2 CCEO – 222 §2 CIC) et oeuvrer pour résoudre les problèmes sociaux à la lumière de l’Évangile (can. 601 CCEO); les prédicateurs de la Parole de Dieu sont tenus à instruire sur la dignité humaine et sur les droits fondamentaux, sur le sens de la justice et de la paix et sur le devoir de les concrétiser dans notre monde (can. 616 §2 CCEO – 768 §2 CIC).
2) Les fidèles doivent s’engager afin que le droit à la liberté religieuses et le droit à la liberté d’éducation soient reconnus par la société civile (can. 627 §3; 586 CCEO – 793; 748 §2 CIC) et oeuvrer afin que l’éducation soit mise à la portée de tous les hommes (can. 630 §1 CCEO); les écoles catholiques et les universités catholiques doivent assurer la formation intégrale de la personne humaine afin que les élèves estiment les valeurs humaines et morales, à la lumière de la foi, et puissent ainsi cultiver la justice, la responsabilité sociale et une fraternelle vie en commun (can. 629; 634 §1 et 3; 641 CCEO – 795 CIC).
3) Il incombe aux laïcs de connaître le patrimoine de leur propre Église pour favoriser l’unité d’action entre les laïcs des diverses Églises sui iuris pour le bien commun de la société (can. 405 CCEO) et de témoigner le Christ dans l’accomplissement des choses temporelles, également dans la vie politico-sociale, en proposant des lois justes dans la société (can. 401 CCEO – 225 §2 CIC).
4)Pour annoncer l’Évangile dans le monde, l’Église doit revendiquer son droit d’utiliser les instruments de la communication sociale; les fidèles spécialisés en communication sociale ont l’obligation de collaborer, de soutenir et de favoriser cette mission de l’Église (can. 651; 652 §1 CCEO – 761, 822 §2 et 3 CIC). Le droit particulier de chaque Église sui iuris peut établir des normes sur l’utilisation des moyens de communication sociale (can. 653 CCEO – 831 §2 CIC).

[Texte original: italien]

– S. Exc. Mgr Paul Nabil EL-SAYAH, Archevêque d’Haïfa et de Terre Sainte des Maronites, Exarque patriarcal du Patriarcat d’Antioche des Maronites (ISRAËL)

La question oecuménique au Moyen-Orient en général, et en Terre Sainte en particulier, est devenue l’un des défis les plus importants pour l’Église depuis ses origines jusqu’à aujourd’hui. Nous avons 13 Églises principales à Jérusalem, avec des traditions et des mémoires qui sont plus endurcies que partout ailleurs dans le monde, et des frontières physiques et psychologiques clairement dessinées. Le scandale de nos divisions est souvent transmis en direct au monde entier par les moyens de communication, spécialement lorsque les conflits éclatent près du Saint-Sépulcre le Vendredi Saint ou de l’église de la Nativité le matin de Noël, sous l’oeil des médias internationaux.
En accord avec les objectifs du Synode, je traiterai le sujet en abordant trois points:
1) Notre identité en tant que chrétiens sera toujours déficitaire tant que nous ne nous efforcerons pas de poursuivre sérieusement l’agenda oecuménique.
2) La communion au sein de chacune de nos Églises et entre elles est une condition sine qua non pour rencontrer nos Églises soeurs et les autres communautés chrétiennes et pour cultiver un authentique esprit oecuménique.
3) Le témoignage ne peut être véritablement authentique sans que nos Églises soient ensemble et travaillent ensemble. Relever le défi oecuménique n’est pas pour nous une option mais une nécessité absolue.
En conclusion, j’ai trois suggestions:
1) Je souhaite exhorter nos Églises à faire le nécessaire afin de sauver le Conseil des Églises du Moyen-Orient qui semble être sur le bord de l’effondrement. Il s’agit de la seule structure qui rassemble l’ensemble de nos Églises. Sa disparition constituerait une grande perte pour la cause oecuménique.2) Il faut donner à l’agenda oecuménique une plus grande importance au niveau local selon les circonstances de chaque Diocèse, paroisse ou communauté.
3) Les institutions et les organisations sont importantes mais, si nous ne cultivons pas l’esprit oecuménique au sein de notre peuple, ainsi que nous venons de le décrire, ces institutions et ces organisations resteront lettre morte. La formation oecuménique constitue une obligation à tous les niveaux et en particulier dans les séminaires et les maisons de formation.
Enfin, je suis absolument convaincu que tenter d’affronter le défi oecuménique constituera l’un des critères selon lesquels sera évalué la réussite ou l’échec de ce Synode. Être ensemble et travailler ensemble en tant qu’Églises est une condition vitale pour une présence chrétienne effective en Terre Sainte et dans l’ensemble du Moyen-Orie
nt.

