Les anglicans réfléchissent à leur avenir

La fête de la Chaire de Saint Pierre choisie comme « jour de discernement »

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ROME, Mercredi 24 février 2010 (ZENIT.org) – Lundi, les anglicans ont été invités par l’évêque anglican d’Ebbsfleet et le groupe Forward in Faith, à célébrer la Chaire de Saint Pierre, de préférence avec les catholiques romains, pour discerner la voie qu’ils devaient suivre après l’offre de Benoît XVI de leur ouvrir un chemin vers la pleine communion avec Rome.

« Ce n’est pas un jour pour décider », écrit l’évêque Andrew Burnham dans le dossier pour la prière fourni par Forward in Faith.

« La constitution apostolique (Anglicanorum coetibus) n’est pas un point de crises mais l’ouverture, permanente, d’une nouvelle voie vers l’unité avec le Siège de Pierre », précise-t-il.

« Des décisions sur comment et sur ce qu’il se passera pour chacun de nous seront prises de différentes façons et à des moments différents », souligne-t-il.

« Pour le moment, ajoute-t-il, il s’agit de prier et de discerner ».

Actuellement, les anglicans du monde entier évaluent la possibilité de répondre ou non à la proposition du pape contenue dans le document Anglicanorum coetibus, publié en novembre dernier, où est envisagée la possibilité d’instituer des ordinariats personnels, qui leur permettraient d’entrer dans la pleine communion de l’Église catholique tout en préservant des éléments distinctifs du patrimoine spirituel anglican.

La Constitution apostolique répond aux désirs de nombreux anglicans qui désapprouvent l’attitude d’ouverture du mouvement à des questions comme l’ordination des femmes et des homosexuels.

La journée de prière célébrée lundi dernier devait être pour Mgr Burnham « une opportunité pour réfléchir, prier et discerner » sur les perspectives d’avenir de chacun, sur celles des prêtres et des paroisses.

Anglo-catholiques

Le dossier fourni pour la journée de prière comprenait également une copie de la lettre pastorale de l’évêque, pour le mois de février, consacrée à l’unité.

Dans sa lettre, l’évêque Burnham réfléchit à la signification du mot « anglo-catholique », soulignant qu’au début du XIXème siècle l’usage du mot en anglais était axé sur « la continuité de l’Église d’Angleterre avec l’Eglise des temps apostoliques ».

Il fait également état d’une croissante impulsion vers l’unité en Jésus Christ, surtout entre anglo-catholiques, orthodoxes et catholiques.

La constitution apostolique «Anglicanorum Coetibus » est un autre pas sur cette voie, souligne-t-il.

« Bien qu’il s’adresse aux anglicans en général, il intéresse bien entendu, de façon spéciale, les anglicans catholiques ».

« Nous sommes ceux qui ont toujours aspiré à la réunification de l’Eglise catholique, affirme-t-il. Nous sommes ceux qui, dans la pratique (veillées, prières, encens, musique et parements), sont les plus proches de l’Eglise catholique romaine ».

« L’aspect le plus important est qu’en matière de foi et de morale (pour ce qui est de l’Evangile, du credo, du ministère et des sacrements) et au plan même de notre manière de les vivre nous avons toujours affirmé être ‘catholiques’ ».

« Le disons-nous sérieusement ? Et s’il en est ainsi, que faisons-nous par rapport à cela ? Individuellement et en groupe. C’est de cela que nous parlons », a-t-il conclu.

Anglicans australiens

Forward in Faith, qui a son siège principal en Australie, pourrait représenter le premier cas d’adhésion collective à la pleine communion avec l’Église catholique.

L’évêque anglican David Robarts OAM le souligne dans une déclaration au quotidien australien The Daily Telegraph, où il affirme : « J’aime mon héritage anglican, mais je ne le perdrais pas en accomplissant ce pas ».

Après avoir pris position contre certaines questions comme l’exercice du ministère sacerdotal et épiscopal par des femmes et l’approbation de certains prêtres, évêques et leaders anglicans ouvertement homosexuels, Forward in Faith a « cherché pendant 25 ans à obtenir une certaine supervision épiscopale, mais sans jamais l’obtenir (…). Nous ne sommes plus franchement voulus, notre conscience n’a pas été respectée ».

Ainsi, explique David Robarts, lui et ses fidèles poursuivront sur la voie de l’union avec Rome.

L’évêque souligne dans sa déclaration au Daily Telegraph que le pas que Forward in Faith veut accomplir n’a rien à voir avec l’attitude de « celui qui change de meubles ».

« Nous disons tout simplement que nous avons été fidèles à ce en quoi les anglicans ont toujours cru et que nous ne voulons rien changer de tout cela, mais nous avons été marginalisés à cause de ceux qui veulent introduire des « nouveautés ».

« Nous avons besoin d’avoir des évêques qui croient en ce que nous croyons », a-t-il souligné.

[Avec la contribution de Carmen Elena Villa]

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ZENIT Staff

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