Décès du Cheick Tantawi, condoléances du cardinal Tauran

« Un homme de paix et de dialogue »

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ROME, Mercredi 10 mars 2010 (ZENIT.org) – Le grand imam d’Al-Azhar, le cheikh Muhammad Sayyed Tantawi s’est éteint aujourd’hui à Riyad, à l’âge de 81 ans : le cardinal Jean-Louis Tauran président du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux exprime ses condoléances et salue sa mémoire comme « un homme de paix et de dialogue ».

Le cheikh Tantawi a succombé à une attaque cardiaque alors qu’il se trouvait à l’aéroport de Riyad, en Arabie Saoudite, et montait l’escalier mobile de l’avion qui le ramènerait au Caire.

Grand muphti d’Egypte depuis 1986, il l’est resté jusqu’en 1996, lorsque le président Hosni Moubarak l’a nommé à la tête de la mosquée et de l’université Al-Azhar. Depuis, le cheikh Tantawi dirigeait le principal centre d’études théologiques sunnite.

« Je m’associe au deuil de nos amis égyptiens, a déclaré le cardinal Tauran au micro de Radio Vatican. Sayed Tantawi était un personnage très important de la vie publique en Egypte. Je dirais aussi que nous perdons nous aussi un ami, parce qu’il a toujours démontré envers nous une grande compréhension et il nous accueillait toujours avec une grande cordialité. Nous nous sommes vus pour la dernière fois les 22-23 février, pour notre rencontre annuelle et à cette occasion, il a manifesté une grande humanité, en particulier en parlant de l’épisode tragique survenu à l’occasion du Noël orthodoxe, lorsque des chrétiens et un policier musulman ont été tués d’une façon barbare. C’était un homme de paix et de dialogue, et je suis persuadé que ce sera aussi la ligne de son successeur ».

Le cardinal Tauran fait aussi état de cette réflexion du Pape copte Shenouda qui qualifiait le cheikh Tantawi d’un « homme noble ». « Je pense, ajoute le cardinal Tauran, que cela reflète le sentiment général. Il jouissait d’un grand prestige dans la communauté sunnite, mais aussi en dehors : il représentait une référence. C’était une personne humble, sincère, et je pense qu’il sera aussi un exemple pour qui viendra après lui ».

Le cardinal français ajoute ce souvenir personnel : « La première fois que nous nous sommes rencontrés au Caire, nous avions préparé un communiqué final conjoint. Nous sommes arrivés, avec nos deux textes, et, au moment de nous asseoir, il m’a dit : « Non, ce n’est pas nécessaire de nous asseoir, parce que votre texte est le meilleur, du point de vue de la langue comme du contenu, et nous l’acceptons donc tel quel. Votre texte est notre texte ». Voilà certainement un bel exemple de dialogue et de compréhension ».

Anita S. Bourdin

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ZENIT Staff

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