Bangladesh : L’Eglise organise des Journées d’information sur les vocations

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ROME, Vendredi 7 mai 2010 (ZENIT.org) – Du 30 avril au 2 mai derniers se sont tenues, pour la sixième année consécutive, les Journées des vocations à Mymensingh, un chef-lieu de district de la partie nord du Bangladesh. Située sur la paroisse de Biroidakuni, l’église St-Elizabeth accueillait 29 congrégations féminines et une délégation du clergé diocésain, venus répondre aux questions des jeunes désireux s’informer auprès des nombreux stands, indique « Eglises d’Asie », l’agence des Missions étrangères de Paris (MEP).

« A l’heure actuelle, la situation générale concernant les vocations dans le pays n’est pas satisfaisante. (…) Avec l’amélioration du niveau de vie, les familles comptent moins d’enfants et vivent selon le modèle de la famille nucléaire ; elles rechignent à ‘sacrifier’ leurs enfants pour une vocation religieuse », explique à l’agence Ucanews (1), Frère Stephen Binoy Gomes, président de la Conférence des supérieurs majeurs du Bangladesh et également provincial de la Congrégation de la Sainte-Croix (2) dans le pays.

Frère Kajol Linus Costa, qui fait partie du comité de direction d’un institut d’enseignement des Frères de la Sainte-Croix à Dacca, partage cette analyse : « Les vocations religieuses sont en déclin au Bangladesh. Aujourd’hui, l’esprit matérialiste a remplacé l’esprit de sacrifice. »

Les congrégations féminines constatent elles aussi une chute conséquente des vocations. « Aujourd’hui, nous n’avons plus beaucoup de postulantes dans notre congrégation », regrette Soeur Mary Christina, directrice d’un collège de filles et membre des Associates of Mary Queen of Apostles (plus connues sous le nom de Toomiliah Sisters), qui, elle aussi, explique cette défection par le fait que « les familles deviennent plus à l’aise financièrement ».

Le P. Bijoy Rebeiro, directeur du pré-noviciat des Oblats de Marie Immaculée (OMI) à Dacca, pense, quant à lui, que c’est au contraire la pauvreté qui dissuade les jeunes de s’engager dans la prêtrise : « De nombreux jeunes issus de familles pauvres veulent soutenir leurs parents et prendre soin d’eux ; ils cherchent donc surtout à décrocher un bon métier après leurs études. »

Mais pour le P. Joyonto Raksam, responsable du service des vocations du diocèse de Mymensingh, la recherche de raisons pour expliquer la crise de la vie religieuse et sacerdotale au Bangladesh n’a pas lieu d’être. « La situation concernant les vocations est plutôt bonne dans le pays, assure-t-il. Nous avons beaucoup de candidats au sacerdoce ou à la vie religieuse pour les différentes congrégations à Mymensingh ; souvent ces candidats sont issus des populations aborigènes, et chaque année nous avons de nouveaux prêtres, religieux et religieuses. » A l’appui de son propos, il cite les 16 séminaristes qui ont été ordonnés prêtres dans les différents diocèses du Bangladesh, entre décembre 2009 et février 2010. « Autrefois, les gens étaient habitués à ce que les prêtres et les religieux soient des missionnaires étrangers. Les temps ont changé et maintenant, qu’ils soient d’origine bengalie ou aborigène, [les catholiques du Bangladesh] ont pris en main leurs vocations religieuses. Nous en sommes très heureux et nous sommes optimistes pour l’avenir », conclut-il.

Selon les sources ecclésiastiques locales, les quelque 315 000 catholiques du pays disposeraient d’un prêtre pour environ 900 fidèles (84 prêtres sur les 351 actuellement recensés étant des étrangers). Au Bangladesh, les chrétiens représentent environ 1 % d’une population musulmane à près de 90 %.

(1)           Ucanews, 5 mai 2010.

(2)           Fondée en France par le P. Basile Moreau, la congrégation de la Sainte Croix rassemble aujourd’hui 1 500 prêtres et frères dans seize pays.

© Les dépêches d’Eglises d’Asie peuvent être reproduites, intégralement comme partiellement, à la seule condition de citer la source.

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ZENIT Staff

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