ROME, Vendredi 6 Novembre 2009 (ZENIT.org) – « Notre espérance est de voir l’Irak uni et en paix », a affirmé Mgr Louis Sako, archevêque de Kirkouk (Irak), souhaitant une « réconciliation de tous les chrétiens irakiens » pour « sauver le pays ».
A quelques mois des prochaines élections en Irak, en janvier prochain et alors que « le pays semble être de nouveau secoué par une spirale de violence qui risque de compromettre le processus de paix », L’Osservatore Romano a interviewé l’archevêque de Kirkouk.
Mgr Sako a évoqué le « climat d’incertitude et de peur » qui s’est de nouveau déclaré après les attentats des derniers jours. « Nous chrétiens, nous cherchons à rester unis et à ne pas nous ranger du côté de coalitions violentes », a-t-il estimé. « Nous espérons pouvoir assister à une campagne électorale sereine, sans effusion de sang » et cela, « dans l’intérêt du pays et de toute la communauté ».
« Notre espérance est de voir l’Irak uni et en paix. Je ne me fatigue pas de le répéter. Seul le dialogue mène à la paix, on n’ira nulle part avec des armes », a-t-il ajouté.
S’exprimant sur la situation des chrétiens en Irak, l’archevêque a regretté de n’avoir pas réussi « à faire revenir les chrétiens dans leurs maisons et dans leur pays d’origine, parce que nous ne sommes pas en mesure de leur assurer un avenir meilleur ». « Nous devons travailler et nous engager pour garantir un travail, une maison, des infrastructures, un réseau de services ». « Ce n’est qu’ainsi que nous pourrons convaincre les chrétiens de revenir et que nous pourrons éviter de disperser notre patrimoine vieux de 2000 ans », a-t-il souligné.
L’archevêque de Kirkouk a également espéré que le patriarche de Babylone des Chaldéens, le cardinal Emmanuel III Delly, lancerait « au plus vite un appel pour la réconciliation de tous les chrétiens irakiens afin de sauver le pays ».
« Nous devons changer notre position et faire comprendre que nous avons une mission à accomplir. Mais les paroles ne suffisent pas, il faut des gestes concrets. Il faut intervenir de manière efficace et urgente pour éviter qu’une autre spirale de violence ne s’amorce ».
Dans cette interview, Mgr Sako est enfin revenu sur la rencontre organisée en août dernier par l’archevêché, entre chrétiens et musulmans : « Cette rencontre a eu des effets positifs et nous encourage », a-t-il affirmé. « Musulmans et chrétiens devront continuer à dialoguer et à se respecter avec un unique objectif : la reconstruction d’un pays qui ces dernières années, et ces dernières semaines, a été contraint d’assister à de multiples formes de violence ».
Marine Soreau