ROME, Jeudi 4 Mars 2010 (ZENIT.org) – Mgr Aldo Giordano, observateur permanent du Saint-Siège auprès du Conseil de l’Europe, a salué l’annonce, par la Cour européenne des Droits de l’Homme de Strasbourg, de la prochaine révision de la sentence qui avait demandé, en novembre dernier, d’enlever les crucifix des écoles italiennes. L’affaire sera examinée par la Grande Chambre dans les prochains mois (cf. Zenit du 2 mars)
Dans une interview accordée à Radio Vatican, le 3 mars, le haut prélat a souhaité que ce débat permette de « redécouvrir en profondeur » le symbole de la Croix : un symbole de « réconciliation » et de « respect de l’autre ».
L’observateur permanent du Saint-Siège auprès du Conseil de l’Europe a ainsi salué cette « bonne nouvelle » qui « répond aux attentes de millions de citoyens européens et d’autres continents, comme l’a démontré le grand débat suscité par la sentence ». Maintenant, « nous espérons que cette nouvelle sentence, qui sera émise par la Grande Chambre, sera une sentence éclairée ».
Il a souhaité une sentence « vraiment respectueuse » de la tradition italienne, où le crucifix est tellement lié « à l’histoire, à la culture, à la tradition, à l’identité italienne ».
Redécouvrir le symbole de la Croix
Dans cette interview à Radio Vatican, Mgr Giordano a souhaité que ce débat permette de « redécouvrir en profondeur le contenu du symbole de la Croix, du symbole du Crucifié ». Un symbole « unique » par la manière dont « il parle de la réconciliation entre les peuples », du « respect de l’autre ». Un symbole « qui dit que la loi d’amour est vraiment la loi qui doit régler la relation entre les personnes ». Un amour « qui va jusqu’au don de la vie ».
« Ce symbole est l’origine de la non discrimination, il est l’origine de la liberté même », a insisté le haut prélat. « Comment une personne – qui pour les croyants est le Fils de Dieu – qui donne sa vie pour l’autre peut-elle être source de discrimination ? ».
Il a estimé que si aujourd’hui le crucifix fait peur, c’est principalement à cause « de la méconnaissance ou de l’ignorance du contenu du crucifix ». Il faut « re-témoigner, redire le christianisme ».
Mgr Giordano a déploré l’absence, en Europe, d’un « vrai débat » et d’une « véritable réflexion sur les contenus du christianisme ». « Si on cherchait vraiment à redécouvrir les pages d’histoire que les chrétiens ont écrit au nom du Crucifié, (…) si on allait vraiment à l’origine du sens du Crucifié, je crois que ces préjugés s’écrouleraient », a-t-il affirmé.
Marine Soreau