[Texte original: anglais]

– S. Exc. Mgr Georges KAHHALÉ ZOUHAÏRATY, B.A., Évêque titulaire d’Abila de Lisania, Exarque apostolique pour les fidèles grecs-melkites résidant au Venezuela (VENEZUELA)

En référence aux numéros 43 et 48 du chapitre 4 sur le thème de l’émigration, il est très important de considérer la question suivante: quel sera l’avenir de ce phénomène de l’exode de milliers de familles et de personnes vers d’autres pays et d’autres continents ? Dans les pays d’émigration, nous sommes déjà à la troisième ou à la quatrième génération. C’est un grand potentiel humain que perdent les pays d’origine du Moyen-Orient, en particulier la Terre Sainte. Par ailleurs, d’un point de vue religieux: que peuvent faire quelques Évêques ou Exarques apostoliques et une petite quantité de prêtres face à un océan d’émigrés installés dans ces nouveaux pays?
Nous faisions une proposition différente:
– Aider le Saint-Siège et les chefs d’États de la région moyen-orientale à créer un environnement de pacification et de justice afin que les familles reviennent dans leurs pays d’origine, en particulier celles qui avaient quitté leur terre à partir de la seconde moitié du siècle dernier.
– Nous, émigrants de Syrie, du Liban, de Palestine et, qu’il me soit permis de le dire, d’Égypte, demeurerons toujours profondément liés à notre terre d’origine et très attachés à elle: nombreux sont les hommes et les femmes qui pourraient donner une impulsion scientifique, économique et religieuse, comme ils le font dans les pays qui nous ont accueilli à bras ouverts et avec générosité.
– L’Église locale de rite latin a aidé beaucoup de nos enfants dans différents pays. Je pense que l’heure est venue de mieux nous organiser, de coordonner nos efforts en tant que catholiques orientaux, afin de conserver nos liturgies et nos traditions, en travaillant dans un climat d’oecuménisme avec nos frères orthodoxes et des différentes Églises historiques non catholiques, en aidant ainsi l’Église universelle à laquelle nous appartenons tous à affronter le grand défi lancé par les sectes et par certains moyens de communication financés par le pouvoir anticlérical international.
– L’Église orientale dans les pays d’émigration, spécialement dans le Nouveau Monde, peut enrichir par sa liturgie la vision théologique et patristique de l’Occident. Nous espérons donc que le Saint-Siège nous aide à conserver nos traditions comme dans notre Orient. Certaines Conférences épiscopales, conscientes du rôle de ces Églises, ont soutenu leurs revendications afin de conserver leur patrimoine apostolique.

[Texte original: espagnol]

– S. Exc. Mgr Ibrahim Michael IBRAHIM, B.S., Évêque de Saint-Sauveur de Montréal des Grecs-Melkites (CANADA)

