ROME, Mardi 30 mars 2010 (ZENIT.org) – L’information, et en particulier Internet, peut aider l’Afrique à atteindre vraiment la démocratie, a déclaré Stephen Ogongo, journaliste kenyan et directeur d’Africa News, à l’occasion du Forum sur les difficultés de communiquer sur l’Afrique, organisé mardi 23 mars à Rome par Harambee Africa International Onlus.
« En Afrique, la démocratie ne peut s’affirmer et se répandre que si l’information est une information libre, détachée de tout préjugé ou indulgentce envers le pouvoir », a souligné Stephen Ogongo.
« Internet est un outil indispensable pour ceux qui aspirent, dans les prochaines années, à devenir une classe dirigeante des pays africains », a-t-il ajouté.
Pour Stephen Ogongo, « les médias occidentaux reflètent une image exclusivement négative du continent africain : guerres civiles, maladies, faim, enfants soldats ».
Cette réalité, a-t-il estimé, est « indéniable et mérite donc d’être présentée et dénoncée » mais elle demeure « partiale ».
Les premiers responsables de cela, a-t-il expliqué, sont « les africains eux-mêmes, incapables de s’affranchir du courant dominant de la communication et de représenter totalement la réalité particulière et complexe du continent : pas seulement des problèmes et des difficultés, mais aussi des ressources, des potentialités, des talents ».
« Tu ne peux pas prétendre que l’on dise du bien de toi si tu ne le fais pas toi-même ».
Dans ce contexte, « les pouvoirs publics d’une grande partie des pays africains, non seulement ne communiquent pas ou communiquent mal, mais perçoivent l’information comme une menace ».
Il faut donc, selon le journaliste « inverser la marche, détourner l’attention des classes dirigeantes réfractaires au dialogue avec les citoyens et hostiles à la libre information, au profit des petites réalités (des associations, du monde de la culture…) qui œuvrent pour le bien commun. Il faut leur donner la parole, de l’espace et de la visibilité ».
« Internet et, plus généralement, les nouveaux medias, a conclu Stephen Ogongo, sont de formidables outils dans les mains de ceux qui ont vraiment à cœur l’avenir démocratique et civil de l’Afrique ».
« Si ces medias sont utilisés avec sagesse, d’ici quelques années s’élèvera une nouvelle classe dirigeante contre l’opacité et la mauvaise gouvernance qui prévalent aujourd’hui ».
Pour plus d’informations, www.harambee-africa.org