L’Osservatore Romano cite aussi le nouveau responsable, Joseph Maïla. D’origine libanaise, il est expert en islam et sociologie des conflits, ancien recteur de l’Institut catholique de Paris : « Dans certains pays, faire de la politique, c’est parler religion, et inversement. On ne peut pas l’ignorer ».
Pour le quotidien du Vatican, « l’objectif principal du Quai d’Orsay est de sensibiliser les diplomates de la nouvelle génération aux questions religieuses et d’apporter une réflexion sur les grands mouvements religieux dans le monde et sur leurs éventuelles implications politiques ».
« Jusqu’à aujourd’hui, l’expérience diplomatique de la France en matière religieuse était confinée aux relations avec le Vatican et à sa responsabilité vis-à-vis des congrégations », souligne encore le quotidien du Vatican.
« Le pôle des religions – 6 personnes pour 16 000 diplomates – représente donc une nouveauté. Mais le nouveau bureau du Quai d’Orsay peut aussi se considérer comme un nouveau pas en avant vers cette ‘laïcité positive’ souhaitée par le chef de l’Etat ».
Une laïcité qui, « tout en veillant à la liberté de penser, à celle de croire et de ne pas croire, ne considère pas que les religions sont un danger, mais plutôt un atout », a souligné L’Osservatore Romano en citant le discours prononcé par Nicolas Sarkozy le 20 décembre 2007 à Saint-Jean de Latran.
Selon le Quai d’Orsay, « le fait religieux joue un rôle important dans les rapports entre les nations, les questions de développement ou les équilibres politiques internes. Il est donc nécessaire de conduire un travail de fond, multidisciplinaire, croisant des expertises religieuses avec d’autres approches privilégiant les aspects de sécurité, de développement ou de société ».
Le Ministère des Affaires étrangères précise aussi qu’une « table ronde sera spécifiquement consacrée à la place des religions dans la mondialisation » lors de la Conférence des Ambassadeurs 2009.
