ROME, Lundi 15 mars 2010 (ZENIT.org) – L’avenir appartient à ceux qui trouvent « des raisons fortes de vivre et d’espérer », déclare le pape Benoît XVI aux jeunes, en les invitant à découvrir que le christianisme c’est faire l’expérience du Christ « qui nous aime » et veut « dialoguer » avec chacun. Le pape les invite à ne pas renoncer à leurs « rêves », mais à « écouter » leurs propres aspirations.
« Bon maître, que dois-je faire pour avoir la vie éternelle ? » (Marc 10,17): cette interrogation évangélique est le fil conducteur du Message de Benoît XVI aux jeunes du monde entier pour la XXVe Journée mondiale de la jeunesse qui a lieu cette année dans les diocèses, en général le Dimanche des Rameaux, donc le 28 mars prochain. Il a été publié ce matin en italien par la salle presse du Saint-Siège.
Il y a 25 ans, le pape Jean-Paul II créait les « Journées mondiales de la jeunesse », un « rendez-vous annuel des jeunes croyants du monde entier ». Benoît XVI marque cet anniversaire en confiant aux jeunes ce message : « L’avenir est entre les mains de qui sait chercher et trouver des raisons fortes de vivre et d’espérer ». Le prochain rendez-vous international est à Madrid en 2011 (16-21 août).
« Le christianisme, fait observer le pape, n’est pas d’abord une morale », mais « l’expérience de Jésus Christ » : le christianisme c’est en effet faire l’expérience du fait que le Christ « nous aime personnellement », et ceci même lorsque nous lui « tournons le dos ».
C’est dans cet amour, insiste Benoît XVI, que se trouve « la source de toute la vie chrétienne », et cet amour « permet de surmonter toutes les épreuves : la découverte de nos péchés, la souffrance, le découragement ».
« Bon maître, que dois-je faire pour avoir la vie éternelle ? » demande le jeune homme riche à Jésus. Cette rencontre, souligne le pape, manifeste la « grande attention de Jésus pour les jeunes », elle manifeste le « grand désir » du Christ de rencontrer les jeunes d’aujourd’hui aussi, « personnellement » d’ouvrir avec chacun « un dialogue ».
Le pape invite donc les jeunes à l’écoute : « Mettez-vous à l’écoute de Dieu, qui a un dessein d’amour pour chacun de vous ».
Le jeune demande )à Jésus ce qu’il doit faire. Le pape suggère : « Peut-être vivez-vous vous aussi dans des situations instables, de trouble ou de souffrance, qui vous faont aspirer à une vie qui ne soit pas médiocre, à vous demander : en quoi consiste une vie réussie ? Qu’est-ce que je dois faire ? Quel pourrait-être mon projet de vie ? »
Le pape demande aux jeunes de « ne pas avoir peur » de regarder ces questions en face, parce qu’elles manifestes « de grandes aspirations présentes dans vos cœurs », il faut par conséquent les « écouter ». Il invite les jeunes à accueillir leurs aspirations à la vie sacerdotale ou à la vie consacrée ou au mariage, et à « aller à contre courant » si l’Evangile le réclame.
Car, rappelle le pape, « la mentalité actuelle propose une liberté détachée des valeurs, des règles, de normes objectives et invite à refuser toute limite aux désirs du moments ».
Or, fait remarquer Benoît XVI, « ce type de propositions, au lieu de conduire à la vraie liberté, conduit l’homme à devenir esclave de lui-même, de ses désirs immédiats, des idoles comme le pouvoir, l’argent et le plaisir effréné ».
Le pape évoque les difficultés que les jeunes rencontrent à l’heure actuelle : « Qui vit aujourd’hui la condition de jeune doit affronter des problèmes découlant du chômage, du manque de références certaines et d’idéaux, de perspectives d’avenir concrètes ».
Il évoque la crise économique en citant son encyclique sociale « Caritas in Veritate », évoque les « grands défis actuels » et invite les jeunes à contribuer au bien commun : écologie, redistribution des biens, contrôle des mécanismes financiers, lutte contre la faim, défense de la dignité humaine et de la vie, « bon usage » des media.
« Il ne s’agit pas, souligne le pape, d’accomplir des gestes héroïques ou extraordinaires, mais d’agir en faisant fructifier ses talents, et ses possibilités, en s’engageant à progresser constamment dans la foi et dans l’amour », car « dans le cœur de chacun, le Seigneur » a placé des dons.
C’est pour cela que le pape demande aux jeunes de s’investir dans des « formations personnelles et des études sérieuses », de façon à pouvoir ensuite « servir le bien commun » avec « compétence et générosité ».
Le pape les encourage à « cultiver » dans leurs cœurs « des désirs de fraternité, de justice et de paix », et ceci malgré les « difficultés » : « Ne vous laissez pas décourager et ne renoncez pas à vos rêves ».
Les Journées mondiales de la jeunesse alternent les célébrations dans les diocèses (deux années de suite) et les célébrations internationales (la troisième année) : le prochain rassemblement aura lieu à Madrid en 2011. Chaque année le pape adresse aux jeunes un message, auquel ils peuvent répondre.
Anita S. Bourdin