Intervention au Synode du rabbin David Rosen

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ROME, Jeudi 14 octobre (ZENIT.org) – Nous publions ci-dessous la traduction du texte intégral de l’intervention prononcée en anglais par le rabbin David Rosen, conseiller du Grand Rabbinat d’Israël, directeur du département pour les affaires interreligieuses de l’American Jewish committee et de l’Institut Heilbrunn pour l’accord international interreligieux (Israël). Invité spécial du Synode pour le Moyen-Orient, il est intervenu en fin de journée, le 13 octobre, au cours de la 5e Congrégation générale.

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Aujourd’hui, les rapports entre l’Église catholique et le peuple juif connaissent une heureuse transformation qui a lieu à notre époque et qui n’a sans doute pas d’égal dans l’histoire.

Dans son discours à la grande synagogue, ici à Rome, en janvier dernier, S.S. le Pape Benoît XVI a parlé de l’enseignement du Concile Oecuménique Vatican II comme d’ « un point de référence vers lequel se tourner constamment dans l’attitude et dans les rapports avec le peuple juif, marquant une étape nouvelle et décisive ».

Naturellement, cette transformation frappante dans la façon dont le peuple juif est vu et présenté, a dû et doit encore affronter l’influence de siècles, voire de millénaires d' »enseignement du mépris » à l’égard des juifs et du Judaïsme, qui ne peut être éliminé, bien évidemment, du jour au lendemain, ni même en quarante-cinq ans. Inévitablement, les effets de cette transformation sur les relations catholiques-juives varient considérablement d’un contexte à l’autre, étant influencées par des facteurs sociologiques, éducatifs et même politiques. L’intériorisation la plus évidente a sans doute eu lieu aux États-Unis d’Amérique où les juifs et les chrétiens vivent dans une société ouverte, côte à côte, en minorités vibrantes, sûres d’elles et engagées sur le plan civil. Par conséquent, leurs relations ont progressé de manière exceptionnelle, impliquant la coopération et les échanges entre les communautés et leurs institutions éducatives; et aujourd’hui les États-Unis se vantent d’avoir littéralement des dizaines d’institutions académiques pour les études et les relations catholiques-juives, alors que dans le reste du monde il n’y en a peut-être que trois. En effet, au sein des communautés juives des États-Unis, l’Église catholique est largement perçue comme une amie authentique ayant des valeurs profondes et des intérêts communs. C’est pour moi un privilège d’être à la tête de la représentation internationale inter-confessionnelle de l’American Jew Commitee, qui a été et qui continue d’être l’organisation juive la plus importante de cette transformation historique remarquable.

Il existe toutefois de nombreux pays où ces facteurs sociaux et démographiques ne sont pas présents. Dans la plupart des pays où le Catholicisme est la force sociale dominante, les communautés juives sont peu nombreuses, quand elles sont présentes, et on fait peu d’attention aux relations entre l’Église et le Judaïsme. J’avoue avoir été surpris de découvrir que le clergé catholique et parfois même la hiérarchie de certains pays ignorent tout non seulement du Judaïsme contemporain, mais aussi de Nostra Aetate, des documents du Vatican y découlant et, par conséquent, des enseignements du Magisterium concernant les juifs et le Judaïsme.

Si, comme il a été indiqué, l’expérience juive aux États-Unis a fait beaucoup pour atténuer les impressions négatives du passé tragique, l’ignorance sur le Christianisme est encore très répandu dans le monde juif, surtout là où les contacts avec les chrétiens modernes sont rares ou inexistants.

Dans le seul espace politique du monde où les juifs représentent une majorité, l’État d’Israël, ce problème est aggravé par le contexte politique et sociologique. Au Moyen-Orient, comme dans la plupart des régions du monde, les communautés ont tendance à vivre dans leurs milieux linguistique, culturel et confessionnel, et Israël ne fait pas exception. Qui plus est, les chrétiens arabes en Israël représentent une minorité au sein d’une minorité: environ 120 000 sur une population arabe d’environ 1 million et demi d’habitants, presque exclusivement musulmane et constituant près de vingt pour cent de l’ensemble des citoyens israéliens (environ sept millions et demi).

