ROME, Mardi 17 août 2010 (ZENIT.org) - « Les gens sont traumatisés, les paroisses ont été dispersées, plus de la moitié des églises sont détruites », souligne le nonce apostolique en Haïti, Mgr Bernardito Auza, plus de huit mois après le tremblement de terre qui a détruit plus de 70% des édifices de la capitale du pays, Port-au-Prince, dont la cathédrale catholique et le grand séminaire.
La région de Léogâne, ville de 130 000 habitants située à vingt kilomètres à l'ouest de Port-au-Prince et épicentre du séisme, a été rasée à 90 pour cent ».
« L'Église catholique en Haïti fait face à un travail énorme, mais fait aussi l'expérience d'une solidarité sans précédent », a déclaré l'archevêque en rendant visite au siège international de l'association Aide à l'Eglise en détresse (AED), à Königstein, près de Francfort (Allemagne).
Après avoir attiré l'attention sur la situation terrible de Port-au-Prince après le tremblement de terre, rapporte l'AED, Mgr Auza a annoncé que « le travail de reconstruction des églises devrait commencer tôt en 2011 ».
L'AED a recueilli plus de 4 millions d'euros pour soutenir l'Église haïtienne, notamment pour la reconstruction d'églises, de chapelles et de séminaires ainsi que pour des programmes de formation et d'éducation en Haïti.
Une partie a servi à la remise sur pied de Radio Soleil. La radio catholique a repris ses transmissions au mois de juin dernier.
« Bien sûr, l'aide directe à la population continue », a souligné le nonce précisant que « le prochain défi de l'Église serait la reconstruction, et en particulier celle des écoles, qui, indique-t-il, sont une priorité particulière ».
Suivront ensuite celle des paroisses, des églises, des séminaires ainsi que des établissements caritatifs et des noviciats des nombreux ordres et communautés.
« Nous nous occupons d'abord des fidèles, ensuite des églises, qui doivent être techniquement améliorées et rendues plus sûres », a déclaré le nonce. « Rien qu'à Port au Prince, où vit bien un quart de la population du pays, plus de la moitié des paroisses sont partiellement ou complètement détruites ».
« Une pastorale ecclésiale normale n'est plus possible. Les paroisses normales, qui ont grandi pendant des années, ont été dispersées. Des églises, des écoles confessionnelles, des organismes caritatifs, le séminaire et de nombreux monastères ont été détruits. Une partie de la population vit dans des camps, une autre est allée en province, d'autres personnes sont allées en ville à la recherche de travail », a-t-il expliqué.
Le représentant pontifical a souligné « les infrastructures et les ministères ont été détruits », en particulier à Port-au-Prince et que « l'administration ne fonctionne pas. Beaucoup de choses ne progressent pas vraiment, même après plusieurs mois ».
Selon lui, le peu de progrès est également dû à « une corruption très répandue » et à « une mentalité généralisée d'égoïsme ».
Mgr Auza a remercié l'AED pour son aide et a rappelé qu'il souhaite une meilleure éducation plus efficace pour aider à surmonter ces attitudes.
« Votre œuvre de bienfaisance soutient les services pastoraux et fournit ainsi une aide indispensable. Seule une pastorale renouvelée et renforcée pourra aider les hommes à se relever », a conclu Mgr Auza.
Isabelle Cousturié