En premier lieu je tiens à souligner que si les chrétiens d’Orient ont des difficultés à se maintenir dans plusieurs de leurs pays, les immigrants orientaux de mon éparchie n’en ont pas beaucoup moins, mais leurs difficultés sont différentes. Par exemple, même après trente ans, les immigrants
sont souvent tiraillés, et même « crucifiés » entre deux mondes: leur pays d’origine et leur pays d’accueil. L’immigration n’est pas toujours un voyage reposant. 
La grande difficulté que vivent les immigrants chrétiens orientaux, c’est que leur vie de foi, leurs traditions, leurs coutumes, leur héritage et leur Histoire sont menacés par un sécularisme agressif et par un athéisme pratique qui sont à l’essence de la nouvelle société dans laquelle ils vivent. À cause de cette menace, plusieurs peuvent expérimenter une deuxième immigration qui peut être « finale », qui peut faire une coupure totale avec les valeurs que j’ai déjà mentionnées. 
D’autre part, notre Église vit avec les mêmes pressions que l’Église occidentale qui est confrontée à une attaque préméditée et parfois par des lois qui éliminent des symboles religieux importants. Nous avons beaucoup entendu parler des persécutions en Orient, et je crois qu’une persécution d’un autre genre est déjà commencée et vécue par les chrétiens d’occident. Mais l’Église reste ferme et continue à garder l’Espérance évangélique. 
Autre problème vécu par les immigrants chrétiens orientaux, c’est la solution de facilité, due aux grandes distances entre leur résidence et leur lieu de culte. Par conséquent, ils recourent au lieu de culte catholique le plus proche. Nous sommes une petite minorité qui peut être assimilée par la grande majorité. 
D’un autre point de vue, les chrétiens du Moyen-Orient qui décident de quitter leurs terres afin d’éviter la coexistence avec les autres religions, ignorent qu’en Occident, la nécessité de coexistence est parfois plus forte. L’occident devient de plus en plus diversifié et se transforme, à cause de l’immigration, en un milieu qui accueille toutes les ethnies, les cultures et les religions. 
Par ailleurs, il est vrai qu’il ne faut pas encourager l’immigration des chrétiens d’Orient et qu’il faut plutôt les aider à s’enraciner dans leur pays. Notre présence en Orient n’est pas un hasard, mais plutôt une présence selon la Volonté de Dieu qui l’a choisi et l’a sanctifié par Sa présence. Les chrétiens d’Orient doivent s’ attacher à leur terre de toutes leurs forces. et la défendre « becs et ongles ». 
Mais en même temps, il ne faut pas oublier que l’immigration justifiée est un droit inaliénable selon les principes du respect de la liberté de la personne humaine et de sa dignité : principes que l’Église défend avec persistance. Je crois que nous devons faire tout notre possible pour fortifier la présence des chrétiens en Orient avant de leur dire de ne pas émigrer. Sans rentrer dans les détails, je peux dire que les chrétiens qui ont émigré, sont parfois, une aide essentielle aux chrétiens qui restent. Dans certains cas, l’immigration d’une personne est même nécessaire pour le bien de sa famille et de sa parenté. Khalil Gibran disait avec raison : « La terre est ma patrie et l’humanité ma famille ». Bien entendu, c’est un idéal qui n’est pas facile à atteindre. 

[Texte original: français]
– S. Exc. Mgr Thomas MERAM, Archevêque d’Urmyā des Chaldéens, Évêque de Salmas, Shahpour des Chaldéens (IRAN)

