ROME, Vendredi 16 avril 2010 (ZENIT.org) – Même si Benoît XVI rencontre « l’incompréhension et suscite parfois des protestations très fortes », il offre à l’Eglise un « témoignage clair », a salué Mgr Robert Zollitsch, président de la Conférence épiscopale allemande et archevêque de Fribourg.
A l’occasion des 5 ans de pontificat de Benoît XVI que l’Eglise célèbrera le 19 avril prochain, le haut prélat s’est arrêté sur ce pontificat qu’il définit de « spirituel » et de grande « profondeur théologique », dans un article publié dans L’Osservatore Romano, le 16 avril.
Premier pape du 21e siècle, Benoît XVI a reçu la mission de guider l’Eglise dans « une époque caractérisée par de profonds bouleversements socio-politiques, par d’énormes progrès scientifiques et par un rapide rapprochement de la famille humaine », a souligné Mgr Zollitsch.
Dans l’homélie de la messe d’intronisation de son pontificat, le pape allemand indiquait ainsi ses priorités : « me mettre à l’écoute, avec toute l’Eglise, de la parole et de la volonté du Seigneur et me laisser guider par lui, afin que ce soit lui qui guide l’Eglise en cette heure de notre histoire ».
Un maître d’analyse rigoureuse
« Le pape a à cœur ce qui caractérise le chrétien dans notre monde, c’est-à-dire la charité et l’espérance », a expliqué Mgr Zollitsch. « Elles trouvent leur origine en Dieu et sont un paramètre dans notre vie et dans notre vie en commun ». Car « là où Dieu n’existe plus, là où il n’y a plus de charité ni d’espérance, là où elles sont oubliées et éliminées, le gel de l’égoïsme se répand, le danger de la surestimation de soi grandit et l’on se crée ses propres dieux ».
Selon le haut prélat allemand, « Benoît XVI met infatigablement en évidence les dangers qui en dérivent pour notre époque ». « Il est un maître d’analyse rigoureuse et d’argumentation raffinée. Il possède le don précieux de reconnaître les signes des temps avec une grande clarté et un esprit d’analyse perspicace, de les interpréter et de les relier au message de l’Evangile ».
Depuis 5 ans, il dénonce aussi avec une « intuition fine et sûre les risques modernes de la vie humaine, qui se dissimulent par exemple derrière la globalisation et une confiance aveugle dans le progrès ».
« Benoît XVI nous donne un pontificat spirituel, marqué d’une profondeur théologique », a-t-il estimé. Dans toutes les contributions théologiques de son pontificat, il « clarifie ce qu’il a à cœur : le lien intime, l’union intime entre foi et raison – et la liberté religieuse de chaque homme ».
Un pape attentif à la sauvegarde de la vie
Comme Jean-Paul II, Benoît XVI est un pape « vigilant » dans le domaine politique, « qui prend position dans des débats publics et fait valoir de solides normes morales, même vis-à-vis des puissants de ce monde ». Depuis toujours, il « milite avec détermination pour une ‘culture de vie’, qui respecte la dignité, don de Dieu, et les droits fondamentaux de toute personne, de sa conception jusqu’à sa mort naturelle ». Et cela sans jamais se cacher derrière une « rhétorique diplomatique » ou « de prudentes formulations, même à l’occasion de visites officielles ou de discours publics », a salué Mgr Zollitsch.
« Son témoignage est clair, même si, dans une société qui n’est souvent qu’apparemment éclairée et qui se dit libérale, le pape rencontre l’incompréhension et suscite parfois des protestations très fortes ».
Un homme de prière et réflexion spirituelle
Il est enfin un pape qui « cherche le dialogue avec conviction », notamment avec les autres religions. « Et en dépit de toute la confusion créée autour du cas Williamson, le pape se sent profondément lié au judaïsme », a encore souligné le président de la Conférence épiscopale allemande.
Ces 5 années démontrent que Benoît XVI est « profondément enraciné dans la réalité des choses et son ministère papal interpelle tout l’homme ». « Et un homme en chair et en os, avec ses capacités et ses qualités, mais aussi avec ses limites humaines, ne peut en être à la hauteur que s’il est transporté par la force de l’Esprit-Saint, s’il se met quotidiennement à l’écoute de la parole et de la volonté du Seigneur et se laisse guider par lui ».
Benoît XVI « est un homme de prière et réflexion spirituelle », a conclu Mgr Zollitsch. « Dans l’amour pour le ressuscité, le pape trouve forme et puise son espérance ». « Ce n’est qu’ainsi qu’il peut ce qui autrement dépasserait ses capacités humaines ».
Marine Soreau
