ROME, Vendredi 2 avril 2010 (ZENIT.org) – Cinq ans jour pour jour après la mort de Jean-Paul II, le 2 avril 2005, le cardinal Angelo Comastri a rappelé le pape polonais comme un « modèle de vie dépensée pour le bien » dans une société dominée par des « modèles vides » de sens.
Le vicaire général du pape pour l’Etat de la Cité du Vatican a aussi confié à Radio Vatican ses derniers souvenirs de Jean-Paul II, dont il rappelle le « courage » d’avoir témoigné de sa foi dans un monde « endormi ou indifférent ».
« Jean-Paul II a été un modèle de vie dépensée pour le bien », a affirmé le cardinal Comastri, dans une « société (…) dominée par des modèles vides qui – comme des feux d’artifice – apparaissent brièvement sur les écrans télévisés et puis disparaissent ».
« Jean-Paul II était un homme qui savait pourquoi et pour qui il vivait ». On voyait qu’il « se dépensait pour l’idéal auquel il avait lié sa vie » : Jésus !
Pour le cardinal Comastri, « voir un homme aussi déterminé à vivre son propre idéal de vie émeut indubitablement aujourd’hui, parce qu’il est rare de trouver de telles personnes ! ». « Et je crois que les gens, surtout les jeunes, viennent à lui pour chercher – en quelque sorte – à comprendre le secret de cette vie et à l’imiter ».
Dans cette interview, le cardinal Comastri a également rappelé cet « inoubliable » 1er avril 2005, veille de la mort de Jean-Paul II, quand il fut appelé au chevet du pape par son ancien secrétaire, Mgr Dziwisz.
« Je me mis à courir comme jamais pour rejoindre l’appartement du pape. Arrivé à son chevet, je m’agenouillai », raconte-t-il. « Je pris courage et demandai : ‘Saint Père, donnez-moi une bénédiction pour cette nouvelle mission à laquelle vous m’avez appelée’ ! Je le vois encore : il tenta de lever la main droite. Il leva la main de deux ou trois centimètres puis elle retomba. Je lui dis alors : ‘Saint Père, la bénédiction est déjà partie du cœur, je la garde comme un précieux trésor. Je vous remercie’. C’est le dernier souvenir, indélébile, que je porte avec moi ».
Interrogé sur le témoignage le plus fort laissé à l’humanité par Jean-Paul II, le cardinal Comastri a estimé qu’il s’agissait du « courage ». « Le courage de témoigner de sa foi dans un monde qui semble très souvent indifférent et hostile à la foi ». Toute sa vie, « il a crié sa foi dans un monde qui semblait endormi ou indifférent, et partout où il est passé, il a bousculé les consciences ».
Evoquant enfin le lien entre Jean-Paul II et Benoît XVI, il a rappelé l’« amitié » qui liait les deux hommes : « une amitié de foi que personne ne pourra jamais nier ». « Ce sont deux personnes différentes mais il y a une continuité de foi, une continuité de passion pour l’Evangile, une continuité de dévouement à l’Eglise, une continuité de style prophétique qui rapproche les deux papes », a-t-il estimé.
Marine Soreau