L’unité des chrétiens, c’est la responsabilité de chacun, souligne Benoît XVI

Vêpres à Saint-Paul

Share this Entry

ROME, Lundi 25 janvier 2010 (ZENIT.org) – « Chacun est appelé à apporter sa contribution pour accomplir ces pas qui puissent conduire vers la pleine communion entre tous les disciples du Christ », déclare Benoît XVI « en mettant chaque baptisé » devant sa responsabilité. Il souligne que « la communion et l’unité des disciples du Christ » sont « une condition particulièrement importante » pour la crédibilité et l’efficacité de leur témoignage. 

Benoît XVI a présidé ce soir, en la basilique Saint-Paul-hors-les-Murs, les secondes vêpres de la fête de la conversion de saint Paul, en présence de représentants des autres Eglises et communautés ecclésiales présentes à Rome qui ont participé aux lectures de la liturgie. 

La célébration a été précédée par une brève allocution du cardinal Walter Kasper, président du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens. 

Le cardinal Kasper a noté que la présence de Benoît XVI à cette célébration qui conclut la grande semaine de prière pour l’unité des chrétiens souligne combien le pape a à cœur que s’accomplisse la prière du Christ : « Que tous soient un ». 

La contribution de chacun

« L’engagement pour l’unité des chrétiens n’est pas seulement le devoir de quelques-uns, ni une activité accessoire pour la vie de l’Eglise. Chacun est appelé à apporter sa contribution pour accomplir ces pas qui puissent conduire vers la pleine communion entre tous les disciples du Christ, sans jamais oublier qu’elle est avant tout un don de Dieu qu’il faut invoquer constamment », a déclaré Benoît XVI. 

« En effet, a ajouté le pape, la force qui promeut l’unité et la mission  découle de la rencontre féconde et passionnante avec le Ressuscité, comme il advint pour saint Paul sur le chemin de Damas et pour les Onze et les autres disciples réunis à Jérusalem ». 

Le pape a tout d’abord évoqué saint Paul et son zèle à témoigner du Christ ressuscité avant de commenter l’évangile des disciples d’Emmaüs : « Le Christ ressuscité leur apparaît, les réconforte, vainc leur peur, leurs doutes, s’asseoit à leur table et ouvre leur cœur à l’intelligence des Ecritures, en rappelant ce qui devait arriver et qui constituera le noyau central de l’annonce chrétienne ».  

Benoît XVI a souligné que « ce témoignage, alors comme aujourd’hui, naît de la rencontre avec le Ressuscité, se nourrit du rapport constant avec Lui, est animé de l’amour profond envers Lui », car « seul celui qui a fait l’expérience de ressentir le Christ présent et vivant – « Voyez mes mains et mes pieds ; c’est bien moi! » (Lc 24, 39) -, de s’asseoir à la même table que Lui, de l’écouter afin qu’il fasse vibrer son cœur, peut être son témoin! »  

L’incitation au témoignage commun

C’est le thème de la Semaine de prière pour l’unité des chrétiens de cette année, que le pape commente en ces termes : « L’incitation à un témoignage commun du Christ ressuscité selon le mandat qu’il a confié à ses disciples, est lié au souvenir du centième anniversaire de la Conférence missionnaire d’Edimbourg en Ecosse, qui est considérée par beaucoup comme un événement déterminant pour la naissance du mouvement œcuménique moderne ».  

En effet, en cet anniversaire ce sont les Eglises d’Ecosse qui avaient préparé les méditations de cette semaine 2010. Le pape rappelle ces événements : « Au cours de  l’été 1910, dans la capitale écossaise, se rencontrèrent plus de mille missionnaires, appartenant à diverses branches du protestantisme et de l’anglicanisme, auxquels s’unit un  invité orthodoxe, pour réfléchir ensemble sur la nécessité de parvenir à l’unité pour annoncer de manière crédible l’Evangile de Jésus Christ. En effet, c’est précisément le désir d’annoncer le Christ aux autres et d’apporter au monde son message de réconciliation qui fait faire l’expérience de la contradiction de la division des chrétiens ».  

« En effet, insiste le pape, comment les incrédules pourront-ils accueillir l’annonce de l’Evangile si les chrétiens, bien qu’ils se réclament  tous du même Christ, sont en désaccord entre eux? Du reste, comme nous le savons, le Maître lui-même, au terme de la Dernière Cène, avait prié le Père pour ses disciples: ‘Que tous soient un… afin que le monde croie’ (Jn 17, 21). La communion et l’unité des disciples du Christ est, donc, une condition particulièrement importante pour une plus grande crédibilité et efficacité de leur témoignage ». 

Le pape souligne l’actualité, cent ans plus tard, de « l’événement d’Edimbourg » : « L’intuition de ces courageux précurseurs est encore tout à fait actuelle ». Et d’expliquer la nécessité du témoignage chrétien aujourd’hui : « Dans un monde marqué par l’indifférence religieuse, et même par une aversion croissante à l’égard de la foi chrétienne, une nouvelle et intense activité d’évangélisation, non seulement parmi les peuples qui  n’ont jamais connu l’Evangile, mais aussi auprès de ceux chez qui le christianisme s’est répandu et où il fait partie de leur histoire, est nécessaire ».  

Défis à relever ensemble

Le pape espère que les questions qui séparent encore les chrétiens vont pouvoir être « surmontées à travers la prière et le dialogue », mais en même temps, déjà, il affirme la nécessité d’un témoignage commun rendu au « contenu central du message du Christ », à savoir « la paternité de Dieu, la victoire du Christ sur le péché et sur la mort à travers sa croix et sa résurrection, la confiance dans l’action transformatrice de l’Esprit ».  

Le pape diagnostique parmi les défis à affronter ensemble par les chrétiens : « la  sécularisation et l’indifférence, le relativisme et l’hédonisme, les délicats thèmes éthiques concernant le début et la fin de la vie, les limites de la science et de la technologie, le dialogue avec les autres traditions religieuses ».  

Mais d’ores et déjà ce témoignage commun est possible pour ce qui concerne « la sauvegarde de la Création, la promotion du bien commun et de la paix, la défense de la place centrale de la personne humaine, l’engagement pour  l’emporter sur les malheurs de notre époque, tels que la faim, l’indigence, l’analphabétisme, la distribution non équitable des biens ». 

Anita S. Bourdin

Share this Entry

ZENIT Staff

FAIRE UN DON

Si cet article vous a plu, vous pouvez soutenir ZENIT grâce à un don ponctuel