ROME, Jeudi 15 avril 2010 (ZENIT.org) – « Nos problèmes globaux nécessitent des réponses globales, et l’accès aux techniques et aux méthodes doit être facilité pour tous les hommes », déclare Mgr Francesco Follo, qui explique les raisons de ce soutien, dans son intervention du 9 avril à l’Assemblée Plénière du Conseil Exécutif de l’UNESCO, à Paris, sur « Education et Développement durable ».
On peut trouver le texte intégral en français de Mgr Follo ci-dessous dans les « Documents ».
Il souligne que le Saint-Siège « souhaite donner sa contribution aux réflexions sur les formes d’éducation et de formation qui vont répondre aux défis des temps présents et futurs ». Or, pour Mgr Follo, « les problèmes les plus évidents résident dans les défis techniques qui nous attendent dans un contexte de crise de l’environnement global ».
Il souligne deux séries de problèmes. D’une part la surexploitation « des ressources naturelles en les consommant pour des intérêts économiques à court terme, et sans être capables d’évaluer les conséquences de cette surexploitation pour les générations futures. »
Et d’autre part « la destruction de plus en plus avancée de l’environnement qui devient un sujet de préoccupation pour toutes les nations. Certaines interventions dans l’équilibre écologique vont se retourner contre l’humanité, et parfois cruellement. Par conséquent il est nécessaire de développer de plus en plus de stratégies pour mieux contrôler les répercussions de notre gestion de l’économie ».
Dans ce contexte, « la place de l’éducation et de la formation est immense ». Mgr Follo cite les paroles de Benoît XVI à Madame Mary Ann Glendon, Présidente de l’académie pontificale des Sciences sociales, lors de la XIIIème session plénière, le 28 avril 2007 : « Tout ce que la terre produit, et tout ce que l’homme transforme et produit, toute sa connaissance et sa technologie, sont destinés au développement matériel et spirituel de la famille humaine et de tous ses membres ».
« Nos problèmes globaux, souligne Mgr Follo, nécessitent des réponses globales, et l’accès aux techniques et aux méthodes doit être facilité pour tous les hommes. De ce fait ce sont aussi les immenses potentialités intellectuelles des hommes qui jusqu’ici n’ont pu trouver accès à la formation et à la connaissance qui pourraient se développer au bénéfice de toute l’humanité. »
Il dénonce les « problèmes sociaux » sous-jacents : « la distribution injuste des terres et du capital perpétue un dysfonctionnement technique qui se répercute en même temps sur les pays riches, ce qui demeure le plus grand scandale de notre temps. »
Il indique une priorité : « Il est important que les enfants, les adolescents et les adultes redécouvrent la solidarité »,et il salue les initiatives de l’UNESCO qui vont dans ce sens. Mais Mgr Follo diagnostique aussi les « questions morales » et « religieuses ».
Mgr Follo se penche ensuite sur la notion de « durabilité », ce qui implique la « rationalité ». Dans ce domaine aussi il indique le soutien du Saint-Siège à « l’action du Secteur des Sciences naturelles de l’UNESCO et de tous ses programmes », dont ceux de géologie, le MAB (homme et biosphère), de la COI (Océans), le PHI (Eau) « qui travaillent à la formation des étudiants » et « contribuent au développement des pays, dans les dimensions écologiques, sociales et économiques ».
Le Saint-Siège encourage, ajoute Mgr Follo « les programmes éducatifs qui vont dans le sens de la cohérence des savoirs : par exemple, il propose que les scientifiques et les ingénieurs reçoivent des cours de philosophie afin d’apprendre aussi à raisonner dans l’abstrait ». Il propose également « que les formations philosophiques et littéraires intègrent dans leur programme le raisonnement analytique des scientifiques ».
Il cite en exemple le « Projet STOQ » (Science, Technologie et la Question ontologique) qui a pour but de « promouvoir le dialogue entre sciences, philosophie et théologie et de rendre compte de la vision chrétienne de la personne et de la société en fonction des défis théoriques, éthiques et culturels ».
« Lorsque les hommes comprennent que le monde est beaucoup plus que la terre qu’ils travaillent avec leurs concepts techniques et économiques, alors leurs horizons étroits s’élargissent sur les questions qui les préoccupent. Nous devrions nous rendre compte que le vrai réalisme ne peut apparaître que lorsque l’homme est préparé à se voir depuis le futur, un futur qui le transcende », a conclu Mgr Follo.
Anita S. Bourdin