ROME, Mardi 20 avril 2010 (ZENIT.org) – La moitié de la population de l’archipel de Malte est allée à la rencontre de Benoît XVI durant sa visite apostolique, un élément qui permet de comprendre l’impact de son 14ème voyage international.
Le bilan de ce voyage « est extrêmement positif, je dirais même supérieur aux attentes des propres organisateurs maltais », a déclaré le père Federico Lombardi, s.j., directeur de la salle de presse du Saint-Siège, a son retour à Rome.
« C’est le fruit de la chaleur réciproque, le nombre important de personnes descendues spontanément dans les rues, toutes très joyeuses et ordonnées, respectueuses dans leur manière de manifester leur enthousiasme : voilà ce qui a frappé profondément. Je crois que l’on peut dire sans se tromper qu’environ 200.000 personnes, durant ces deux jours, ont pu voir le pape. Une participation donc chorale ».
Malte compte environ 400.000 habitants, cela veut dire qu’un maltais sur deux à vu le pape.
Aux micros de Radio Vatican, le porte-parole du Saint-Siège a attribué cette participation extraordinaire aux « racines chrétiennes de ce peuple » et à sa « grande tradition catholique qui s’est manifestée spontanément ».
Ces données, déclare-t-il, sont significatives, car « cela n’était pas si évident, même dans la presse, de savoir quel aurait été l’accueil ».
Concernant la rencontre que le pape a eu dimanche à la nonciature apostolique avec les victimes d’abus sexuels par des religieux, le père Lombardi a révélé qu’elle s’est faite « dans la simplicité ».
« Je dirais qu’en elle même elle représente un message : une rencontre discrète, loin, pour ainsi dire, de l’agitation des médias et de la publicité », a-t-il précisé.
Il a expliqué que la rencontre « a commencé par un moment de prière puis le pape a écouté attentivement ce que ces personnes voulaient lui dire, tout ce qu’elles avaient sur le cœur et qu’elles souhaitaient dire au pape comme pasteur et comme père ».
Les réponses ont été « très simples, très spontanées de participation, de douleur, de prière, d’encouragement, d’espérance, que le pape a pu donner à chacune des personnes présentes. Ce qui est important c’est que ce fut une rencontre où chacun a eu la possibilité de s’exprimer et avoir une parole du pape, car il s’agit de rencontrer et, disons, de panser des blessures personnelles profondes et, donc, la voie n’est pas tant celle des messages criés, mais celle justement de l’écoute et du dialogue en profondeur. Le pape a pu le faire et a conclu cette rencontre par une autre prière commune et sa bénédiction ».
« J’ai cru comprendre que les témoignages délivrés par les participants eux-mêmes, qui ont choisi d’en parler librement, ont été extrêmement positifs. Moi qui étais présent, j’ai vu un climat chargé d’émotion, très profond, mais également très serein et plein d’espérance, de guérison et de réconciliation », a confié le père Lombardi.
Le directeur de « L’Osservatore Romano », Giovanni Maria Vian, a déclaré que « dans ce processus de purification incessant, l’Eglise de Rome est appelée à montrer l’exemple et c’est ce que fait son Évêque depuis le jour où il a été choisi comme Successeur de Pierre ».
« Ainsi à Malte, Benoît XVI a montré le chemin à ses fidèles et au monde, en rencontrant des victimes d’abus sexuels par des membres du clergé catholique. Pour dire sa honte et sa douleur, pour garantir que tout sera fait pour rétablir la justice, mais surtout pour prier et leur montrer que Dieu est à leurs côtés ».