Il y a 5 ans, Jean-Paul II : pour le card. Dziwisz « ce vent souffle encore »

« Je suis très confiant »

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ROME, Mardi 30 mars 2010 (ZENIT.org) – « Ce vent souffle encore » affirme le cardinal Dziwisz, évoquant le vent qui, le jour des funérailles de Jean-Paul II, le 8 avril 2005, a tourné les pages du grand Evangile placé sur son cercueil avant de le refermer d’un coup.

Le pape Benoît XVI a reçu ce matin en audience au Vatican le cardinal archevêque de Cracovie, Stanislas Dziwisz, qui a concélébré, lundi soir, la messe en mémoire de Jean-Paul II à Saint-Pierre. Le cardinal a également accordé une interview à Luigi Geninazzi pour le quotidien catholique italien « Avvenire » sur l’actualité de Jean-Paul II.

Un pèlerinage continuel

« La chaîne ininterrompue de fidèles qui priait devant le corps de Jean-Paul II ne s’est pas arrêtée. Chaque jour, sa tombe est le lieu d’un pèlerinage continuel, fait observer le compagnon de plus de 40 ans. Et lorsque je vais dans différentes régions du monde, je me rends compte que sa figure est encore vivante : les gens veulent entendre parler de lui, veulent approfondir son enseignement. Certes, l’histoire continue et les fidèles nourrissent une grande estime et une grande affection pour Benoît XVI, mais ils n’oublient pas son prédécesseur ».

Pour le cardinal Dziwisz, ce 5e anniversaire revêt « une signification très spéciale », parce qu’il coïncide avec le Vendredi Saint. Il évoque le « dernier chemin de croix » du Colisée suivi par de Jean-Paul II depuis sa chapelle privée. « Il était en pensée avec la foule du Colisée. Mais son regard était tourné vers le Crucifix. Tous l’ont vu à la télévision, filmé de dos, plié par la souffrance et plongé dans la prière. Et tous ont compris qu’il était en train d’offrir son sacrifice en l’unissant à celui du Christ. Ce dernier chemin de croix résumait toute sa vie ; tout son ministère pastoral. Il avait commencé son pontificat en invitant à ouvrir les portes au Christ. Il l’a conclu en ouvrant les portes du monde au Christ crucifié. Nous devons réfléchir à nouveau à cela. Surtout aujourd’hui, au moment où l’Eglise vit une souffrance profonde ».

Une réponse courageuse

Justement, le cardinal Dziwisz se souvient que lorsque des cas de pédophilie ont éclaté aux Etats-Unis, au début des années deux mille, « Jean-Paul II a affronté le problème avec décision en faisant tout ce qui devait être fait en collaboration avec les autorités judiciaires civiles. Benoît XVI agit dans la même ligne et sa lettre aux évêques irlandais représente une réponse forte, courageuse et efficace. Nous devons rendre justice aux victimes, même s’il s’agit de cas du passé. Mais en même temps nous devons défendre l’image de l’Eglise qui est soumise à des attaques féroces et injustifiées jusqu’à impliquer le Saint-Père lui-même. Je vois là un certain parallélisme avec ce qui s’est produit en Pologne il y a trois ans ».

Le cardinal polonais se réfère au cas de la nomination de Mgr Wielgus comme archevêque de Varsovie. « Ce fut, dit-il une tempête médiatique qui a frappé l’Eglise avec des accusations contre des évêques et des prêtres qui auraient collaboré avec le régime communiste. L’épiscopat a fait un sérieux examen qui a établi que les cas de collaboration ont été très peu nombreux et on a rétabli l’honneur de l’Eglise. Et c’est ce qui se passera après l’épreuve de ces jours-ci, j’en suis sûr ».

La force cachée de son ministère

Devant la foule de publications sur Karol Wojtyla, le cardinal Dziwisz se montre philosophe : « Autour des grands personnages, on a toujours vu naître des légendes. Au fond, ce sont des témoignages d’amour et d’attachement pour Jean-Paul II. Ce sont des « fioretti » de Jean-Paul II ».

A propos des pénitences corporelles, il dit ne pas être en mesure de confirmer ou de nier, mais ne « l’exclut » pas : « Il était très sévère avec lui-même : il jeûnait et faisait pénitence pendant le carême et aussi à d’autres occasions, par exemple à la veille des consécrations épiscopales. Cette pratique ascétique était la force cachée de son ministère pastoral ».

Je suis très confiant

L’archevêque de Cracovie évoque aussi le désir des foules de voir Jean-Paul II bienheureux rapidement. « C’est, dit-il, un désir qui est apparu dès le début avec le cri : « Santo subito ! » que nous avons entendu durant les funérailles de Jean-Paul II. Mais ce désir n’est pas en contradiction avec le respect des procédures et des temps requis par le procès canonique. Je l’ai toujours dit : nous n’avons absolument pas l’intention de presser Benoît XVI, à qui revient la décision finale. Lorsqu’il l’annoncera, nous en serons très heureux. Mais le choix de la date et des modalités dépendent seulement du pape, qui jouit de l’assistance de l’Esprit Saint ».

Enfin, à propos de l’éventuelle reconnaissance de la guérison « française » comme un « miracle » – sur lequel un journal polonais a exprimé des doutes démentis par le Vatican -, le cardinal Dziwisz ne veut pas se prononcer : « Je ne fais pas partie de la commission médicale ni de celle des théologiens ». Mais il fait état de « très nombreuses guérisons et de grâces reçues par l’intercession de Jean-Paul II. Certes les délais s’allongeraient encore s’il fallait examiner un autre cas. Mais c’est une hypothèse que je ne veux pas prendre en considération. Tenons-nous en aux faits. Je suis très confiant ».

Traduction : Anita S. Bourdin

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ZENIT Staff

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