Saint Père,
Mes Frères,
Tout d’abord je dois présenter mes remerciements et ma reconnaissance à tous ceux qui ont préparé ce beau texte et le programme de travail. Ce Synode sème en nous l’espérance et nous donne la force et l’élan pour aller de l’avant, quels que soient les problèmes, afin que nous ne perdions ni l’espoir ni la force face aux difficultés auxquelles nous sommes confrontés tous les jours et afin que nous donnions un témoignage chrétien vivant. Comme il est mentionné dans le Document de travail, il s’agit d’un témoignage-martyre, et dans de nombreux pays du Moyen-Orient, les chrétiens vivent ce martyre et endurent toutes les épreuves sans répudier leur foi. Les chrétiens ont été persécutés depuis le début et l’histoire en est le plus grand témoin. Or, malgré tous ces drames et ces persécutions, ils ont sauvegardé ce trésor en toute sécurité et fidélité. L’Église chaldéenne en particulier a été persécutée et a présenté des milliers de ses enfants sur l’autel de la fidélité au Christ et de son amour, et a été appelée à très juste titre « Église des martyrs ». Elle a été et demeure migrante, d’une ville à l’autre, d’un pays à l’autre et jusqu’à ce jour, elle ne s’est pas éloignée d’un pouce de la vraie foi, car le sang de ces martyrs et saints la désaltère, la sauvegarde, la réconforte et la confirme. Jusqu’à ce jour, je peux dire avec le prophète David : »Pour toi, chaque jour nous sommes tués ». Le chrétien porte chaque jour sa croix, poursuit son chemin vers le Golgotha, offre un témoignage vivant et silencieux; ce témoignage silencieux est un cri qui retentit. Toutes les personnes de bonne volonté e
ntendent ce retentissement. Le chrétien entend tous les jours les hauts-parleurs, la télévision, les journaux ou la presse le traiter d’impie; il est traité comme citoyen de seconde zone, mais il résiste toujours sans nier sa foi, au contraire, il se confirme en elle et en devient plus fier.
La question de l’émigration est un problème depuis cent ans, voire plus, non seulement au Moyen-Orient mais dans tous les pays d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine, et chaque groupe a ses propres raisons, car chaque homme a le droit de vivre où il veut. On émigre, entre autres, pour des raisons politiques, économiques, liées à la subsistance ou à la quête d’un avenir meilleur, plus reposant et sécurisant. Nombreux sont ceux qui ont posé la question suivante: Quel est l’intérêt de ce Synode? Que peut-il apporter aux chrétiens du Moyen-Orient? Il est évident qu’il ne peut pas faire de miracles, du jour au lendemain, mais il donne du moins l’espoir et la bonne espérance, et le chrétien sentira qu’il n’est pas seul et que l’Église catholique du monde entier s’intéresse à lui, car il est un membre vivant et sacré dans le corps de l’Église universelle. 
L’Église en Iran
Nous constatons que, face aux difficultés, l’Église ressent qu’elle a une responsabilité cruciale. Or, malgré toutes les difficultés, les entraves et parfois même le mépris, nous voyons qu’elle se développe et prospère. Certes, le nombre des chrétiens, et en particulier des catholiques, diminue fortement, mais nous constatons, d’autre part, que les vocations sacerdotales et religieuses ont commencé à se développer et à prospérer parmi les fils de ce pays. 
Je voudrais vous présenter quelques chiffres.
Le Vicaire apostolique en Iran, feu Boinini, a publié un livre en 1979, intitulé « L’Église en Iran ». Il y présente les services que l’Église catholique offre sur le plan humanitaire et culturel. En 1979, il n’y avait qu’une seule maison de retraite pour les personnes âgées, alors qu’aujourd’hui il y en a quatre assurant des services gratuits aux membres de toutes les communautés chrétiennes, indépendamment de leur appartenance ecclésiale ou nationale.
Les prêtres et les religieuses en Iran en 1979
En 1979, l’Iran comptait 51 prêtres, parmi lesquels un seul d’origine iranienne et deux qui avaient acquis la nationalité iranienne, et 73 religieuses, parmi lesquelles deux Iraniennes. La plupart des prêtres et des religieuses travaillaient dans le domaine de l’éducation et de l’enseignement.
Aujourd’hui, après la révolution islamique, face à sa crise aigue concernant le nombre des prêtres et des religieuses, l’Église n’a pas été abandonnée par l’Esprit Saint pour qu’elle affronte toute seule ses difficultés, il a insufflé dans le coeur de ses fils le sentiment d’une responsabilité cruciale à l’égard de leur foi et de leur Église. En effet, bien que les migrations continuent et qu’ils soient minoritaires, nous assistons aujourd’hui à une augmentation et à un développement des vocations. Les branches de l’arbre de l’Église en Iran ont commencé à fleurir et aujourd’hui elle compte 14 prêtres, dont 6 Iraniens, et deux autres prêtres qui servent l’Église en dehors de leur pays; 4 Évêques qui ne sont pas iraniens; et 21 religieuses, dont 15 Iraniennes, et parmi celles-ci deux travaillent en dehors de l’Iran et trois poursuivent leurs études universitaires; les 10 autres servent l’Église et le pays, chacun selon ses compétences. Nous invoquons Dieu pour qu’Il multiplie les vocations. Merci de votre écoute.

