ROME, Jeudi 22 avril 2010 (ZENIT.org) – L’Eglise catholique cubaine a exhorté lundi le gouvernement communiste de Raul Castro à lancer les « changements nécessaires » pour résoudre la crise économique et a appelé La Havane et Washington à entamer un dialogue sans condition pour résoudre leurs différends.
« Il y a une sorte de consensus national autour de cette opinion et son report est source d’impatience et de malaise dans la population », déclare l’archevêque de La Havane, le cardinal Jaime Ortega, à propos de ces « changements nécessaires » souhaités également par des économistes, universitaires et dissidents, dans un entretien à la revue Palabra Nueva, le journal de l’archidiocèse.
Très dépendant des importations, l’Etat cubain a été touché de plein fouet par la crise mondiale. Raul Castro avait promis des réformes structurelles en arrivant au pouvoir en 2006, mais début avril, il a mis en garde contre toute « précipitation ou improvisation ».
L’autre urgence souligné par le cardinal dans cet entretien, est de « rompre le cercle vicieux entre Cuba et les Etats-Unis, qui attendent chacun un geste de l’autre avant de faire un pas en avant ».
« Je suis convaincu que la première chose à faire est de se rencontrer, de parler, et au cours du dialogue, il y aura des avancées qui permettront d’améliorer les situations difficiles et de surmonter les points les plus critiques », ajoute-t-il.
Il estime aussi que les critiques des Etats-Unis, de l’Union européenne et d’autres pays après la mort du prisonnier politique Orlando Zapata, décédé le 23 février après 85 jours de grève de la faim, « contribuent à exacerber encore plus la crise ».
Pour lui, « il s’agit d’une forme de violence médiatique, à laquelle le gouvernement cubain répond à sa manière ».
Le cardinal Ortega affirme que les évêques cubains ont été affecté par la mort d’Orlando Zapata et demandé aux autorités de « prendre les mesures appropriées pour éviter que se renouvelle de telles situations ».