ROME, Mercredi 17 mars 2010 (ZENIT.org) – « L’Année sacerdotale » est une « opportunité spéciale » pour l’Eglise, écrit le cardinal Odilo Scherer dans un article de la revue publiée par son archidiocèse, Sao Paulo, au Brésil, car « le prêtre et la communauté des fidèles redécouvrent la vraie identité du sacerdoce, la grandeur de la vocation sacerdotale et l’importance du service des prêtres pour la vie de l’Église ».
Sans les prêtres, ajoute l’archevêque, « l’Eglise ne vit pas. La nature même de l’Eglise catholique inclut le ministère de l’ordre, comme présence sacramentelle de Jésus Christ, guide et intermédiaire de la communauté des fidèles », souligne-t-il dans la revue « O São Paulo ».
L’Eglise, explique-t-il, « est plus qu’une simple organisation humaine, étant donné qu’elle est aussi œuvre de la grâce de Dieu et de l’action du Saint Esprit. C’est un mystère humain et divin, et si nous voulons le comprendre correctement nous ne devons jamais oublier ni écarter sa double dimension ».
« C’est toujours dans cette réalité humaine-divine de l’Eglise que nous devons comprendre la figure du prêtre, indique-t-il ; bien qu’étant un homme comme tous ses frères, Dieu l’appelé et placé à la tête de la communauté des fidèles pour représenter le Christ, bon pasteur et chef du corps ; au nom du Christ et avec son pouvoir, il sert et sanctifie le peuple, qui ne lui appartient pas mais appartient à Dieu ».
« Le prêtre est au service des hommes dans les choses qui appartiennent à Dieu. C’est pourquoi nous disons qu’il représente, au niveau sacramentel, Jésus Christ devant l’Eglise, et qu’il exerce, au nom du Christ, sa mission au sein de l’Église ».
« Sans cette relation avec le Christ et l’Église, poursuit Mgr Scherer -, on ne comprend pas bien la figure du prêtre et l’on court le risque de voir en lui un fonctionnaire d’affaires religieuses, un magicien qui ‘met les mains’ dans des affaires sacrées ou un simple agent de services sociaux ».
L’archevêque de São Paulo rappelle que le prêtre « reste un humain, sujet à toutes les faiblesses de la condition humaine ; c’est pourquoi il doit mettre en valeur ses bonnes qualités et capacités humaines, pour mieux les mettre au service de ce don qu’il a reçu de Dieu avec la vocation et l’ordination sacerdotale ».
« Il doit parcourir le chemin de sainteté et les défauts et les faiblesses humaines ne sauraient ternir la grandeur du don qu’il a reçu, non par ses propres mérites, mais par grâce et bonté de Dieu ; non par pure vanité personnelle, mais pour servir le royaume de Dieu et pour le bien de ses frères ».
Ainsi, « le prêtre est aussi appelé à s’exercer dans la pratique des vertus et de l’ascèse, pour soumettre les faiblesses humaines à la loi de la grâce et de la sainteté de Dieu. En union profonde avec Dieu, et en suivant constamment sa volonté, il trouvera sa force ».
Mgr Scherer reconnaît que « malheureusement, au jour d’aujourd’hui, l’image vraie et belle du sacerdoce est souvent ternie par la diffusion de nouvelles sur les faiblesses humaines des prêtres ».
De même qu’on voit apparaître « des faussaires usurper les fonctions sacerdotales et tromper le peuple, se servant de la foi à des fins commerciales, et discréditer le service des prêtres ».
« Tout ceci fait souffrir les prêtres, qui doivent chercher à vivre dignement leur sacerdoce », a-t-il ajouté. Le cardinal Scherrer s’est dit néanmoins convaincu que « la providence de Dieu fera en sorte que cette souffrance soit une souffrance purificatrice ».
Loin de « détruire le sacerdoce », en effet, cette souffrance « le fera revenir et émerger dans toute sa grandeur et beauté ; recommencera à attirer des jeunes bien disposés à se consacrer entièrement au sacerdoce du Christ en servant l’Eglise et l’humanité ».
L’archevêque de São Paulo a ensuite cité saint Jean Marie Vianney, proclamé patron de tous les prêtres par Benoît XVI, qui disait : « quand on veut détruire la religion, on commence par attaquer le prêtre ».
« La prière, pour les prêtres, diacres et séminaristes, forte du soutien et de la collaboration de tous pour eux, se traduira en vitalité dans les communautés de l’Église et en fruits abondants dans la mission ecclésiale », a conclu le cardinal Scherrer.