Il est vrai que les Israéliens arabes chrétiens représentent une minorité religieuse particulièrement prospère sous différents aspects; leurs niveaux socio-économique et éducatif sont bien au-dessus de la moyenne – leurs écoles reçoivent les meilleures notes lors des examens annuels d’inscription à l’université – et beaucoup d’entre eux ont joué un rôle de premier plan dans la politique et ont vraiment su tirer parti du système démocratique dont ils font partie intégrante. Cependant, pour la très grande majorité d’Arabes et de Juifs, la vie au quotidien se déroule dans leurs contextes respectifs. Il s’ensuit que la plupart des Israéliens juifs ne rencontrent pas les chrétiens contemporains; et même quand ils voyagent à l’étranger, ils ont tendance à rencontrer les non-juifs en tant que tels, et non pas en tant que chrétiens modernes. Par conséquent, jusqu’à ces derniers temps, une grande partie de la société israélienne ignoraient les changements profonds qui ont eu lieu dans les relations catholiques-juives. Or, la situation a commencé à changer considérablement ces dix dernières années pour diverses raisons, dont deux en particulier méritent d’être mentionnées.La première, ce sont les effets de la visite de feu Jean-Paul II en l’an 2000, à la suite de l’établissement des relations bilatérales à part entière entre Israël et le Saint-Siège six ans plus tôt. Si ce dernier fait avait déjà été perçu en Israël, ce fut le pouvoir des images visuelles, dont Jean-Paul II avait si bien compris l’importance, qui révéla clairement à la majorité de la société israélienne la transformation qui s’était produite dans les attitudes et dans les enseignements chrétiens à l’égard du peuple juif, avec qui le Pape lui-même avait maintenu et renforcé l’amitié et le respect réciproque. Pour les Israéliens, voir le Pape devant le Mur occidental, vestige du Second Temple, se tenir là en signe de respect pour la tradition juive et y placer le texte qu’il avait composé pour une liturgie de pardon, qui avait eu lieu deux semaines plus tôt ici à Saint-Pierre et où il demandait le pardon divin pour les péchés commis contre les juifs au cours des siècles, a eu des effets stupéfiants et très touchants. Il reste un long chemin à faire avant que la communauté juive d’Israël surmonte son passé négatif, mais il n’y a pas de doute que les attitudes ont changé depuis cette visite historique. Elle a conduit en plus à une nouvelle grande possibilité de dialogue, de compréhension et de collaboration sous la forme d’une commission bilatérale du Grand Rabbinat d’Israël et de la Commission du Saint-Siège pour les relations religieuses avec la communauté juive, créée sur l’initiative de Jean-Paul II et largement louée par le Pape Benoît XVI au cours de son pèlerinage en Terre Sainte l’année dernière, ainsi que dans son discours à la grande synagogue, ici à Rome, au début de l’année.

L’autre facteur important, c’est l’afflux de nouveaux chrétiens qui ont doublé la composition démographique du christianisme en Israël.

Je fais référence tout d’abord aux quelques cinquante mille chrétiens pratiquants qui ont fait partie intégrante de l’immigration vers Israël de ces dernières vingt années provenant de l’ancienne Union soviétique. Étant en même temps liés à la société juive par des liens familiaux et culturels, on peut affirmer qu’ils représentent la première minorité chrétienne se considérant comme partie intégrante de la majorité juive depuis la toute première communauté chrétienne.

Ces chrétiens, comme les c
ommunautés arabo-chrétiennes, sont des citoyens israéliens qui jouissent à plein titre du droit de citoyenneté et d’égalité devant la loi. Il existe cependant une troisième population chrétienne en Israël dont la position légale est parfois problématique.

Il s’agit de plusieurs milliers de chrétiens pratiquants parmi les près de 250 000 travailleurs immigrés, venant des Philippines, d’Europe de l’Est, d’Amérique latine et d’Afrique sub-saharienne. La plupart d’entre eux résident dans le pays de manière légale et temporaire, mais près de la moitié sont entrés ou résident illégalement et leur position est précaire sur le plan légal.

