ROME, Dimanche 22 août (ZENIT.org) – « Dieu est venu dans le monde pour réveiller en nous la soif des ‘grandes choses’ », a souligné Benoît XVI en regrettant que l’homme soit souvent tenté « de s’arrêter aux petites choses », aux plaisirs à bon marché.
Le pape a adressé un message à l’occasion de la 31e édition du Meeting pour l’amitié entre les peuples de Rimini, qui s’est ouvert ce dimanche sur le thème ‘Cette nature qui nous pousse à désirer de grandes choses, c’est le cœur’.
Cinq ans après la disparition de Luigi Giussani, fondateur du mouvement Communion et Libération qui organise le Meeting, le pape a affirmé s’unir « spirituellement aux adhérents au Mouvement » italien.
Le message de Benoît XVI, envoyé en son nom par le secrétaire d’Etat Tarcisio Bertone, a été lu au début de la messe d’ouverture célébrée par l’évêque de Rimini, Mgr Francesco Lambiasi.
Le thème de cette manifestation « nous rappelle qu’au fond de la nature de chaque homme se trouve une inquiétude irrépressible qui le pousse à la recherche de quelque chose qui satisfasse sa soif », souligne Benoît XVI. « Chaque homme a l’intuition que c’est dans la réalisation des désirs les plus profonds de son cœur qu’il peut trouver la possibilité de se réaliser, de s’accomplir, de devenir vraiment lui-même ».
L’homme sait qu’il ne peut pas répondre tout seul à ses besoins. « Il doit pour ainsi dire sortir de lui-même pour aller vers ce qui est en mesure de combler l’ampleur de son désir ».
Dans ce message, le pape rappelle que « l’homme est souvent tenté de s’arrêter aux petites choses, à celles qui donnent une satisfaction et un plaisir ‘à bon marché’, à celles qui satisfont pour un moment, des choses faciles à obtenir, finalement illusoire ».
Evoquant le récit évangélique des tentations de Jésus (cf Mt 4,1-4), il explique que « le diable insinue que c’est le pain, c’est-à-dire la satisfaction matérielle, qui peut satisfaire l’homme ». « C’est un dangereux mensonge parce qu’il ne contient qu’une part de vérité. L’homme, en effet, vit de pain, mais pas seulement de pain. La réponse de Jésus dévoile le mensonge de cette position : ‘Ce n’est pas de pain seul que vivra l’homme mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu’ (Mt 4,4) », affirme Benoît XVI.
« Dieu seul suffit », insiste-t-il. « Lui seul comble la faim profonde de l’homme. Qui a trouvé Jésus a tout trouvé. L’homme, au fond, a besoin d’une seule chose qui contient tout, mais il doit d’abord apprendre à reconnaître, même à travers ses désirs superficiels, ce dont il a vraiment besoin, ce qu’il veut vraiment, ce qui est en mesure de satisfaire la capacité de son propre cœur ».
Pour le pape, « Dieu est venu dans le monde pour réveiller en nous la soif des ‘grandes choses’ ». Evoquant alors le récit de la samaritaine, il rappelle qu’elle « vivait l’insatisfaction existentielle de celui qui n’a pas encore trouvé ce qu’il cherche : elle avait eu ‘cinq maris’ et vivait alors avec un autre homme ». Au puits où elle venait habituellement puiser de l’eau, Jésus, « après lui avoir demandé à boire », lui offrit « l’eau vive capable de combler sa soif ».
« Dieu a soif de notre soif pour lui », souligne le pape en rappelant que l’Esprit-Saint, « symbolisé par ‘l’eau vive’ dont parlait Jésus, est justement ce pouvoir vital qui calme la soif la plus profonde de l’homme et lui donne la vie totale, cette vie qu’il cherche et attend sans la connaître ».
Benoît XVI a enfin invité les fidèles présents pour cette 31e édition du Meeting de Rimini à « purifier » leurs désirs et leurs espérances « pour pouvoir accueillir la douceur de Dieu ». « Prier devant Dieu est un chemin, un escalier : c’est un processus de purification de nos pensées, de nos désirs ».
« Nous pouvons tout demander à Dieu. Tout ce qui est bon. La bonté et la puissance de Dieu ne connaissent pas de limite entre les choses grandes et petites, entre les choses matérielles et spirituelles, entre les choses terrestres et célestes », écrit-il. « Dans le dialogue avec Lui, en mettant toute notre vie devant ses yeux, apprenons à désirer les choses bonnes, à désirer, au fond, Dieu lui-même. Apprendre à prier c’est apprendre à désirer, et ainsi, apprendre à vivre ».