ROME, Mardi 16 février 2010 (ZENIT.org) – Un groupe de 48 chrétiens, en état d’arrestation depuis le mois dernier, dans la province de Salavan, au sud du Laos, ne sera pas libéré tant que ces derniers ne renonceront pas à leur foi, a annoncé vendredi l’agence catholique d’informations Ucanews.
Le responsable du gouvernement du district de Ta-Oyl a ordonné leur arrestation après un incident survenu le mois dernier, quand 100 officiers du district ont fait irruption lors d’une célébration religieuse dominicale dans la localité de Katin.
Tant l’observatoire Human Rights Watch for Lao Religious Freedom (HRWLRF) que l’International Christian Concern (ICC) ont dénoncé ces arrestations.
Lors de la rafle du 10 janvier, les officiers du district ont pointé leurs armes sur la tête des chrétiens arrêtant 48 d’entre eux.
Leurs biens personnels ont été confisqués et six de leurs maisons détruites. Ils n’ont pas été autorisés à rentrer au village et se trouvent dans une rizière où ils dorment par terre sans abris et avec peu de nourriture, dénonce l’ICC.
L’organisation précise aussi que les chrétiens ont refusé d’obéir à l’ordre de renoncer à leur foi.
Armes pointées contre eux
L’HRWLRF a fait savoir que les autorités comprenaient le chef local, un fonctionnaire pour les affaires religieuses, trois policiers du district et 15 membres d’une unité de volontaires.
« Les croyants, une arme pointée sur leur tête, n’ont réussi à emporter avec eux que quelques effets », indique un communiqué de l’HRWLRF.
« Ils sont sans lumière, sans nourriture et sans eau propre, si ce n’est un petit ruisseau tout près », a-t-elle indiqué.
L’autorité locale de Katin a déclaré l’année dernière que le culte des esprits est la seule forme acceptable de culte dans la communauté, a jouté l’HRWLFR.
L’organisation précise qu’elle avait alors confisqué du bétail dans les villages chrétiens, et le 11 juillet, avait convoqué une réunion spéciale de tous les résidants, annonçant que la « foi chrétienne était interdite » dans leur village.
Une menace pour les communistes
Au Laos, 65% de la population est bouddhiste, 1,5%, chrétienne dont 40.000 catholiques. Les autorités communistes accusent les chrétiens d’adhérer à des croyances importantes qui sont une menace pour le système politique.
Or, les articles 6 et 30 de la constitution du Laos garantissent le droit des chrétiens et d’autres minorités religieuses à pratiquer la religion qu’ils choisissent sans discriminations ou pénalisations.
Il s’agit d’un retour en arrière, à la persécution antichrétienne des années 90, surmontée à la suite de pressions internationales et du risque de perdre des aides financières.
Aujourd’hui, le gouvernement a noué des relations étroites avec les Etats totalitaires voisins, comme la Chine. Ainsi les autorités recommencent à persécuter les chrétiens.