ROME, Dimanche 8 novembre 2009 (ZENIT.org) – Benoît XVI s’est recueilli ce matin auprès de la tombe de saint Archange Tadini. Qui est-il ? Un prêtre diocésain (1846-1912), grande figure de sainteté sacerdotale, marquée par son interprétation de l’encyclique sociale de Léon XIII, « Rerum Novarum », ce qui fait de lui un pionnier de l’action sociale de l’Eglise en Italie. Il s’est montré aussi un intercesseur efficace pour les couples stériles.
A l’époque de la première révolution industrielle, l’abbé Tadini a fondé un secours mutuel garantissant aux ouvriers un subside en cas de maladie, d’accident du travail, d’invalidité, de vieillesse.
Il s’était rendu compte que les jeunes ouvrières étaient exploitées, et, selon son expression, « pressées comme des citrons », si bien qu’elles arrivaient difficilement à former une famille et à élever leurs enfants. Inspiré par « Rerum Novarum », il projeta et construisit une filature, et y investit tout son patrimoine familial.
Trois ans plus tard, il fit un emprunt et acheta une villa proche de la filature pour en faire un pensionnat pour les ouvrières. Et pour assurer leur éducation, il fonda la congrégation des Sœurs Ouvrières de la Sainte Maison de Nazareth. Une entreprise « révolutionnaire » : elles vont travailler dans les usines avec les ouvrières, s’occupent des jeunes filles en partageant leurs fatigues et leurs tensions, les éduquent par l’exemple.
Par son amour de père et par ses œuvres, l’abbé Tadini a fait comprendre aux travailleurs que le travail n’est pas une malédiction, mais le lieu où ils sont appelés à se réaliser comme hommes et comme chrétiens.
Né à Verolanuova, le 12 octobre 1846 et mort à Botticino, le 20 mai 1912, il a été canonisé par Benoît XVI le 26 avril dernier, après la reconnaissance d’un nouveau miracle dû à son intercession le 7 décembre 2008. Il avait été béatifié par Jean-Paul II le 3 octobre 1999.
Le miracle reconnu est la naissance, en août 2005 de Maria et en 2006 de Giovanni (en l’honneur de Jean-Baptiste, saint patron de Paul VI), enfants d’Elisabetta Fostini et Roberto Marazzi, pourtant réputés stériles par les médecins. Ils avaient eu recours à son intercession, à l’invitation des religieuses Ouvrières de la Sainte Famille, après avoir renoncé à tout procédé artificiel de fécondation.
« Nous parlons de lui comme si nous l’avions connu. Les enfants l’appellent ‘grand père’, il fait partie de la famille », a expliqué Elisabetta, au moment de la canonisation.
Anita S. Bourdin