ROME, Jeudi 22 avril 2010 (ZENIT.org) – L’Osservatore Romano en français du 20 avril 2010 publie cette traduction de l’hommage au Pape du doyen du Collège cardinalice, le cardinal Angelo Sodano, au terme du repas offert pour le cinquième anniversaire du pontificat.
Une grande famille unie au Successeur de Pierre
Dans la matinée du lundi 19 avril 2010, à l’occasion du cinquième anniversaire de son élection, le Pape Benoît XVI a déjeuné avec 46 cardinaux et des membres et collaborateurs de la Curie romaine, dans la salle ducale du Palais apostolique. A la table du Pape étaient assis MM. les cardinaux Tarcisio Bertone, secrétaire d’Etat, Angelo Sodano, doyen du Collège cardinalice, Roger Etchegaray, vice-doyen, Giovanni Battista Re, José Saraiva Martins, Jozef Tomko. Au terme du déjeuner, le cardinal Sodano a adressé au Pape, au nom de tous, l’hommage suivant:
Très Saint-Père,
Il y a cinq ans, le Seigneur vous a adressé ces paroles exigeantes qu’il avait jadis adressées à l’Apôtre Pierre: « Si tu m’aimes, pais mes brebis » (Jn 21, 15-17).
Animé par un grand amour pour le Christ et pour son Eglise, vous avez prononcé votre « oui » au Bon Pasteur et entamé ainsi avec une grande générosité votre mission.
Aujourd’hui, nous souhaitons vous remercier pour tout ce que vous avez fait pendant ce quinquennat, au service de l’Eglise et du monde.
Au terme de la Messe que vous avez célébrée dans la Chapelle sixtine, le jour suivant votre élection, Votre Sainteté nous a dit: « A vous, Messieurs les cardinaux, l’âme pleine de reconnaissance pour la confiance que vous m’avez démontrée, je demande de me soutenir par la prière et une collaboration constante, active et sage » (cf. Insegnamenti de Benoît XVI, 2005/I, p. 9; cf. orlf n. 17 du 26 avril 2005).
Très Saint-Père, tel a été notre engagement tout au long de ces années, qu’aujourd’hui plus que jamais nous nous efforçons de mettre en oeuvre. C’est l’engagement non seulement des 60 cardinaux résidant dans l’Urbe, mais aussi celui de nos 121 confrères répartis dans l’Orbe, dont aujourd’hui nous ressentons la proximité.
En vérité, certains cardinaux résidents de la Curie, n’ont pas pu être avec nous aujourd’hui, en raison de leurs conditions de santé. Mais en esprit, ils sont également présents parmi nous et vous présentent leurs voeux les plus fervents de tous biens.
Vendredi dernier, l’un de nos confrères nous a quittés, le cher cardinal Tomás Spidlik, à l’âge vénérable de 90 ans, après nous avoir enseigné, à travers l’alternance des épisodes de sa longue vie, de toujours avoir confiance dans la Providence divine, avec cette sérénité et cette sagesse du coeur qu’il avait puisées au coeur du Christ.
Comme vous le voyez, Très Saint-Père, le Collège cardinalice est une grande famille, toujours unie au Successeur de Pierre, et engagée à vivre dans un esprit réciproque de communion fraternelle.
Bien sûr, nous ne pouvons pas oublier les défis que le monde moderne pose à tout disciple du Christ, mais la lumière de l’espérance chrétienne nous soutient toujours, avec la certitude que la grâce du Seigneur continue à oeuvrer au milieu de nous!
Récemment, en parlant de ce grand cardinal que fut saint Bonaventure, Votre Sainteté nous a rappelé son enseignement sur la puissance inépuisable de la grâce du Christ, qui sait allumer les lumières de l’espérance également chez les générations d’aujourd’hui.
A cet égard, vous avez cité ces profondes paroles du saint cardinal franciscain: Opera Christi non deficiunt, sed proficiunt. En réalité, aujourd’hui encore, les oeuvres du Christ ne diminuent pas, mais progressent et nous confirment que le levain de l’Evangile continue à pénétrer avec son dynamisme intérieur inné, l’humanité tout entière (cf. orlf n. 11 du 16 mars 2010).</p>
Votre Sainteté, je sais bien que je viens apporter de l’eau dans la mer, en parlant d’espérance devant vous, qui nous avez offert votre belle encyclique « Spe salvi » et qui chaque jour nous indiquez le Ressuscité qui a dit à ses apôtres: « Mais gardez courage! J’ai vaincu le monde » (Jn 16, 33).
Nous voulons toutefois vous dire que c’est avec cet esprit qu’aujourd’hui nous nous reserrons autour de vous, pour le cinquième anniversaire de votre pontificat.
Et c’est dans cet esprit que nous vous adressons aujourd’hui du plus profond du coeur ces paroles: « Ad multos annos, ad multos felicissimos annos! ».
(© L’Osservatore Romano – 20 avril 2010)