ROME, Dimanche 11 avril 2010 (ZENIT.org) – « Nous recevons la mission des « anges », messagers du Christ : elle nous est donnée à tous dans le baptême et dans la confirmation », a expliqué Benoît XVI à l’occasion du Regina Caeli, à Castel Gandolfo, lundi dernier, 5 avril 2010.
Le pape Benoît XVI s’est rendu dimanche, 4 avril dans l’après-midi, à Castel Gandolfo, pour un bref séjour de repos.
Lundi, appelé « le lundi de l’Ange », comme disent les Italiens et comme Benoît XVI l’a expliqué, le pape a présidé à 12 h, dans la cour intérieure du palais pontifical qui domine le lac d’Albano, la prière mariale du Regina Caeli, hymne latine qui annonce la joie de la résurrection et remplace donc l’angélus pendant le temps pascal.
Une liaison vidéo – sur grand écran – et audiovisuelle était assurée avec la Place Saint-Pierre, vers laquelle ont afflué des milliers de visiteurs auxquels le pape a adressé une salutation spéciale après le Regina Caeli. Voici le texte de sa méditation.
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Chers frères et sœurs,Dans la lumière de Pâques, que nous célébrons toute la semaine, je vous renouvelle mes vœux de paix et de joie les plus cordiaux.
Vous le savez, le lundi qui suit le dimanche de la résurrection est traditionnellement appelé le « lundi de l’Ange ». Il est très intéressant d’approfondir cette référence à « l’Ange ».
Naturellement, la pensée se porte immédiatement vers les récits évangéliques de la résurrection de Jésus, où apparaît la figure d’un messager du Seigneur. Saint Matthieu écrit : « Voici qu’il y eut un grand tremblement de terre. Un ange du Seigneur, en effet, descendit du ciel, s’approcha, roula la pierre et s’y assit. Son aspect était celui de la foudre et son vêtement était blanc comme la neige. Tous les évangélistes précisent ensuite que, lorsque les femmes se sont rendues au sépulcre et qu’elles l’ont trouvé ouvert et vide, c’est un ange qui leur a annoncé que Jésus était ressuscité.
Chez Matthieu, ce messager du Seigneur leur dit : « N’ayez pas peur ! Je sais que vous cherchez Jésus, le crucifié. Il n’est pas ici. Car il est ressuscité, comme il l’avait dit » (Mt 28, 5-6) ; il leur montre ensuite le tombeau vide et il les charge de l’annoncer aux disciples. Chez Marc, l’ange est décrit comme « un jeune homme, vêtu d’un vêtement blanc », qui donne le même message aux femmes (cf. Mc 16, 5-6). Luc parle de « deux hommes aux vêtements resplendissants », qui rappellent aux femmes comment Jésus avait annoncé, longtemps auparavant, sa mort et sa résurrection (cf. Lc 24, 4-7). Jean aussi parle de « deux anges aux vêtements blancs » ; c’est Marie de Magdala qui les voit, alors qu’elle pleure près du tombeau, et ils lui disent : « Femme, pourquoi pleures-tu ? » (Jn 20, 11-13).
Mais l’ange de la résurrection rappelle aussi une autre signification. Il faut se souvenir en effet que le terme « ange », non seulement définit les Anges, créatures spirituelles douées d’intelligence et de volonté, serviteurs et messagers de Dieu, mais que c’est aussi l’un des titres les plus anciens attribués à Jésus lui-même. Nous lisons par exemple chez Tertullien : « Il – le Christ – a été aussi appelé « ange du conseil », c’est-à-dire annonciateur, un terme qui désigne une charge, et non la nature. En effet, il devait annoncer au monde le grand dessein du Père pour la restauration de l’homme (De carne Christi, 14). Ainsi, chez l’auteur ancien, Jésus Christ, le Fils de Dieu est donc appelé aussi l’Ange de Dieu le Père : Il est le messager par excellence de son amour.
Chers amis, nous pensons maintenant que Jésus ressuscité a dit à ses apôtres : « Comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie » (Jn 20, 21) ; et il leur a communiqué son Esprit Saint. Cela signifie que, comme Jésus a été annonciateur de l’amour du Père, nous aussi nous devons l’être de la charité du Christ : nous sommes des messagers de sa résurrection, de sa victoire sur le mal et sur la mort, porteurs de son divin amour. Certes, nous demeurons par nature des hommes et des femmes, mais nous recevons la mission des « anges », messagers du Christ : elle nous est donnée à tous dans le baptême et dans la confirmation. Par le sacrement de l’ordre, les prêtres, ministres du Christ, la reçoivent de façon spéciale ; j’aime à le souligner en cette Année sacerdotale.
Chers frères et sœurs, nous nous adressons maintenant à la Vierge Marie, en l’invoquant comme Reine du Ciel. Qu’elle nous aide à accueillir pleinement la grâce du mystère pascal, et à devenir des messagers courageux et joyeux de la résurrection du Christ.
Paroles de Benoît XVI en français après le « Regina Caeli »
Le Christ est vraiment ressuscité, alléluia ! Chers frères et sœurs francophones, que la Solennité de Pâques soit vraiment, pour chacun de vous, un jour de fête et de joie ! À la suite des femmes quittant le tombeau, tremblantes et toutes joyeuses, après avoir fait l’expérience de la résurrection du Seigneur, je vous invite à annoncer, vous aussi, cette Bonne Nouvelle. Forts de notre foi dans le Christ ressuscité, sachons rayonner de la joie pascale et de la beauté de l’espérance chrétienne. N’ayons pas peur de témoigner que Jésus est vivant et présent au milieu de nous ! À tous, je souhaite de bonnes et saintes fêtes de Pâques !
© Copyright du texte original plurilingue : Libreria Editrice del Vaticano
Traduction : Zenit