[Texte original: arabe]

– S. Exc. Mgr Issam John DARWICH, B.S., Évêque de Saint Michael’s de Sydney des Grecs-Melkites (AUSTRALIE)

Mon intervention comprend deux parties:
Dans la première, je parlerai de l’Église en Australie et dans la seconde de l’Église dans les Pays arabes.
Je remercie Sa Sainteté qui a exprimé son attention paternelle pour l’Église en convoquant l’Assemblée qui se tient actuellement à Rome, la ville des saints Pierre et Paul.
Nous devons reconnaître avec un profond respect que l’Église latine en Australie et en Nouvelle- Zélande, et en particulier les Conférences épiscopales, ont joué un rôle vital dans le maintien du patrimoine et des traditions catholiques orientales.
Nous avons aussi de fraternelles communications avec les chrétiens orthodoxes en provenance d’Égypte, du Soudan et du Moyen-Orient. Nous avons par ailleurs de bonnes relations avec les coptes orthodoxes d’Égypte et du Soudan et avec les autres communautés non-calcédoniennes en Orient, telles que les syriens et les assyriens, ayant en effet en commun certains éléments tels que la langue, la culture et les traditions.
Nos diocèses participent au dialogue avec de nombreuses communautés musulmanes en Australie, où l’établissement de l' »Association pour l’amitié entre musulmans et chrétiens d’Australie » a représenté le pas le plus important. Cette association a travaillé afin de renforcer les relations positives entre les deux religions et a fait diminuer les tensions entre elles à travers des conférences, des visites réciproques et des activités communes, et a contribué à résoudre des désagréments entre les communautés musulmane et australienne au cours des années qui ont suivi le tragique événement du 11 septembre 2001.
En tant que catholiques orientaux et frères des Églises orthodoxes, en particulier de l’Église d’Antioche, nous espérons que l’Église catholique romaine nous donnera un rôle plus important dans le dialogue avec nos frères orthodoxes aux niveaux local et international. Cela nous rapprocherait davantage de nos deux Églises d’Antioche et constituerait un grand témoignage que nous pourrions offrir aux sociétés arabe, musulmane et chrétienne.
Nous espérons également que les Églises catholiques orientales surmonteront les obstacles auxquels elles sont confrontées dans leur mission apostolique et pastorale pour que le visage du Christ puisse rayonner.
Voici les problèmes principaux:
1. Nous voyons chaque jour augmenter l’intolérance parmi les Églises catholiques orientales, en particulier dans l’esprit du clergé et de ceux qui travaillent dans les administrations ecclésiales.
Cette intolérance sème la méfiance et influence de toute évidence l’attitude et la vie des laïcs. Nous avons besoin, afin d’en guérir, d’élaborer un plan précis qui puisse être mis en oeuvre afin d’éduquer le clergé et les laïcs, avec des programmes bien définis. Ainsi, les catholiques orientaux connaîtrons la réalité d’une seule Église universelle. Il est triste de constater que les catholiques n’écoutent pas tous les paroles du Pape Benoît XV: « L’Église de Jésus Christ n’est ni latine, ni grecque, ni slovène mais catholique. Et, en tant que telle, elle ne fait pas de distinction entre sa foi grecque, latine ou slovène ou encore d’autres nationalités: toutes sont perçues comme étant égales par le Saint-Siège ».
2. La Communication parmi les Églises catholiques orientales est encore superficielle et il existe très peu de collaboration spécialement en ce qui concerne les projets apostoliques et sociaux; par exemple, la triste situation au Liban où chaque Église semble intéressée à accumuler des bénéfices politiques pour elles-mêmes et à en avoir davantage que les autres Églises alors qu’elles devraient chercher le bien de tous les chrétiens.
3. Nous qui avons été choisis comme pasteurs d’âmes, nous perdons beaucoup de temps sur les questions politiques. Ceci doit être le rôle des laïcs alors que nous, les consacrés, devons montrer plus d’intérêt dans la proclamation de la Parole de Dieu et de l’Évangile du Salut et déployer toutes nos énergies afin d’offrir le pain spirituel et de l’éducation à nos peuples. Nos peuples catholiques orientaux, qui sont engagés dans la foi au Moyen-Orient et qui sont fidèles au respect mutuel et à la convivialité fraternelle, offriront une contribution importante et précieuse afin d’aider le monde
arabe et musulman.

