ROME, Dimanche 11 avril 2010 (ZENIT.org) – « Recherchez le visage de Dieu », recommande Benoît XVI qui a évoqué l’ouverture, samedi 10 avril, à Turin, de l’Ostension du Saint-Suaire qui s’achèvera le 23 mai.
« L’ostension solennelle du Saint-Suaire a commencé hier à Turin », a rappelé le pape lors de la prière du Regaina Caeli, ce dimanche à CastelGandolfo, avant de rappeler aussi que « s’il plaît à Dieu » lui-même doit se rendre à Turin le dimanche 2 mai : ce sera la « Journée du Pape » (cf. Zenit du 11 mars 2010 pour le programme).
Le 8 avril, on faisait état d’un million et demi de réservations déjà effectuées et l’on attend en tout deux millions de visiteurs d’Italie et du monde entier. Les personnes n’ayant pas réservé pourront entrer dans la cathédrale Saint-Jean-Baptiste, mais verront le suaire seulement de loin.
« Je me réjouis de cet événement, qui suscite une fois encore un vaste mouvement de pèlerins, mais aussi d’études, de réflexions et surtout un rappel extraordinaire du mystère de la souffrance du Christ », a ajouté le pape.
Puis il a exprimé ce souhait : « Je souhaite que cet acte de vénération aide chacun à chercher le visage de Dieu, ce qui a été l’aspiration intime des Apôtres et est aussi la nôtre ».
Dix ans après l’Exposition lors de l’Année du Jubilé, le Saint Suaire est donc à nouveau exposé dans la Cathédrale de Turin : c’est la première fois que le suaire est exposé après la « restauration » de 2002, pendant laquelle des bandes du tissu brûlé dans l’incendie de Chambéry de 1532 ont été retirées, rendant l’image plus visible, et le Suaire a été placé sur un nouveau support.
Le suaire est de forme rectangulaire et mesure environ 4,4 mètres sur 1,13. Le drap est tissé en chevron et est composé de fibres de lin entrelacées à certains endroits de fibres de coton.
Il présente des marques de brûlures provoquées lors de l’incendie de la Sainte Chapelle du château des Ducs de Savoie à Chambéry dans la nuit du 3 au 4 décembre 1532 (il resta à Chambéry de 1502 à 1578).
Lors de cet incendie, le linceul était plié en 48 épaisseurs et il a été traversé en plusieurs endroits par les gouttes de métal fondu de la chasse dans laquelle il se trouvait. En 1534, les Clarisses furent chargées de coudre des pièces pour combler ces trous.
Le suaire figure l’image en vue frontale et dorsale d’un homme nu, les mains en travers de la taille. Les deux vues sont alignées tête-bêche. L’avant et l’arrière de la tête se joignent presque au milieu de la toile.
Lors de l’ostension de 1998, le pape Jean-Paul II a souhaité que les scientifiques poursuivent leurs travaux. Les résultats de la datation aux carbone 14 – qui ont conclu à une date médiévale – demeurent très controversés par exemple du fait de l’endroit du prélèvement du tissu (les raccommodages) ou d’un manque de prise en compte de différents paramètres (notamment la teneur en carbone aurait été modifiée par l’incendie).
Une « contamination » est ainsi évoquée en Italie par la revue de statistique en ligne « Sis Magazine », rappelant que Libby, le fondateur de la méthode de datation par le carbone 14, avertissait qu’on ne pouvait pas dater un objet lorsque l’on ne connaît pas les facteurs que son environnement a pu modifier au cours de son existence. Les auteurs affirment que l’examen de 1988 n’est donc pas « concluant ».
Pour les croyants, il s’agit de l’empreinte de son corps crucifié laissée par Jésus Christ sur le suaire lors de la résurrection.
Anita S. Bourdin