Eglises d’Asie : Campagne pour sauver des vies au Népal

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Pour la première fois depuis la dépénalisation de l’avortement en 2002

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ROME, Lundi 22 mars 2010 (ZENIT.org) – Pour la première fois depuis la dépénalisation de l’avortement au Népal en 2002, une organisation chrétienne mène campagne contre les IVG, indique « Eglises d’Asie » (EDA), l’agence des Missions étrangères de Paris.  

Enregistrée légalement comme ONG depuis octobre 2009, l’organisation d’inspiration protestante Voice of Fetus – Nepal tente de sensibiliser l’opinion aux méfaits de l’avortement, dépénalisé dans le pays depuis le vote d’une loi en 2002.  

« Le 14 février dernier, pour la Saint-Valentin, nous avons organisé une marche silencieuse à Katmandou, avec des banderoles et des pancartes d’explication, explique Soman Rai, directeur de l’ONG pro-vie, à l’agence Ucanews (1). Dans le cortège, nous avons prié pour les fœtus avortés. Et nous avons été agréablement surpris par la réponse des passants. Ils nous exprimaient leur sympathie et des journalistes nous ont posé des questions ». La marche, qui ne devait réunir que quelques personnes, a finalement rassemblé 160 individus.  

Au Népal, l’avortement a été légalisé en 2002. Selon la loi, une IVG peut être pratiquée jusqu’à 12 semaines de grossesse et 18 semaines en cas d’inceste ou de viol. Il est aussi précisé qu’une IVG peut être pratiquée jusqu’au terme de la grossesse dans le cas où la vie de la mère est en danger. Soman Rai précise que la loi peut en fait être aisément contournée et, par exemple, « les jeunes filles, qui selon la loi n’ont pas le droit d’avorter avant l’âge de 16 ans, le font en mentant sur leur âge et trouvent facilement des cliniques ou des hôpitaux pour le faire ».  

En l’absence de statistiques officielles, il est difficile de connaître le nombre des IVG pratiquées dans ce pays de 28 millions d’habitants. Kantipur, quotidien en langue népalaise, écrivait le mois dernier qu’environ 200 avortements étaient pratiqués chaque jour dans la seule ville de Katmandou. Des associations de planning familial citent le chiffre de 57 000 avortements en 2007 au Népal et de 70 000 en 2008, sans fournir d’explications sur cette augmentation. Selon des articles de presse, 35 % des avortements seraient le fait de jeunes femmes âgées de moins de 25 ans et les conséquences, notamment psychologiques, d’un avortement seraient méconnues. Comme en Inde, mais semble-t-il dans une moindre mesure, les avortements sélectifs de fœtus de sexe féminin sont fréquents.  

Outre une action de sensibilisation auprès du grand public, notamment par voie d’affichage, Voice of Fetus – Nepal  s’attache à convaincre les femmes qui souhaitent avorter de la nécessité pour elles de garder leur enfant. A cette fin, des groupes ont été formés au sein d’institutions chrétiennes, y compris catholiques. Des livrets ont été imprimés et des sessions de sensibilisation sont organisées dans des lycées. « Dans quelque temps, nous projetons de fournir gratuitement des tests de grossesse et de travailler avec des maternités. Nous voulons encourager des couples népalais à adopter les enfants nés de mères qui auraient renoncé à avorter », explique encore Soman Rai.  

Le militant chrétien se dit encouragé  par le fait que son action a attiré l’attention de journalistes et d’étudiants en médecine. « Ils nous ont rendus visite et commencent de véritables recherches sur le sujet ».  

(1) Ucanews, 19 mars 2010.  

©  Les dépêches d’Eglises d’Asie peuvent être reproduites, intégralement comme partiellement, à la seule condition de citer la source.

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ZENIT Staff

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