Néanmoins, la présence chrétienne consistante parmi cette population assure une vie religieuse vibrante et constitue une troisième dimension importante pour la réalité chrétienne en Israël aujourd’hui. Ces facteurs ont contribué, parmi d’autres, à faire connaître de plus en plus en Israël le christianisme contemporain. De plus, alors qu’il existe environ deux cent organisations israéliennes visant à promouvoir la compréhension et la coopération entre Arabes et Juifs d’une manière générale , il existe aussi littéralement des dizaines d’organismes visant à promouvoir la rencontre interreligieuse, le dialogue et les études, où la présence chrétienne est exorbitante et très significative. Cela est dû, évidemment, essentiellement à la présence d’institutions chrétiennes et de leur clergé, de spécialistes, de représentants internationaux des Églises, et ainsi de suite, qui contribuent de manière disproportionnée par rapport à leur nombre à ces efforts, notamment dans le domaine du savoir. De surcroît, le fait que dans l’État d’Israël les chrétiens, comme les musulmans, représentent une minorité ayant besoin d’être acceptée et comprise par la majorité juive concourt à donner l’élan vers un engagement inter-confessionnel (contrairement à ce qui se passe souvent ailleurs).

Les chrétiens en Israël sont évidemment dans une situation très différente par rapport à leurs communautés soeurs en Terre Sainte, qui font partie intégrante d’une société palestinienne luttant pour son indépendance et qui sont inévitablement prises tous les jours dans le conflit israélo-palestinien. En effet, certaines de ces communautés étant placées dans l’intersection entre la juridiction israélienne et celle palestinienne, elles sont souvent les plus touchées par les mesures de sécurité que l’État juif se voit dans l’obligation de maintenir afin de protéger ses propres citoyens contre la violence continue venant des territoires palestiniens. Il est tout à fait juste et opportun que ces chrétiens palestiniens expriment leur détresse et leurs espoirs vis-à-vis de cette situation, mais il faut noter avec regret que ces expressions ne sont pas toujours en accord avec la lettre et l’esprit du Magisterium concernant les relations avec les juifs et le Judaïsme. C’est ce qui semble se refléter dans un contexte géographique plus vaste où l’impact du conflit arabo-israélien a bien trop souvent entraîné un sentiment de gêne chez de nombreux chrétiens face à la redécouverte de l’Église de ses racines juives et, dans certains cas, une préférence pour le préjugé historique.

Néanmoins la détresse des Palestiniens en général, et des Chrétiens palestiniens en particulier, devrait constituer une préoccupation profonde pour les Juifs, tant d’Israël que de la Diaspora. D’abord, le Judaïsme a fait connaître au monde que chaque personne humaine a été créée à l’image de Dieu; et que par conséquent, comme les sages du Talmud l’enseignent, tout manque de respect à l’égard d’une autre personne, est un acte de non respect envers le Créateur lui-même; nous avons une responsabilité spéciale tout particulièrement pour nos voisins qui souffrent. Cette responsabilité est encore plus grande quand la souffrance provient d’un conflit dans lequel nous avons une part et, paradoxalement, précisément là où nous avons le devoir moral et religieux de nous protéger et de nous défendre.

Pour moi, personnellement, en tant qu’Israélien de Jérusalem, la situation douloureuse en Terre Sainte et la souffrance de tant de personnes des différents côtés du fossé politique, est une source de grande douleur; même si je réalise pleinement qu’il a été usé et abusé pour accentuer les diverses tensions qui ont débordé le contexte géographique du conflit lui-même.

Pourtant, je remercie Dieu pour le nombre remarquable d’organisations qui, dans notre société, oeuvrent pour soulager le plus de souffrances possibles dans ce très difficile contexte.

Je suis fier d’être un fondateur d’une de ces organisations, Rabbins pour les Droits de l’Homme, dont le directeur et les membres, précisément en tant que loyaux citoyens israéliens, continuent de lutter pour préserver et promouvoir la dignité humaine de tous, et spécialement des plus vulnérables. Je suis bien sûr tout à fait conscient du carnage, tout récemment, dans les rues de nos villes et des continuelles menaces toujours présentes dans le but, bien évident, de détruire et d’exterminer Israël. Néanmoins, nous devons nous efforcer de faire tout ce que nous pouvons pour alléger les épreuves liées à cette situation et spécialement celles qui concernent les communautés chrétiennes à Jérusalem et alentour.

