ROME, Vendredi 18 juin 2010 (ZENIT.org) - A quelques jours de la première audience de la Cour européenne des droits de l'homme sur le recours présenté par l'Italie qui revendique le droit d'exposer le crucifix dans les lieux publics, prévue pour le 30 juin (cf. Zenit du 1er juin 2010), les évêques d'Europe continuent de rappeler l'importance du respect des sentiments religieux des populations et des traditions des nations.
Radio Vatican cite ce vendredi les propos des évêques de Bulgarie, de Grèce, d'Ecosse et d'Albanie.
Pour les évêques bulgares « personne ne met en doute le fait que les racines d'Europe soient chrétiennes et que la civilisation européenne existe grâce au christianisme ». Selon eux, le crucifix est l'expression du plus profond amour, de la solidarité authentique avec tous les hommes, indépendamment de leur foi, race ou nationalité, précise Radio Vatican.
Les évêques grecs affirment quant à eux que « la condamnation de l'Italie par la Cour Européenne, pays historiquement et culturellement chrétien, de tradition catholique, ayant comme capitale Rome, où se trouve le siège de l'Evêque de Rome et le centre de l'Eglise catholique, est le début d'une série de procédures qui se dessinent à l'horizon et se réfèrent au refus de certains chefs politiques et de représentants des pays de la communauté européenne, de reconnaître à la Constitution européenne les racines chrétiennes du continent européen » (cf. déclaration ci-dessous en « Documents »).
« Une petite minorité ne doit pas empêcher l'écrasante majorité dans l'exercice de sa foi religieuse, selon les traditions de ce peuple », affirment-t-ils. Pour eux, le fait d'interdire l'exposition de symboles religieux « constituerait une contradiction et une négation de l'héritage religieux et culturel d'un pays, où prennent source leurs racines et le fondement de leur avenir ».
Le cardinal Keith O'Brien, président des évêques catholiques d'Ecosse a expliqué quant à lui, selon Radio Vatican, que « la croix n'est pas une imposition de la religion mais plutôt une invitation et un signe de solidarité chrétienne avec tous les peuples ». « L'Europe est un continent multiculturel et pluraliste dans lequel l'Etat et l'Eglise sont nettement séparés et où les droits des croyants et des non croyants sont respectés », a-t-il reconnu, mais selon lui, le respect de ces distinctions n'implique pas l'obligation de rejeter la tradition culturelle de nos nations. Le cardinal O'Brien a mis en garde contre les implications que pourraient avoir les décisions de la Cour. « Le précieux héritage religieux de nombreuses personnes et nations dans toute l'Europe, ainsi que les valeurs de la tolérance et de la liberté de foi pour lesquelles on se bat dans les sociétés démocratiques, sont en danger », a-t-il affirmé.
Dans un texte signé par le vice-président de la Conférence épiscopale albanaise, Mgr Angelo Massafra, les évêques albanais affirment, toujours selon Radio Vatican, que « toute nation a le droit-devoir de sauvegarder les signes religieux et les symboles typiques de sa culture ». Ils expliquent que « dans la culture et la tradition chrétienne, la croix manifeste le salut commun et la liberté de l'humanité, une expérience qui n'est pas imposée, le plus haut degré d'altruisme et de générosité uni à une profonde solidarité offerte à tous ».
Gisèle Plantec