ROME, Vendredi 2 avril 2010 (ZENIT.org) - « C'est seulement en croyant à la résurrection que nous pouvons parcourir le chemin de la Croix », fait observer le cardinal Ruini.

Sous le signe du don de la vie, le rouge liturgique, revêtu du camail rouge, portant l'étole rouge rebrodée d'or (et bientôt de sa cape rouge), et abrité par un dais rouge, le pape Benoît XVI a présidé ce vendredi soir, en mondovision, le Chemin de Croix du Colisée, depuis la colline qui domine le monument, dans un recueillement profond. Mais ce qui dominait la colline, c'était cette immense croix flamboyante, espérance de la résurrection.

La température était douce et le ciel clair. La foule immense - familles, jeunes, religieuses, prêtres - s'était rassemblée sur l'esplanade, à la lumière des flambeaux multicolores qui éclairaient dans la nuit les visages.

Les méditations du cardinal Camillo Ruini, répondant aux lectures de l'Ancien et du nouveau Testament, étaient particulièrement simples, concrètes et profondes (cf. Zenit du 31 mars 2010), et à l'écoute de Jean-Paul II revenant d'emblée à l'essentiel : « Jésus est mort parce que Dieu nous aime (...). Pour que nous ayons la vie ».

Il invite à un examen de conscience sur ce péché que « nous feignons d'ignorer », mais aussi à se tourner vers le « Dieu riche en miséricorde ».

Le cardinal vicaire du pape pour Rome, Agostino Vallini a porté la croix à la première station - Jésus est condamné à mort -, dans l'allée intérieure du Colisée, et à la 14e station, la mise au tombeau. Il a été relayé par des représentants de pays souffrants dans différents continents : Haïti, Irak, Congo, Vietnam, mais aussi un malade en fauteuil, une famille du diocèse de Rome - les parents et leurs deux jeunes garçons - , ainsi que des Franciscains de la Custodie de Terre Sainte, comme c'est la tradition, aux stations 12 et 13.

« Jésus n'a pas refusé la douleur physique », explique-t-il, il s'est rendu « solidaire » de tous ceux qui souffrent.

Mais le cardinal Ruini souligne que pour faire ce chemin à la suite de Jésus, il faut déjà la foi en la résurrection : « Ici, une nouvelle fois, Jésus a quelque chose à nous dire. Mieux, il lui est arrivé quelque chose : après la croix, il est ressuscité des morts, et il est ressuscité comme premier-né d'une multitude de frères (cf. Rm 8, 29 ; 1 Co 15, 20). Oui, sa croix ne peut être séparée de sa résurrection. C'est seulement en croyant à la résurrection que nous pouvons parcourir de façon sensée le chemin de la croix ».

Plus encore, le visage souffrant de Jésus est le « reflet de la miséricorde infinie du Père » et sa contemplation doit nous conduire « à des gestes de solidarité effective ». 

Mais surtout, sur ce chemin, le cardinal Ruini invite à la « confiance en Dieu » : « En lui, nous pouvons croire ».

A partir du récit de la mort de Jésus, à la 12e station, le pape s'est agenouillé. Mais c'est une mort que le cardinal Ruini fait contempler également dans la « lumière », dans la « gloire de l'amour tout puissant et miséricordieux », qui invite au « silence » et à « l'adoration » pour lui « faire confiance », se « remettre entre ses mains » et ne jamais « être séparé de lui ».

« L'auteur de la vie » pouvait-il rester « prisonnier de la mort » ? Interroge le cardinal Ruini. Il répond : « Devant le tombeau de Jésus, nous demeurons en prière, demandant à Dieu les yeux de la foi qui nous permettent de nous unir aux témoins de sa résurrection. Ainsi, le chemin de la croix devient également, pour nous, source de vie ».

Le cardinal Vallini a remis la croix à Benoît XVI qui a centré son allocution sur l'amour du Christ et la lumière de sa résurrection.

Anita S. Bourdin