En effet, au cours de ces récents mois, les conditions se sont nettement améliorées, par exemple, en ce qui concerne la liberté de mouvement du clergé, et l’on a pu constater récemment une plus grande compréhension des besoins des communautés chrétiennes locales de la part des autorités, en dépit des défis liés à la sécurité. Nous continuons à faire pression en ce sens, étant convaincus qu’en définitive c’est dans l’intérêt de tous.

Effectivement, la responsabilité juive pour s’assurer que les communautés chrétiennes s’épanouissent parmi nous, en respectant la réalité que la Terre Sainte est la terre de la naissance du Christianisme et des lieux saints, est renforcée par notre fraternité de plus en plus redécouverte.

Pourtant, en dehors de notre relation particulière, les chrétiens en tant que minorité tant en contexte juif que musulman, tiennent un rôle spécial dans nos sociétés en général. La situation des minorités est toujours le reflet profond de la condition sociale et morale d’une société dans son ensemble. Le bien-être des communautés chrétiennes au Moyen-Orient n’est rien d’autre qu’une sorte de baromètre de la condition morale de nos pays. Le degré auquel les Chrétiens jouissent des droits civils et religieux et des libertés témoigne de la bonne santé ou non des sociétés respectives au Moyen-Orient.

De plus, comme je l’ai déjà indiqué, les chrétiens jouent un rôle disproportionné pour la promotion de la compréhension et de la coopération interreligieuses dans le pays. En effet, je me permettrais de suggérer que ceci est précisément le métier du chrétien, contribuer à surmonter le préjudice et l’incompréhension qui apportent la confusion en Terre Sainte et qui, naturellement, sont fortement renforcés dans la région en général. Bien qu’il ne soit pas juste de s’attendre à ce que les petites communautés chrétiennes locales soient en mesure de supporter seules une telle responsabilité, nous devrions peut-être espérer qu’elles soient soutenues en ce sens par leur Église universelle et ses autorités centrales, elles pourraient devenir effectivement des pacificatrices privilégiées dans la ville, dont le nom veut dire paix et qui possède cette signification pour nos communautés. Déjà quelques premiers signes en ce sens se sont fait sentir dans le rôle local de leadership catholique, comme la création au cours de ces récentes années du Conseil des Institutions religieuses de Terre Sainte, qui réunit ensemble le Grand Rabbinat d’Israël, les Tribunaux de la Sharia et le Ministère des Affaires
religieuses de l’Autorité Palestinienne, ainsi que le leadership chrétien officiel en Terre Sainte. Ce Conseil non seulement facilite la communication entre les diverses autorités religieuses, mais il se consacre aussi à oeuvrer pour combattre les malentendus, l’intolérance et la provocation, et cherche aussi à être une force pour la réconciliation et la paix de sorte que deux nations et trois religions puissent vivre sur la même terre en toute dignité, liberté et tranquillité.

Le Document de travail de l’Assemblée Spéciale pour le Moyen-Orient cite le Pape Benoit XVI dans son interview avec l’Osservatore Romano en route pour la Terre Sainte comme ci-après: « Il est important d’avoir, d’une part, un dialogue bilatéral – avec les juifs et avec les musulmans – et, d’autre part, un dialogue trilatéral » (sect. 96). En effet, l’année dernière, et pour la première fois, le Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux et la Commission pontificale pour les Relations religieuses avec le Judaïsme, recevaient ensemble avec le Comité juif international de Consultations interreligieuses (IJCIC) et la Fondation des Trois cultures à Séville, en Espagne, notre premier dialogue trilatéral. J’ai éprouvé une joie toute particulière du fait qu’il avait été proposé durant ma présidence du IJCIC, et que j’espère ardemment qu’il ne s’agit que du début d’un dialogue trilatéral beaucoup plus étendu, pour surmonter la méfiance, les préjudices et les incompréhensions, afin que nous puissions mettre en lumière les valeurs partagées dans la famille d’Abraham pour le bien-être de toute l’humanité.
Selon moi, il semble que la commission bilatérale mentionnée précédemment avec le Grand Rabbinat d’Israël et le Conseil des Institutions religieuses de Terre Sainte offrent ensemble même une plus grande opportunité et défi à cet égard.

