ROME, Lundi 1er mars 2010 (ZENIT.org) – La moitié des enfants noirs ne naissent pas : ce constat inspire une réflexion sur le lien entre avortement dans la population noire des Etats-Unis et les séquelles de l’esclavage. Une synthèse de « Gènéthique ».
Trent Franks, le représentant républicain de l’Arizona a suscité des réactions aux Etats-Unis en déclarant que « la situation des Afro-Américains est pire aujourd’hui qu’elle ne l’était au temps de l’esclavage » et en dénonçant le nombre très élevé d’avortements parmi les Afro-Américaines. Si l’histoire de l’esclavage de millions d’Africains « a laissé des stigmates ineffaçables sur l’âme américaine […] pourtant, la moitié des enfants noirs sont avortés. Les politiques d’aujourd’hui dévastent une partie beaucoup plus importante de la communauté afro-américaine que ne l’ont fait les politiques liées à l’esclavage » a affirmé Trent Franks.
Certains élus « vont même jusqu’à parler de génocide », à l’instar des organisateurs d’une campagne publicitaire à Atlanta où sur 80 panneaux géants apparaît le visage d’un enfant noir avec l’une des deux phrases suivantes : « Les enfants noirs sont une espèce menacée » et « Les femmes noires avortent leurs enfants trois fois plus que les femmes blanches ». Catherine Davis, de l’organisation Georgia Right to Life a ainsi déclaré en faisant référence à cette campagne : « Mon peuple se meurt, et personne ne s’en soucie. Et je veux que les gens voient ça ». En effet, dans l’Etat de Géorgie, « sur les 35 000 femmes qui se sont fait avorter en 2008, 21 000 étaient noires ». De plus, à l’échelle nationale, 37% des avortements sont effectués sur des membres de la communauté Afro-Américaine qui constitue 13% de la population américaine.
Les organisateurs de la campagne à Atlanta attaquent notamment Margaret Sanger, la fondatrice de l’association de planning familial Planned Parenthood, dont la plupart des cliniques sont situées dans des quartiers noirs. Là où les partisans du « droit des femmes à l’avortement » expliquent ce nombre disproportionné d’avortements dans la communauté noire en affirmant que « les grossesses non désirées sont beaucoup plus nombreuses dans ce groupe que dans les autres », pour beaucoup d’autres, ce taux traduit « les théories eugéniques auxquelles Sanger a souscrit dans les années 30 ». Un documentaire intitulé « Le génocide noir dans l’Amérique du 21e siècle » (Black Genocide in 21st Century America), sorti l’an dernier, établit un lien entre l’esclavage, l’eugénisme et l’avortement et circule dans les associations afro-américaines. Selon le film, la légalisation de l’avortement aurait été motivée par « des eugénistes blancs, dont Sanger, une icône féministe, pour détruire l’Amérique noire ». Ce film fait notamment apparaître Alveda King, la nièce de Martin Luther King, « qui dénonce ‘le racisme de l’avortement’ après avoir elle-même subi deux IVG ». Cette dernière avait déjà écrit ceci dans le Washington Times en 2009 : « Une majorité, peut-être aussi élevée que 75%, des cliniques d’avortement se situent dans des endroits à forte densité ethnique. Les apologistes de l’avortement diront que c’est parce qu’ils veulent servir les pauvres. Vous ne servez pas les pauvres, cependant, en prenant leur argent pour liquider leurs enfants ».
Source : Cyberpresse.ca (Richard Hétu) 28/02/10