ROME, Lundi 26 avril 2010 (ZENIT.org) – Lorsqu’il rencontre « des personnalités telles que Sœur Emmanuelle ou Jean-Paul II », Patrick Poivre d’Arvor « sait reconnaître en elles d’authentiques croyants, des êtres cohérents avec leur foi », fait observer Nathalie Duplan qui, avec Valérie Raulin, publie « Patrick Poivre d’Arvor. Tenir et se tenir » aux Presses de la Renaissance. Nathalie Duplan lève une partie du voile de cette personnalité qui a appartenu au quotidien des téléspectateurs français pendant plus de 20 ans, et pourtant garde son jardin secret.
Journaliste depuis près de vingt ans, Nathalie Duplan publie régulièrement des reportages dans la presse magazine. Valérie Raulin réalise depuis vingt-cinq ans des reportages pour la presse écrite et la télévision. Elles sont les auteurs, aux Presses de la Renaissance, de « Le Cèdre et la Croix » (2005) et « Tenir et se tenir », entretiens avec Patrick Poivre d’Arvor (2010).
Zenit – Nathalie Duplan, il vous revient, avec Valérie Raulin, d’avoir incité Patrick Poivre d’Arvor à se confier dans un 50e livre-entretien. Pourquoi Poivre d’Arvor qui, justement, a déjà tant publié ?
Nathalie Duplan – Patrick Poivre d’Arvor est effectivement un auteur prolifique – il a principalement écrit des romans ou des romans historiques -, mais ce n’est pas la raison pour laquelle nous avons eu envie de le rencontrer. Il faut préciser que « Tenir et se tenir » constitue le premier ouvrage d’une nouvelle collection, « Chemin Faisant », imaginée et élaborée par notre éditeur Christophe Rémond (Presses de la Renaissance). L’idée est de donner la parole à des personnalités reconnues dans leur milieu qui acceptent de nous livrer leur vision intime de l’existence, les valeurs qui guident leur vie et de transmettre ainsi l’univers qui les caractérise. Depuis longtemps, nous souhaitions avoir ce genre de conversation amicale avec Patrick Poivre d’Arvor en qui nous devinions un homme sensible, profond et attachant derrière l’image publique renvoyée par la télévision. Ce projet nous en a offert l’occasion et nous lui sommes très reconnaissantes d’avoir répondu positivement à notre requête.
Zenit – En tant que journaliste, n’est-il pas difficile d’interviewer le plus écouté des présentateurs de journaux télévisés d’Europe, qui a d’ailleurs battu le Guinness de longévité du 20 heures de TF1 ?
Nathalie Duplan – Il est surtout inconfortable de tendre son micro au meilleur interviewer qui a interrogé les plus grands de ce monde ! Il vaut mieux ne pas penser à tout cela lorsqu’on s’apprête à lui poser des questions. Mais sa courtoisie bienveillante, son respect et son naturel nous ont immédiatement autorisé à travailler sereinement et de façon très agréable.
Zenit – Comment parle-t-il de son métier ?
Nathalie Duplan – Avec beaucoup de passion ! Il aime ce métier, ce qui ne l’empêche pas d’être tout à fait lucide sur les travers de la profession.
Zenit – Ce qui frappe chez le fameux journaliste (le plus écouté des journaux télévisés d’Europe), c’est le caractère très « grave » de sa vie. Il a notamment été très éprouvé, mais aussi très comblé en tant que père : comment parle-t-il de sa paternité (à une époque où la paternité est très bousculée) ?
Nathalie Duplan – Il évoque sa paternité avec honnêteté : il espère être un bon père sans prétendre n’avoir commis aucune erreur et en regrettant surtout de ne pas s’être suffisamment occupé de ses enfants. Il a d’abord été père très jeune, avec tout ce que cela comporte de responsabilités pas nécessairement faciles à porter. Par ailleurs, son métier ne lui a pas permis de leur consacrer tout le temps nécessaire. On le sent également fier, et même admiratif, de tous ses enfants. Puis, comme on le sait, il a eu son cœur de père broyé par la perte de trois filles. Au-delà des siens propres, il est très attaché aux jeunes.
Zenit – Il avoue des relations complexes avec la foi. Mais il parle de Sr Emmanuelle et de Jean-Paul II : comment se caractérise ce rapport à la transcendance de Poivre d’Arvor ?
Nathalie Duplan – Comme il l’affirme lui-même, il aimerait croire, il veut croire, cela l’apaiserait. Mais la Bonne Nouvelle lui apparaît peut-être trop belle pour être vraie, qui sait. Cela étant, Patrick Poivre d’Arvor a une réflexion pertinente sur le sens de la vie et sur Celui qui en est à l’origine. C’est un homme profond en quête de vérité qui, lorsqu’il rencontre des personnalités telles que Sœur Emmanuelle ou Jean-Paul II, sait reconnaître en elles d’authentiques croyants, des êtres cohérents avec leur foi puisqu’ils l’expriment dans des œuvres où la charité rayonne.
Propos recueillis par Anita S. Bourdin