ROME, Jeudi 29 avril 2010 (ZENIT.org) – Alors que l’on assiste depuis plusieurs mois « à la tentative de provoquer une véritable ‘panique morale’ » dans l’Eglise, le président du Sénat italien Renato Schifani a salué l’attitude de Benoît XVI qui « ne fuit pas par peur devant les loups ».
Le président du Sénat italien est intervenu lors d’une rencontre organisée à Rome, le 28 avril, à l’occasion des 5 ans de pontificat de Benoît XVI sur le thème « Le monde souffre du manque de pensée ». Ses propos ont été publiés dans L’Osservatore Romano, le 29 avril.
Il y rappelle les paroles de Benoît XVI au lendemain de son élection : « Priez pour moi, afin que je ne me dérobe pas, par peur, devant les loups ».
Benoît XVI sait réellement qu’ « aimer veut dire être prêt à souffrir », a observé Renato Schifani. « Sur les traces des Pères de l’Eglise », le pape « condamne sans raccourci les pasteurs qui évitent les conflits et laissent le venin se répandre ». « Face aux pièges, aux trahisons, aux scandales, aux blessures ouvertes et douloureuses de l’Eglise, Benoît XVI ne fuit pas par peur devant les loups ».
Et de rappeler combien Joseph Ratzinger « n’est jamais resté inactif face à la souffrance et à l’injustice ». « Face à la trahison et à la souffrance des victimes d’abus sexuels, il ne s’est pas contenté de manifester son indignation pour le tort et les violences subies, mais il a voulu partager avec eux leur souffrance, la prière, la douleur destinée à rester », a ajouté le président du Sénat italien.
Pour Renato Schifani, « nous assistons ces derniers mois à la tentative de provoquer une véritable ‘panique morale’, destinée à miner le cœur même du Magistère à travers l’érosion de la relation de confiance qui est à la base de tout défi de communication et en particulier le défi éducatif ».
« A qui veut cacher le message d’espérance et le témoignage de charité de l’Eglise par un bruyant tapage médiatique, Benoît XVI oppose un parcours pour sortir de l’horreur par la douceur évangélique », salue-t-il.
Ainsi, « viendra le jour où des hommes et des femmes libres de notre époque pourront dire de lui : ‘au milieu de cette violente tempête, il maintint la confiance et l’espérance et la transmit aussi à ses compagnons de voyage. De ce naufrage naquit une communauté chrétienne fervente et solide’ ».
Renato Schifani fait aussi observer que la pensée de Benoît XVI « n’est toutefois pas enfermée dans le périmètre du catholicisme ni dans celui de la seule culture chrétienne ».
« Le témoignage authentique du chrétien indique aussi une route précise à la politique : la culture des valeurs », souligne-t-il. « Le personnalisme chrétien s’oppose à la ‘mystique de l’indistinct’, au relativisme qui considère toute idée, sans distinction, comme égale ou équivalente ».
Et de saluer le « témoignage de souffrance accueilli avec sérénité et joie » par Benoît XVI. « Le pape dit aux hommes de notre temps très souvent écrasés par le pessimisme et le conformisme, que la ‘joie ne peut se commander. On ne peut que la donner’ ».
Marine Soreau