ROME, Jeudi 22 avril 2010 (ZENIT.org) – Dans la province chinoise du Jiangsu, une nouvelle ordination épiscopale d’un évêque « officiel » et reconnu par Rome a eu lieu, rapporte « Eglises d’Asie », (EDA), l’agence des Missions étrangères de Paris (MEP).
Eglises d’Asie, 21 avril 2010 – Les ordinations d’évêques en communion avec Rome, se succèdent ces derniers temps en Chine ; le 8 avril dernier, Mgr Du Jiang, évêque tout à la fois « officiel » et reconnu par Rome avait été installé sur le siège épiscopal de Bameng en Mongolie intérieure, puis le 18 avril, ce fut le tour de Mgr Paul Meng Qinglu, avec l’approbation de Pékin et du Vatican, d’être ordonné évêque de Hohhot, diocèse situé lui aussi en Mongolie intérieure (1).
Le mercredi 21 avril, le nouvel évêque du diocèse de Haimen, situé dans la province de Jiangsu, était lui aussi, approuvé par la Conférence des évêques « officiels » de Chine tout en ayant reçu mandat pontifical. Agé de 40 ans, Mgr Joseph Shen Bin, est né dans une famille catholique et a suivi ses années de formation au séminaire national de Beijing. Il a été ordonné prêtre en 1996 et a desservi plusieurs paroisses avant d’être appelé en 1999 au vicariat général du diocèse.
Son prédécesseur, Mgr Matthew Yu Chengcai, évêque « officiel » mais qui n’avait jamais reçu de mandat pontifical, est décédé en 2006 à l’âge de 89 ans. Le siège épiscopal était resté vacant depuis.
L’ordination épiscopale a été célébrée en la cathédrale du Bon Pasteur à Nantong, sous la présidence de Mgr Johan Fang Xinyao, évêque de Linyi, de la province de Shandong, assisté de Mgr Francis Lu Xinping, évêque de Nanjing, de Mgr Joseph Xu Honggen, évêque de Suzhou, et de Mgr Wang Renlei, évêque coadjuteur de Xuzhou, tous trois de la province de Jiangsu.
Tous ces prélats étaient en communion avec Rome, sauf Mgr Wang Renlei, ordonné en 2006 sans mandat pontifical.
Malgré les tensions et les diverses pressions, perceptibles notamment lors de l’ordination de Mgr Du Jiang, en raison de la présence parmi les officiants d’un évêque officiel non reconnu par Rome mais imposé par les autorités – ce à quoi s’opposait le futur évêque (2) – , ces récentes ordinations d’évêques reconnus par le Vatican et acceptés comme « officiels », marquent selon certains observateurs locaux, une évolution importante dans les relations entre l’Etat et l’Eglise en Chine. Selon eux, ces ordinations épiscopales, malgré la présence pour deux d’entre elles d’un évêque illégitime (sans mandat pontifical), semblent montrer que Pékin se résout à faire des concessions, en tolérant des candidatures de prélats reconnus par Rome, qui auparavant, auraient été contraints à la clandestinité (3).
Assistaient à l’ordination, plus d’une vingtaine de prêtres et près de 2 000 fidèles. Le nouveau prélat a déclaré vouloir donner la priorité à la formation du clergé, ainsi qu’à celle des laïcs, et à mettre tout en oeuvre pour développer des actions concrètes en faveur des déshérités.
A la fin de la célébration, un temps de silence a été observé en union avec les populations victimes du tremblement de terre meurtrier qui a touché le 14 avril dernier le plateau tibétain, dans la province de Qinghai, et dont le bilan s’élève aujourd’hui à plus de 2 000 morts, 12 000 blessés, et 100 000 sans-abris, selon les chiffres de l’agence officielle Chine Nouvelle du 22 avril.
Le diocèse de Haimen compte actuellement 9 prêtres, 21 religieuses, 3 séminaristes et 30 000 fidèles, dont la plupart sont des paysans ou des ouvriers. Il est l’un des premiers vicariats apostoliques créés en Chine et son premier évêque, Mgr Simon Zhu Kaimin fut ordonné avec les six autres premiers évêques chinois par Pie XI à Rome en 1926 (4).
(1) Voir dépêche précédente et EDA 527
(2) Voir EDA 527
(3) Sur les difficultés actuelles de la reconnaissance du clergé « officiel » et « clandestin » en Chine, voir dépêches ci-dessus, ainsi qu’ EDA 527, 526, 525
(4) Ucanews, 21 avril 2010 ; China Infodoc Service, 21 avril 2010 ; Asianews, 21 avril 2010
© Les dépêches d’Eglises d’Asie peuvent être reproduites, intégralement comme partiellement, à la seule condition de citer la source.