Le Document de travail fournit aussi des éléments importants sur la nature des relations des Chrétiens avec, à la fois, les Musulmans et les Juifs. Il reprend les paroles du Pape Benoit XVI à Cologne, en août 2005, quand il décrivait les relations avec l’Islam comme « une nécessité vitale… dont dépend en grande partie notre avenir » (sect. 95). En effet, au Moyen-Orient, ceci est une évidence. Si l’on comprend le concept de dar el Islam dans un contexte seulement géographique/culturel ou bien dans un contexte théologique, la demande critique pour l’avenir de nos communautés respectives est de savoir si ou non nos frères musulmans peuvent considérer la présence des chrétiens et des juifs comme faisant pleinement partie, légitimement et intégralement, de la région dans l’ensemble. Vraiment le besoin d’aborder cette question est non moins qu’ « une nécessité vitale… dont… dépend notre avenir ».Effectivement, elle se relie à la vraie question qui est celle des « racines » du conflit israélo-arabe. Ceux qui déclarent que l' »occupation » est « à la base » du conflit sont complètement dans l’erreur.
Ce conflit s’est poursuivi pendant des décennies bien avant la Guerre des Six Jours en 1967 ayant comme résultat la mise sous contrôle israélien de la Cisjordanie et de Gaza. « L’occupation », en fait, c’est précisément une conséquence du conflit, et la vraie raison qui en est à la base est celle de savoir si le monde arabe peut tolérer une politique souveraine non-arabe en son sein.
Cependant, le Document de travail commentant la Dei Verbum décrit le dialogue de l’Église « avec ses frères aînés » non pas comme une juste nécessité, mais comme « essentielle » (sect. 87). En effet, lors de sa visite à la grande synagogue dans cette ville, cette année, le Pape Benoit XVI citait le Catéchisme de l’Église catholique (sect. 839).
 »C’est en méditant sur son propre mystère que l’Église, le Peuple de Dieu de la Nouvelle Alliance, découvre son lien profond avec les Juifs, qui ont été choisis par le Seigneur avant tous les autres pour revoir Sa parole », et il ajoutait que « la foi juive, contrairement aux autres religions non-chrétiennes, est déjà une réponse à la révélation de Dieu ».

Ces paroles font écho à celles du feu Pape Jean-Paul II qui, au cours de sa visite historique à ce même lieu de culte juif dans cette ville, en 1986, déclarait que « la religion juive ne nous est pas extrinsèque mais est, dans un certain sens, intrinsèque à notre propre religion. Nous avons donc, avec le Judaïsme, une relation que nous n’avons avec aucune autre religion ». En outre, dans son Exhortation Apostolique du 28 juin 2003, il décrivait « le dialogue et la coopération avec les croyants de la religion juive » comme étant « fondamentalement importants pour la connaissance de soi des Chrétiens » en conformité avec l’appel du Synode « pour la connaissance des racines communes liant le Christianisme et le peuple Juif, qui sont appelés par Dieu à une alliance qui reste irrévocable ».

Comme je l’ai fait remarquer, les réalités politiques du Moyen-Orient ne facilitent pas toujours la connaissance de ces exhortations de la part des chrétiens de cette région. Toutefois, je prie pour que le miracle auquel se référait Jean-Paul II comme « la floraison d’un nouveau printemps dans les relations mutuelles » devienne de plus en plus évident au Moyen-Orient comme partout dans le monde.

Enfin, consacrons-nous, avec encore plus de dévotion, à la fois par la prière et le travail, pour la paix et la dignité pour tous. Prions avec les paroles du Pape Jean-Paul II au Mur occidental de Jérusalem, celles avec lesquelles le Pape Benoit XVI concluait sa présentation à la grande synagogue de Rome.

« Envoie ta paix sur cette Terre Sainte, sur le Moyen-Orient, sur la famille humaine toute entière; éveille le coeur de tous ceux qui invoquent ton nom, afin qu’ils marchent humblement sur le chemin de la justice et de la compassion ».

Et permettez-moi, comme quelqu’un qui vient à vous de la ville qui est sainte et aimée de nous tous, pour conclure avec les mots du Psalmiste « Que Yahvé te bénisse de Sion! Puisses-tu voir Jérusalem dans le bonheur tous les jours de ta vie » (Ps 128,5).

[Texte original: anglais]

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ZENIT Staff

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