ROME, Lundi 1er mars 2010 (ZENIT.org) – Mgr Agostino Marchetto, secrétaire du Conseil pontifical pour la pastorale des migrants et des personnes en déplacement, a dénoncé le « climat de tension et d’hostilité » qui existe vis-à-vis de la communauté tzigane en Europe.
Dans une interview accordée à Radio Vatican le 27 février, il a rappelé l’importance d’une pastorale adaptée aux Tziganes, alors que s’ouvre à Rome une rencontre (du 2 au 4 mars) des directeurs nationaux de la pastorale des Tziganes en Europe sur le thème « Sollicitude de l’Eglise envers les personnes tziganes : situations et perspectives ».
Mgr Marchetto a souligné « la situation d’extrême pauvreté dans laquelle se trouvent les Tziganes en Europe, aggravée par le climat de tension et d’hostilité qui existe vis-à-vis d’eux ». « Bien sûr, les expressions de racisme et de xénophobie n’existent pas dans tous les pays avec la même force, mais elles persistent toutefois un peu partout », a-t-il déploré.
« Les préjugés et les attitudes xénophobes sont contraires aux droits de l’homme et compromettent une vie en commun pacifique dans la société civile ». « Ces formes de méfiance sont les symptômes d’une pauvreté spirituelle que l’Eglise catholique doit dénoncer et aider à dépasser ».
Il a rappelé « l’obligation » qu’a l’Eglise « d’œuvrer pour la défense de leur dignité et de leurs droits, en rappelant en même temps aux Tziganes leurs droits civils ».
Une pastorale spécifique pour les Tziganes
L’Eglise est présente parmi les Tziganes par une « pastorale spécifique, qui tient compte de leurs particularités culturelles et respecte leur identité et leur diversité », a encore expliqué le haut prélat en regrettant que « tous les évêques et les curés » n’en voient pas « l’urgence ».
Mgr Marchetto a rappelé la présence, « dans presque tous les pays européens », de « structures et de bureaux efficaces, où travaillent des prêtres et des responsables pastoraux pour assurer une assistance spirituelle efficace et adaptée ».
« Leur nombre varie de pays en pays », a-t-il encore affirmé en donnant l’exemple de la France, où travaillent plus de 100 responsables dont beaucoup « partagent le mode de vie des Tziganes, acceptant d’habiter dans leurs camps ou dans des roulottes, et créant des ‘communautés-ponts’ ».
Par ailleurs, de nombreuses congrégations et instituts religieux sont « engagés dans l’évangélisation » des Tziganes.
Définir les priorités de la pastorale des Tziganes
La rencontre organisée à Rome permettra d’examiner « la situation des différents pays d’un point de vue pastoral, en soulignant les défis et les opportunités », a expliqué Mgr Marchetto. « On cherchera également à mettre en évidence les priorités et à formuler des propositions pour un travail plus efficace et coordonné entre les Eglises européennes locales et les différents organismes ecclésiaux ou non qui s’engagent en faveur des Tziganes ».
« Nous chercherons enfin des approches destinées à faire en sorte que l’Eglise soit mieux accueillie par leur communauté », a-t-il conclu.
On compte 36 millions de Tziganes dans le monde, dont 18 millions en Inde, entre 9 et 12 millions en Europe, notamment en Europe de l’Est. Ils sont entre 1.800.000 e 2.500.000 en Roumanie, 900.000 en Hongrie, 800.000 en Bulgarie, 800.000 en Espagne.
Les Tziganes se divisent en plusieurs ethnies : Roms, Sintis, Manouches, Calé, Yéniches, Romanichels, etc.
Marine Soreau