ROME, Mercredi 26 août 2009 (ZENIT.org) - Pour ce qui est de sa défense de la dignité des migrants, Mgr Veglio, président du Conseil pontifical pour la pastorale des migrants et des itinérants, confirme qu'il est intervenu au nom du Saint-Siège.

Ses déclarations (cf. Zenit du 24 août 2009) ont été contestées dans certains milieux politiques italiens.

Mgr Antonio Maria Vegliò a précisé, rapporte Radio Vatican : « Après ma déclaration à Radio Vatican, samedi dernier, 22 août, et publiée sur L'Osservatore Romano du 23 août, à propos de la mort de nombreux migrants en méditerranée, le ministre Roberto Calderoli, selon l'agence AGI, aurait dit : Les paroles sur les immigrés prononcées par Mgr Veglio ne sont pas celles du Vatican ni de la conférence épiscopale italienne, par laquelle, souvent même, Veglio a été contredit ».

« A ce sujet, affirme Mgr Veglio, avec tout le respect possible et par amour de la vérité, je voudrais affirmer que : en tant que chef de dicastère, j'ai le grand honneur de faire des déclarations au nom du Saint-Siège, je n'ai jamais été contredit par le Saint-Siège, je n'ai jamais été contredit par la conférence épiscopale italienne. Monsieur le ministre avait peut-être à l'esprit d'autres situations ou se référait-il à quelqu'un d'autre ».

« Ce que l'on rapporte ensuite des propos du ministre est d'ailleurs inacceptable et offensant, a poursuivi l'archevêque italien, comme si j'étais responsable de la mort de tant de pauvres êtres humains engloutis par les eaux de la méditerranée ».

« Ma déclaration, a rappelé Mgr Veglio, partait seulement d'un fait concret, tragique : la mort de si nombreuses personnes, sans accuser personne, mais en appelant chacun à sa responsabilité ».

Le 20 août, cinq Erythréens sont arrivés au large de Lampedusa (Italie) après être restés une vingtaine de jours à la merci des flots, alors que les 73 autres personnes initialement présentes sur le canot auraient disparues.

Il existe « un droit de l'homme à être accueilli et secouru », a affirmé Mgr Antonio Maria Vegliò au lendemain d'une nouvelle tragédie dans le Canal de Sicile.

Ce droit, a souligné avec force le prélat dans une interview à Radio Vatican, « s'accentue dans des situations de nécessité extrême, comme par exemple le fait d'être à la merci des flots ».

Pour Mgr Vegliò, « s'il est important, d'une part, de surveiller des portions de mer et de prendre des initiatives humanitaires, le droit des Etats de gérer et de réguler les migrations est légitime ».

Toutefois, a observé l'archevêque, il faudrait « harmoniser les différentes dispositions législatives, dans la perspective de sauvegarder les exigences et les droits des personnes et des familles émigrées et, en même temps, ceux des sociétés d'abordage de ces mêmes émigrés ».

« Il est certain - a admis le prélat - que nos sociétés dites civilisées, ont en réalité développé des sentiments de refus de l'étranger, qui vient non seulement d'une mauvaise connaissance de l'autre, mais aussi d'un sens de l'égoïsme qui pousse à ne pas vouloir partager avec l'étranger ce que l'on a ».

Malheureusement, a-t-il fait remarquer, « les chiffres continuent à croître. Selon les dernières statistiques, de 1988 à aujourd'hui, le nombre de migrants potentiels ayant fait naufrage ou de victimes aux frontières de l'Europe s'élève à plus de 14.660 morts ».

Le Conseil pontifical pour la pastorale des migrants et des personnes en déplacement, a assuré Mgr Vegliò, « est affligé par la répétition continuelle de ces tragédies et réaffirme les paroles du Saint-Père dans Caritas in veritate : 'Tout migrant est une personne humaine qui, en tant que telle, possède des droits fondamentaux inaliénables qui doivent être respectés par tous et en toute circonstance' (n.142) ».