L’Eglise du Burkina Faso doit évangéliser, déclare le président des évêques

Mgr Rouamba, évêque de Koupela

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ROME, Mercredi 17 mars 2010 (ZENIT.org) – les évêques du Burkina Faso sont à Rome en visite ad limina apostolorum, une occasion « pour renouveler nos liens de communion avec le Saint-Père », a déclaré sur les ondes de Radio Vatican Mgr Séraphin François Rouamba, évêque de Koupela, une petite ville de la région est de ce pays.

Mgr Rouamba, qui est aussi le président de la conférence épiscopale du Burkina Faso et du Niger, a parlé des défis auxquels doit faire face l’Eglise dans son pays, notamment celui de « cultiver la vocation missionnaire », en annonçant « notre foi dans tous les diocèses », a-t-il souligné, et en faisant en sorte que «  les prêtres acceptent d’aller partout, au Burkina, mais également en dehors du pays ».

Echos du synode

L’évêque de Koupela a aussi évoqué les fruits du dernier synode pour l’Afrique, qui a eu lieu en octobre dernier au Vatican. « Au début nous étions un peu sceptiques », a t-il reconnu, « puis nous nous sommes rendus compte que c’était une opportunité, car lorsque nous voyons l’Afrique aujourd’hui, le problème de la justice et de la paix est vraiment actuel ».

« Je crois que le pape a eu une bonne idée en choisissant ce thème pour notre Eglise en Afrique », a-t-il ajouté. « Il faut dire que le problème de la justice et de la paix était déjà au cœur de l’attention des Eglise africaines ».

L’évêque a aussi souligné, dans ce contexte, le rôle de médiateur que l’Eglise, dans ce pays et dans d’autres pays, joue pour promouvoir la réconciliation.

« Au Burkina Faso par exemple, l’Eglise, avec d’autres confessions religieuses et des représentants de religions traditionnelles, a aidé à chercher les voies d’une réconciliation durable, car nos communautés nationales ont vécu de terribles fractures ».

Dans ce contexte, le synode « a renforcé les chrétiens dans leurs convictions et apporté un appui à leurs initiatives ».

« Nous sommes convaincus que la prochaine exhortation post synodale jettera des bases très solides à cette œuvre », a-t-il indiqué.

Une Eglise en croissance

L’archevêque a rappelé que dans son diocèse, 5.000 enfants et environ 4.800 adultes étaient baptisés chaque année.

Selon les dernières statistiques, les catholiques, au Burkina, représentent 19% de la population totale (presque 13,5 millions d’habitants), les protestants 4% et les musulmans 60,5%. Près de 15% des habitants professent les religions traditionnelles africaines.

Passant en revue les autres défis de l’Église au Burkina Faso, l’évêque de Koupela a aussi évoqué l’importance de « promouvoir les communautés chrétiennes de base », qui, a-t-il souligné, sont « indispensables » pour que les fidèles « se sentent une famille et puissent partager ensemble leur foi, leur amour et leurs espérances ».

L’autre défi est l’inculturation : « Si nous n’évangélisons pas notre culture, nous ne pourrons jamais évangéliser en profondeur nos fidèles, ce serait une évangélisation superficielle ».

« Nous sommes encore trop timides, a-t-il expliqué, mais comme nous sommes tous convaincus de la nécessité de cette inculturation, les efforts en ce sens se poursuivront ».

L’Eglise compte beaucoup sur la coopération des laïcs, surtout dans la mission catéchétique, estimant que « le catéchiste et sa famille, en tant d’endroits, sont l’unique expression de l’Eglise ».

A Ouagadougou, capitale du Burkina Faso, se trouve une école de formation théologique pour laïcs, qui a décerné 45 diplômes après quatre années de cours.

«  Il est très encourageant de voir tant de laïcs venir chez nous après leur travail, dans le souci de mieux connaître leur religion et Jésus Christ, et en être ainsi de meilleurs témoins partout », a déclaré l’évêque.

Dialogue interreligieux

Mgr Rouamba a ensuite parlé des relations avec les autres religions, déclarant que, malgré les différences, les relations avec les musulmans sont généralement bonnes. « Pour citer un exemple, quand nous faisons nos visites pastorales dans les diocèses, protestants et musulmans viennent aussi », a-t-il relevé.

« Des commerçants musulmans sont venus me voir pour me demander de contribuer à la construction d’une paroisse. La raison est simple : où l’on construit une paroisse on sait qu’il y aura une école, un dispensaire, et comme les catholiques ne font pas de discriminations, toute la population en bénéficie ».

Les catholiques du Burkina Faso, a conclu Mgr Rouamba, se sentent une famille. L’Eglise dans le pays « a beaucoup reçu », et « doit savoir qu’elle doit maintenant donner autant, dans les limites de ses possibilités ».

Carmen Elena Villa

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ZENIT Staff

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