[Texte original: arabe]
– S. Exc. Mgr Ghaleb Moussa Abdalla BADER, Archevêque d’Alger (ALGÉRIE)

Vu sa petite réalité, notre Église est appelée chaque jour et à chaque instant à la rencontre de l’autre, du différent … au point que notre Église a presque fait de la rencontre sa mission spécifique dans ces pays, et se définit même comme « l’Église de la rencontre ». Dans cette rencontre de l’autre commence et se construit jour après jour un dialogue spontané, gratuit, sincère et très constructif. 
Dans le quotidien, ce dialogue se fait simple présence, simple partage. Il se traduit concrètement par des services gratuits suscités par rien d’autre que l’amour du prochain et la recherche de répondre aux besoins de ceux avec qui on est en dialogue. Dialoguer dans le quotidien veut dire vivre, travailler, cheminer, chercher ensemble, donner et recevoir et parfois se réjouir et souffrir ensemble. 
Dans ce dialogue quotidien tombent et disparaissent beaucoup de préjugés, de peurs, de craintes, de malentendus, d’ignorances et de fausses conceptions, et se construisent une connaissance et une confiance réciproques, souvent nécessaires pour assainir les rapports entre les croyants et entre les religions elles-mêmes. 
Nos Églises ont la conscience d’avoir et de vivre une mission prophétique, celle de préparer et de créer pour aujourd’hui et pour demain un climat pour un dialogue plus serein.
Ce dialogue est le meilleur témoignage que nos Églises puissent donner de la foi, et il est souvent plus efficace que l’annonce directe de la Bonne Nouvelle.
Nous sommes heureux de constater que ce dialogue est accepté et est hautement apprécié par nos gens parce que gratuit et sincère, et il commence même à donner de bons fruits 
Ce dialogue est fondamental pour la vie de nos chrétiens et pour la paix civile dans tous nos pays. En effet, si le dialogue officiel vient à manquer, cela peut créer tout au plus une crise dans les rapports officiels réciproques, mais si le dialogue au quotidien vient à manquer, c’est beaucoup plus grave, parce que c’est la paix, la vie et l’existence même de ces groupes qui sont remises en question.
L’expérience de nos Églises du Maghreb nous apprend que le vrai dialogue commence avec les petits détails de la vie quotidienne, le dialogue qui ne veut pas s’annoncer comme tel mais qui se veut une simple présence, un simple service … Le vrai dialogue se fait là où se trouvent les hommes, avec leurs joies et leurs soucis, leurs questions bien terre à terre de la vie quotidienne, ainsi que leurs questions sur des thèmes fondamentaux regardant la vie et la destinée de l’homme. 
Le dialogue a besoin d’éducation. Or le dialogue de la vie est la meilleure éducation et la meilleure école pour apprendre à connaître et à respecter l’autre et pour collaborer ensemble. 

[Texte original: français]

– S. Exc. Mgr Paul-Emile SAADÉ, Évêque de Batroun des Maronites (LIBAN)

