ROME, Mercredi 31 mars 2010 (ZENIT.org) – Le Chemin de Croix « n’aura pas été parcouru en vain s’il nous porte à des gestes concrets d’amour et de solidarité effective », déclare le cardinal Ruini, dans ses méditations et ses prières du Chemin de Croix préparées pour le Vendredi Saint au Colisée.
Les textes du cardinal Camillo Ruini, vicaire général émérite du pape pour le diocèse de Rome, sont en effet déjà disponibles dans les librairies romaines en différentes langues et en ligne, sur le site du Vatican et ci-dessous dans la section « Documents ». Des méditations d’une grande profondeur spirituelle, mais aussi très pédagogiques pour une célébration transmise en mondovision sur des dizaines de télévisions du monde, directes, simples, fines, émouvantes dans leur élan et leur retenue à la fois.
A la 7e station, il suggère cette prière inspirée par Jean-Paul II, dont il a été le vicaire: « Nous demandons donc à Dieu, avec humilité mais aussi avec confiance : Père riche en miséricorde, aide-nous à ne pas rendre encore plus pesante la croix de Jésus. En effet, comme l’a écrit Jean-Paul II dont nous célébrons ce soir le cinquième anniversaire de la mort : « La limite imposée au mal, dont l’homme est le fauteur et la victime, c’est en définitive la divine miséricorde » (Mémoire et Identité, p.70) ».
A la 8e station, il montre que « Jésus – sa vie et sa parole, sa croix et sa résurrection – est la réalité de loin la plus importante de toute l’aventure humaine, la lumière qui éclaire notre destin ».
A la 9e station, il s’écrie : « Oui, Seigneur, tu nous as rachetés, tu nous as libérés, par ta croix tu nous as rendus justes devant Dieu. Mieux encore, tu nous as unis intimement à toi au point de faire aussi de nous en toi, les enfants de Dieu, ses familiers et ses amis. Merci, Seigneur, fais que la gratitude envers toi soit la note dominante de notre existence ».
A la 10e station, contemplant la Christ en Croix il demande : « Seigneur Jésus, toi qui es nu sur la croix, aide-moi à être nu moi aussi devant toi ».
Il évoque le sentiment d’abandon que l’on peut ressentir dans les épreuves, pour affirmer, à la 11e station, qu’au contraire le Christ nous établit dans la « confiance » : « Combien de fois, face à une épreuve, nous pensons être oubliés ou abandonnés de Dieu. Et même, nous sommes tentés d’en conclure que Dieu n’existe pas. Le Fils de Dieu, qui a bu jusqu’à la lie son calice amer et qui est ensuite ressuscité des morts, nous dit au contraire, par toute sa personne, par sa vie et sa mort, que nous devons faire confiance à Dieu. En lui, nous pouvons croire ».
Face au mystère de la mort du Christ, il invite à contempler la miséricorde, à la 12e station : « En réalité, rien n’est aussi obscur et mystérieux que la mort du Fils de Dieu, qui, uni à Dieu le Père, est la source et la plénitude de la vie. Mais rien n’est aussi lumineux, parce que là resplendit la gloire de Dieu, la gloire de l’Amour tout puissant et miséricordieux ».
Il invite à un retournement de notre existence, en la centrant sur Dieu, à la 13e station : « Ainsi, seulement, Dieu pourra être au centre de notre vie, ne pas être réduit à une présence consolante qui devrait être toujours disponible, mais sans interférer avec les intérêts concrets sur la base desquels nous agissons ».
Et en contemplant la mise au tombeau (14e station), il suggère : « Le tombeau s’est bien vite retrouvé vide et jamais on n’a pu trouver une explication convaincante au fait qu’il soit resté vide, si ce n’est celle qu’ont donnée les témoins de Jésus ressuscité des morts, de Marie-Madeleine à Pierre, en passant par les autres apôtres ».
Déjà, il invite à contempler l’événement inouï de la nuit de Pâques qui ouvre à l’espérance: « Devant le tombeau de Jésus, nous demeurons en prière, demandant à Dieu les yeux de la foi qui nous permettent de nous unir aux témoins de sa résurrection. Ainsi, le chemin de la croix devient également, pour nous, source de vie ».
Anita S. Bourdin