Sans Dieu l’humanité perd de sa grandeur et de sa beauté

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Le cardinal Tarcisio Bertone aux médecins catholiques

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ROME, Vendredi 20 novembre 2009 (ZENIT.org) – « Celui qui prétend substituer sa propre autonomie à Dieu, perd sa vie car il refuse celui qui l’a créé et mis sur la voie de l’achèvement définitif et glorieux selon son projet de salut ». Ces paroles prononcées par le cardinal secrétaire d’Etat, Tarcisio Bertone, sont une invitation aux membres du Conseil national de l’association des médecins catholiques italiens (AMCI) à réfléchir sur la crise morale qui tenaille la société moderne.

A l’homélie de la messe qu’il a célébrée, vendredi dernier 13 novembre, à la Chapelle Pauline du Palais apostolique au Vatican, le secrétaire d’Etat a transmis aux membres de l’AMCI les « plus vifs encouragements » du pape Benoît XVI à poursuivre leur mission.

« Le pape, a précisé le cardinal Bertone, vous accompagne par la prière, et à vous du Conseil national, il envoie sa bénédiction qu’il étend à tous vos confrères ».

Evoquant ensuite les défis de la modernité, le cardinal Bertone a rappelé aux médecins catholiques « l’utilité » de leur  service qui consiste non seulement à « veiller sur la santé physique du patient mais d’une certaine manière aussi sur sa santé morale et spirituelle » car « le corps et l’esprit de l’homme sont si unis que l’un influence l’autre, et votre devoir principal est de protéger et promouvoir la vie dans sa réalisation intégrale ».

Après avoir analysé la crise de civilisation qui caractérise notre temps, où «  certains secteurs de la médecine, dont l’objectif naturel serait pourtant de défendre et soigner la vie humaine, se prêtent de plus en plus à agir contre la personne », le cardinal Bertone a souligné « l’urgence d’éduquer à la culture de la vie ».

Car, a-t-il poursuivi, « d’une part on assiste à l’élimination de vies humaines naissantes ou sur le point de mourir ; de l’autre, la conscience a de plus en plus de mal à faire la distinction entre le bien et le mal dans ce qui touche à la valeur fondamentale de la vie humaine ».

Reprenant l’encyclique « Caritas in veritate », le secrétaire d’Etat a dénoncé « la conception matérialiste et mécaniste de la vie humaine » qui réduit l’amour sans vérité à « une coquille vide à remplir arbitrairement » et influe négativement sur le développement intégral de l’homme.

Selon le cardinal Bertone, pour éduquer à la culture de la vie, il faut « pouvoir contempler en chaque être humain le reflet de la beauté et de l’amour de Dieu », car « sans Dieu, l’homme ne parvient plus à se percevoir comme ‘mystérieusement autre’ par rapport aux autres créatures sur la terre, mais se considère comme un être vivant parmi tant d’autres, comme un organisme qui, tout au plus, a atteint un stade très élevé de perfection ».

Renvoyant à l’Evangelium vitae du pape Jean Paul II, le cardinal Bertone a relevé que c’est « justement dans ce détachement entre Dieu et l’homme » que « se trouve la raison qui conduit à ne plus considérer la valeur de la vie humaine, à la perdre, et par voie de conséquence, à s’imaginer présomptueusement, de pouvoir la gérer en ignorant le Créateur ».

Dans ce contexte, le secrétaire d’Etat a dénoncé l’avortement et la mort des conséquences de la faim.

« Il y a des vies qui ne font pas la Une et dont la perte ne crée aucun sursaut », a-t-il commenté d’un ton amer.

« Il y a des batailles sacro saintes pour sauver la vie des condamnés à mort et pour protéger le droit à la vie même de ceux qui ont commis de graves délits, a-t-il ajouté, alors que l’on estime légal et juste la mort d’innocents par ces lois approuvées à la majorité par les parlements civils », pour ensuite conclure « l’émotivité ou les idéologies et les raisons politiques se substituent, en fait, à la conscience correctement éclairée ».

En réponse à ceux qui prétendent substituer leur propre autonomie à Dieu, le cardinal Bertone a proposé « le témoignage des croyants qui réaffirment la primauté de Dieu sur tout : cette voie est en effet la seule voie qui conduit l’homme à sa propre et pleine réalisation », a-t-il déclaré.

Antonio Gaspari

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ZENIT Staff

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