Introduction
L’un des plus importants problèmes que doivent affronter les chrétiens au Liban et dans les pays du Moyen-Orient est le déplacement. Il peut être résumé dans ses dimensions spirituelle, théologique, culturelle, politique et sociale. En bref, il constitue l’expression la plus réaliste de la situation de vie et d’existence même des chrétiens.
Premièrement, les causes de ce déplacement:
1. Raisons de sécurité: elles se réfèrent aux dissensions relatives à la dénomination et aux domaines et conflits liés aux différences dogmatiques et idéologiques, auxquels viennent s’ajouter les conséquences continues du conflit israélo-arabe et de toutes les guerres régionales causées par ce dernier.
2. Raisons socio-politiques: elles se fondent sur la qualité et l’honnêteté de ceux qui sont au pouvoir. Chaque fois que le juge est politiquement et militairement faible, il persécute les minorités pour couvrir sa propre faiblesse.
3. Raisons de publicité: Elles sont représentées en particulier par l’usage que les évangélisateurs occidentaux (tels que les sectes protestantes, les Témoins de Jéhovah etc.) font de la publicité à l’intérieur des pays de la région, spécialement à l’intérieur des communautés minoritaires, de manière à servir en même temps des objectifs religieux et politiques.
4. Raisons religieuses: À travers la croissance des mouvements fanatiques et extrémistes sunnites et chiites dans la majorité des pays de la région, ainsi que des activités et de l’influence de ces mouvements et de leur désir de parvenir eux-mêmes au pouvoir. Toutes ces raisons constituent une menace directe pour les chrétiens qui sont déplacés dans leur propre pays ou dans d’autres pays éloignés.
Deuxièmement, les résultats négatifs:
1. L’émigration et le déplacement sont deux facteurs principaux de l’appauvrissement démographique des minorités chrétiennes. Selon M. Said Adin Ibrahim, à la fin des années 80, les chrétiens catholiques au Moyen-Orient étaient environ 2,3 millions alors qu’en 2000, ils étaient seulement 1 614 000.
2. Cette diminution exprime non seulement le déséquilibre présent au plan démographique, mais également au niveau qualitatif, mis en évidence par l’émigration de deux groupes importants pour la croissance du pays: ceux qui sont considérés comme des cerveaux et les personnes hautement spécialisées, émigration qui affecte l’existence, la présence et le rôle des chrétiens dans ces pays.Troisièmement, la solution:
1. Les chrétiens doivent être plus attentifs ou conscients de la signification de leur présence et de la nécessité de leur participation à la vie publique (Document de travail n° 46).
2. Il faut renforcer les liens entre les chrétiens du Moyen-Orient et les chrétiens de la Diaspora. L’Église a un rôle essentiel dans le renforcement de ces liens en vue du service de tous.
3. Il faut rendre vivantes la foi chrétienne et le témoignage de Jésus à travers les actions et dans la vie quotidienne.
4. Il faut sensibiliser les chrétiens sur leur droit à une vie libre et digne, sur la terre de leurs ancêtres, et le droit à y demeurer. Leur patrie est le pays de leurs ancêtres, ce n’est pas un hôtel.
5. Il faut que les fidèles, l’Église et l’État collaborent ensemble pour le respect du décret sur les droits de l’homme qui garantit le niveau minimum de liberté religieuse et culturelle et la participation à la vie politique dans ces pays.
6. Il faut collaborer avec les communautés musulmanes modérées et les encourager à s’opposer fermement aux mouvements fanatiques de l’extrémisme religieux.

[Texte original: arabe]

– S. Exc. Mgr Raymond Leo BURKE, Archevêque émérite de Saint-Louis, Préfet du Tribunal Suprême de la Signature apostolique (CITÉ DU VATICAN)

« Défense et promotion du mariage à travers la Loi canonique ». À la lumière du n°55 du Document de travail, la Signature Apostolique exprime deux préoccupations liées à la défense et à la promotion du mariage au Moyen-Orient, une « tâche prioritaire » de l’Église (cf. Document de travail, n°29).
La première préoccupation correspond à un problème, qui est plutôt en expansion, qui concerne les fidèles catholiques qui passent à une Église orientale non-catholique ou à une religion musulmane, afin de se sentir libres de tout lien matrimonial. Dans le cadre d’une perspective de communion ecclésiale, qui considère l’indissolubilité du mariage comme un très grand trésor, l’abandon de la communion de l’Église avec la prétention de briser les liens du mariage, inflige une nette blessure aux membres de l’Église.
La seconde préoccupation concerne le juste traitement des causes d’annulation de mariage, à la fois comme service de communion et comme témoin de justice dont l’Église devrait être le miroir dans le monde. Considérant le n°29 de l’Exhortation Apostolique post-synodale Sacramentum caritatis, les points suivants
méritent d’être observés: la nécessité de préparer des ministres de justice possédant une compétence appropriée pour les tribunaux ecclésiastiques (cf. CCEO, can. 1086, §4; 1087, §3; et 1099, §2); la collaboration, également entre les Églises sui iuris, pour la création et la mise en fonction effective des tribunaux ecclésiastiques (cf. CCEO, can. 1067-1068); l’observance assidue des lois concernant la procédure, afin d’éviter même toute apparence de partialité; la connaissance d’un service de communion ecclésiale, précisément dans ce domaine, offert, ensemble avec le ministère pétrin (cf. CCEO, can. 1059), par la Signature Apostolique au moyen d’une vigilance sur l’administration de justice (cf. Lex propria, art. 35; et can. CCEO, can. 1062, §1); l’adéquation et la promptitude de l’administration de justice pour les causes d’annulation de mariage en tant que moyens essentiels de promotion de l’enseignement sur l’indissolubilité; la meilleure coordination de l’administration de justice au niveau des tribunaux locaux avec la justice exercée par le Saint-Siège, également par des moyens d’accords ou des conventions entre les Patriarches et le Tribunal de la Rote romaine pour le traitement des causes qui arrivent légitimement à la Rote; et l’opportunité et l’actualisation des lois importantes des Statuts du personnel là où ils existent (cf. CCEO, can. 99, §1; et 1358).
Porter notre attention sur ces préoccupations d’ordre canonique contribuera à la communion de l’Église au Moyen-Orient, car toute discipline canonique existe pour défendre et promouvoir.

