ROME, Lundi 27 Juillet 2009 (ZENIT.org) – Le père Isidro Hoyos, qui exerce son ministère à Cuba et est ami du père Mariano Arroyo, le prêtre tué le 13 juillet dernier, a révélé que, selon son assassin présumé, les dernières paroles que le prêtre a prononcées avant de mourir ont été « Je te pardonne ».
Le père Hoyos l’a affirmé dans une interview accordée au Diario Montañés de Santander (Espagne), où il se trouve pour une période de repos. Le 13 juillet dernier, la police cubaine a retrouvé à La Havane le cadavre du père Arroyo dans sa maison. Il avait été poignardé et présentait des brûlures sur certaines parties du corps. A peine quatre mois plus tôt, un autre prêtre, Eduardo de la Fuente, avait été tué dans cette même ville.
Le père Hoyos s’est rendu à Cuba poussé par le père Arroyo en l’an 2000, et mène son apostolat dans une « cité-dortoir » de 100 000 habitants qui ne compte qu’une seule paroisse. « C’est une maisonnette avec une cour, un grain de sable. Il y a des célébrations le dimanche, auxquelles près de 300 personnes assistent. C’est peu, mais avant il n’y avait rien ».
Pour lui, il n’est pas difficile d’être prêtre à La Havane : « Les gens me traitent très bien. Je n’étais pas habitué à l’ « adoration » de la figure du prêtre. Les Cubains ont une grande estime vis-à-vis du sacré ».
Le père Hoyos affirme que la mort du père Arroyo et celle du père de la Fuente ne sont pas liées, et que le dernier assassinat a été provoqué par une tentative de vol.
« Mariano avait un grand coffre-fort, mais il n’y gardait pas grand-chose de valeur, seulement une couronne de la Vierge qui avait une valeur plus sentimentale que monétaire. Elle était très vieille. S’il y avait de l’argent, il ne devait pas y en avoir beaucoup. Mariano venait de faire des travaux dans la paroisse parce qu’elle était en mauvais état. Et s’il avait de l’argent, cela venait de dons, et il ne le gardait pas chez lui, mais à l’archevêché ».
Les deux coupables de la mort des prêtres ont confessé leur délit : « Celui qui a tué Mariano a révélé que ses dernières paroles ont été : ‘Je te pardonne’ », a affirmé le père Hoyos.
« C’était un homme profondément religieux, a-t-il ajouté. Il était très cohérent, très austère ». Le père Hoyos rentrera à La Havane le 28 août et affirme ne pas avoir peur : « Je ne crois pas qu’il s’agisse d’une chaîne sans fin. J’ai un engagement avec ces personnes et je le respecterai. Cela me semblerait une lâcheté de ne pas y retourner. Je ne dis pas que c’est nécessaire, mais je ressens le besoin de devoir le faire ».