ROME, Vendredi 16 avril 2010 (ZENIT.org) – Le père Jean-Marie Petitclerc, éducateur spécialisé et médiateur social, a souhaité que les « jeunes des cités » puissent rencontrer « d’autres jeunes ». Dans une interview accordée à la revue diocésaine Eglise de Rouen, le 15 avril, il a rappelé l’importance de « l’éducation à la mobilité » et de « la mixité sociale ».
Prêtre salésien de Don Bosco et auteur de Pour en finir avec les ghettos urbains (Editions Salvator – mai 2009), il donnera une conférence à Rouen, le 22 avril prochain, sur ce même thème. Le père Petitclerc a créé à Argenteuil – et récemment à Lyon – Le Valdocco qui rejoint les jeunes dans leur milieu de vie, et forme des médiateurs sociaux.
Dans cette interview à Eglise de Rouen, il dénonce le scandale, « dans notre pays, de scolariser tous les enfants des tours dans des collèges situés en bas des tours ! ». Alors que la France finance « depuis 20 ans » des « actions dans les quartiers pour les gens des quartiers », il invite au contraire à « développer des activités menées hors quartier à condition qu’elles soient ouvertes aux gens des quartiers ».
« Au Valdocco à chaque fois que l’on mène une activité dans les quartiers, nous sommes entourés d’autres jeunes, lycéens étudiants qui viennent nous donner un coup de main ». « Développer l’éducation à la mobilité et favoriser la mixité sociale, c’est essentiel ! », affirme-t-il.
Le père Petitclerc évoque aussi les deux notions souvent confondues de « pouvoir » et d’« autorité ». « Le pouvoir, je le reçois d’une institution, l’autorité je la reçois de celle et ceux auprès de qui je l’exerce ». « L’autorité est avant tout une relation », estime-t-il.
Or aujourd’hui, « dans notre société, une position de pouvoir ne confère plus de manière systématique une position d’autorité ». « Pour que la relation d’autorité fonctionne, encore faut-il que le porteur soit crédible ! Or la source de cette crédibilité c’est bien la cohérence entre le dire et le faire ».
Et de rappeler que dans l’Evangile, « la catégorie de gens qui mettait Jésus le plus en colère, ce ne sont pas ceux qui transgressaient la morale, mais les hypocrites ». « Or pour moi aujourd’hui – et c’était déjà l’intuition de Don Bosco – il me semble que pour transmettre, il faut s’appuyer sur la qualité de la relation adulte-jeune, beaucoup plus que sur la qualité du système institutionnel ».