[Texte original: anglais]

– S. Ém. le Card. André VINGT-TROIS, Archevêque de Paris, Ordinaire pour les fidèles de rite oriental résidents en France et dépourvus d’ordinaires de leur propre rite, Président de la Conférence épiscopale (FRANCE)

L’expérience des relations séculaires de l’Église catholique en France avec les Églises orientales se caractérise par plusieurs points forts :
l. Nous avons veillé à maintenir le plus possible le soutien aux Églises sur place: par l’implantation et les activités de nombreuses congrégations dans l’enseignement et les soins; par des associations soutenues par nos paroisses latines, notamment l’Œuvre d’Orient; par des jumelages entre diocèses ou entre paroisses. Les nombreux pèlerinages permettent à beaucoup de nos fidèles de découvrir les communautés catholiques orientales et de nouer avec elles des liens durables. Ce soutien s’accompagne de démarches auprès de nos gouvernants pour qu’ ils soutiennent les chrétiens au Moyen-Orient, en évitant, en particulier, le risque de la création de « territoires confessionnels » où seraient constitués des sortes de ghettos et en gardant toujours ouverte un porte pour l’ émigration de celles et de ceux qui ne peuvent pas continuer à vivre dans leurs pays. 
2. La présence de communautés catholiques vivantes dans tous les pays du Moyen-Orient assure une continuité historique sur les Lieux Saints même. Elle nous aide aussi dans l’expérience que connaissent aujourd’hui la plupart des pays occidentaux: la rencontre avec l’Islam. Dans beaucoup de pays du Moyen-Orient, les chrétiens vivent dans des régions à majorité musulmane depuis des sièc1es. Ils ont acquis ainsi une sagesse éprouvée dans la manière d’assumer ces situations. D’autre part, la cohabitation avec un judaïsme vivant, spécialement en Israël, peut aussi contribuer à faire évaluer les relations entre les juifs et les chrétiens. Enfin, la coexistence des Églises chrétiennes désunies sur les lieux mêmes de la naissance de notre Église est un stimulant vigoureux pour progresser dans l’action oecuménique. 
3. De nombreux fidèles, de différentes Églises orientales, ont émigré chez nous. Ils ont pu se rassembler dans des communautés où ils retrouvent leur liturgie propre. Nous nous efforçons de les aider à développer la vie de leurs communautés qui favorise en même temps leur fidélité à la foi dans leur Église et la mémoire de leurs racines culturelles. 
Ils bénéficient de la solidarité active de ceux qui les ont précédés et qui facilitent leur intégration professionnelle, sociale et culturelle dans la société française. Cette intégration s’accompagne de relations fraternelles avec les communautés latines de nos pays. Il s’agit pour les catholiques latins d’élargir leurs horizons ecclésial et spirituel. La découverte des liturgies orientales et des communautés qui en vivent peut certainement aider nos paroisses latines à reconnaître un sain pluralisme dans l’expression de la prière. 
Pour terminer, je ne peux manquer de soulever la question de l’assistance pastorale aux communautés orientales. Dans notre pays, nous observons la règle fixée par le Siège apostolique: un prêtre d’une Église catholique orientale, marié, ne peut pas recevoir de mission pastorale en territoire latin. Et, sauf exceptions rarissimes, nous nous tenons à cette règle. La mobilité de la société actuelle change la compréhension de la notion de « territoire » et je crois savoir que d’autres pays d’Europe ne sont pas astreints à la même règle. Quoiqu’il en soit, certaines Églises patriarcales rencontrent des difficultés de plus en plus grandes à trouver les prêtres célibataires pour le service de leurs communautés en pays  » latins « . 

[Texte original: français]

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ZENIT Staff

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