Le pape représenté aux obsèques du patriarche Paul, de Serbie

Des milliers de fidèles ont suivi le cortège funéraire

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ROME, Vendredi 20 novembre 2009 (ZENIT.org) – Une foule considérable est venue rendre un dernier hommage ce jeudi à Belgrade au patriarche Paul, chef de l’Eglise orthodoxe serbe, lors de funérailles célébrées en la Cathédrale Saint-Sava.

Le patriarche est décédé dimanche dernier à l’âge de 95 ans. Il dirigeait l’Eglise orthodoxe serbe depuis décembre 1990.

D’après la police locale, ils étaient près de 600.000 fidèles à avoir suivi le cortège funéraire du patriarcat à la cathédrale.

Parmi les dignitaires religieux présents aux obsèques, figuraient le patriarche œcuménique de Constantinople, Bartholomée Ier, et des dignitaires religieux venus de Russie, de Pologne, de Géorgie, de Jérusalem, d’Alexandrie et des Etats-Unis.

Quant au pape, il était représenté par une délégation du Saint-Siège conduite par le cardinal Angelo Sodano, doyen du Sacré Collège qui a remis un message de condoléances de Benoît XVI à Mgr Amfilohije Radovic, métropolite serbe du Monténégro et Locum Tenens du Trône patriarcal de l’Eglise orthodoxe serbe, rapporte Radio Vatican.

Dans son message, le pape exprime ses « plus sincères condoléances », et affirme « joindre ses prières à celles de tous ceux qui pleurent leur Père et Pasteur ».

Il rappelle que «  dans sa longue vie au service de l’Evangile, le défunt patriarche, même dans les moments particulièrement difficiles de conflits et de guerres, a apporté un témoigne de foi et de force spirituelle ».

Le pape demande au Seigneur que « son exemple puisse être un soutien dans le cœur de ses fidèles et de tant d’autres hommes de bonne volonté qui, encouragés par sa persévérance », sauront s’employer « à vivre pleinement la foi chrétienne et à servir avec zèle la grande cause de la réconciliation et de la paix ».

Il évoque ensuite « avec reconnaissance l’accueil généreux et chaleureux » que le patriarche Paul a réservé aux membres de la Commission mixte internationale pour le dialogue théologique entre l’Eglise catholique et l’Eglise orthodoxe dans son ensemble lors de sa réunion plénière en septembre 2006, à Belgrade.

Mais « tant d’autres gestes de fraternité envers l’Eglise catholique et tant d’autres rencontres entre catholiques et orthodoxes, ajoute-t-il, ont eu lieu sous sa bénédiction. Puisse la douleur de la disparition du patriarche Paul se transformer en espérance, l’espérance garantie de sa ‘naissance au ciel’, et que son souvenir continue d’inspirer une forte croissance spirituelle dans ce peuple qu’il a servi avec dévotion et générosité ».

« Que son souvenir soit aussi une invitation pour tous à poursuivre le chemin du dialogue et de la recherche vers une pleine communion entre tous les disciples du Christ », conclut le pape dans son message.

Le patriarche Paul, au siècle Gojko Stojčević, était né le 11 septembre 1914 dans le village de Kućanci, dans le comté de Donji Miholjac, qui appartenait jadis à l’Empire austro-hongrois, aujourd’hui à la Croatie.

Le 1 décembre 1990, le saint-synode des évêques de l’Eglise catholique serbe l’avait élu patriarche sous le titre d’archevêque de Peć, métropolite de Belgrade et Karlovac, après avoir déclaré son très âgé prédécesseur, le patriarche German, incapable de diriger l’Église.

Son ministère avait commencé durant la période cruciale de l’éclatement de la République socialiste fédérale de Yougoslavie : Le patriarche Paul, qui a tout fait pour laisser l’Eglise en-dehors des luttes politiques, avait néanmoins adressé de nombreux messages au peuple et aux autorités afin que les conflits puissent se résoudre de manière pacifique, que le processus démocratique soit reconnu et que l’on crée en Serbie un Etat démocratique ».

Après la fin des guerres entre le gouvernement central de Belgrade et les républiques séparatistes de Slovénie, Croatie, Bosnie Herzégovine et Macédoine qui sont peu à peu devenues indépendantes, la République fédérale de Yougoslavie a été le théâtre d’un conflit ethnique au Kosovo.

Le patriarche, qui déjà lorsqu’il était évêque avait dénoncé la situation précaire des populations chrétiennes aux Kosovo, décida d’intervenir personnellement pour protéger les derniers serbes vivant dans la province séparatiste.

En 1999, il déplaça le patriarcat de Serbie de Belgrade où celui-ci avait été transféré dans les années trente, à son ancien siège, Peć, pour se rapprocher des quelques fidèles orthodoxes restés sur le territoire, une région à majorité albanaise, après les derniers exodes.

Des élections présidentielles ont eu lieu en république fédérale de Yougoslavie le 24 septembre 2000, mais le chef de l’Etat sortant Slobodan Milošević refusant de reconnaître la victoire de son adversaire Vojislav Koštunica, le patriarche Paul a pris position reconnaissant au nom de l’Eglise orthodoxe, l’élection de ce dernier.

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ZENIT Staff

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